mardi 7 janvier 2014

Le défi : un mois sans supermarché (2)

Voici venue la seconde semaine de l’expérience : « consommer sans les grandes surfaces« . Je vais vous expliquer comment je me suis adapté à un nouveau régime de consommation, en particulier alimentaire, excluant les grandes surfaces de mes lieux d’approvisionnement.
defi-conso-durableJe vais également tenter de répondre à l’ensemble des questions et autres interrogations que vous m’avez adressées en commentaires suite à lapremière partie de l’article.

Grandes surfaces …?

Pour commencer il me semble important de resituer la définition du terme « grande surface » telle que je la vois.

Précision sémantique : je place dans le domaine des grandes surfaces les très grands magasins mais également les enseignes de la grande distribution de plus petite facture : Carrefour market, city et autres petit Casino, ou épiceries dont les produits proviennent clairement de grandes surfaces pour y être revendus avec une marge supplémentaire.
consommation-biais cognitif
fleche-suiteRappel du défi : le sujet consistera à palier aux grandes surfaces durant un mois, en gérant les nouveaux lieux d’approvisionnement, le choix des produits achetés lors d’un repas à l’extérieur, selon les préceptes d’une alimentation locale et bénéfique pour la santé du consommateur, mais également pour l’économie locale et la diversité en fin de compte.
Un sujet célibataire sans enfants : j’applique le thème à ma situation personnelle : célibataire sans enfants vivant en ville. Cela implique que je dispose de diverses sources d’approvisionnement alimentaire, entre les marchés, Biocoop ou autres établissements hybrides. Il est bien entendu plus simple pour moi de m’adapter à ce mode de consommation que pour un couple avec quelques enfants, ou une personne vivant dans une campagne un peu isolée.

Le budget de l’opération sans supermarch é

chariot-consommation Le budget, adaptable au nouveau comportement de consommation : au début, on se dit « tout va être plus cher ». Et on se rend vite compte de plusieurs choses  :

  • Pour l’alimentaire pur, fruits et légumes de saison sont moins chers généralement, au marché ou en biocoop, que dans les grandes surfaces. Mais il faut repérer le meilleur distributeur.
  • Les produits de saison répondent bien plus que les consommables importés aux besoins de l’organisme à une saison voulue.
  • Pour tout ce qui n’est pas alimentaire, en Biocoop, tout est très cher.Vraiment. Je suis à Lille. Alors, imaginons qu’à Paris ce doit être hors de prix.(vous confirmez les parisiens ?) Les grandes surfaces répondent à un comportement de consommation large, nos besoins sont spécifiques. Alors pourquoi ne pas se concentrer sur l’essentiel ? Eviter les grandes surfaces implique de sortir d’un contexte de « surconsommation« .
Pour cette première semaine, j’estime en avoir eu pour environ 40 euros. Tout compris. Sans aller une seule fois en grande surface. Je n’ai eu besoin que d’alimentaire (et de cadeaux de Noël :)).

La nature offre ce qu’il y a de mieux sous nos pieds 

Ainsi, radis noir, carottes, panais, courge (pâtisson), pommes et  poires, ont constitué mes apports en légumes et fruits. Ils sont de saison, locaux (produits à moins de 40 km du lieu de consommation et vendus sur un marché local), et peu chers.
  • Pour une semaine, en en mangeant tous les jours, mon budget fruits/légumes n’a jamais dépassé les 15 euros.
Mention spéciale au radis noir, (photo) légume que j’avais un peu oublié, et qui est bourré de vitamine C. C’est un peu l’orange du nord de la France… Sans aller jusqu’à en manger un le matin au réveil, ceci illustre très bien la spécificité régionale et saisonnière des aliments…
  • J’ai également acheté des oeufs, sources de protéines, car je savais bien que je consommerai par la force des choses, peu de viande.
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La place de la viande dans une alimentation sans grandes surfaces 

Pour ce qui est de la viande à proprement parler, je n’en ai mangé qu’une fois cette semaine, il s’agissait de quelques lardons achetés à la boucherie bio et locale adjacente au marché que je fréquente. Ils étaient très goûteux et très chers.
A près de 4 euros pour 200 grammes. Mais il ne faut pas voir uniquement le prix ici.
La méthode d’élevage, la santé de la bête abattue pour produire ces lardons, et donc la qualité que l’on peut attendre de sa viande, n’a certainement rien à voir avec un cochon ayant vécu et ayant été abattu dans la filière industrielle.
fleche-suiteLe goût s’en ressent grandement. Un peu plus grasse, la viande est d’une texture incomparable par rapport aux lardons « allumettes » vendus en grande surface à 1,26€ les 200g au Carrefour du coin. Les emballages sont considérablement réduits également. Une feuille de papier que je jetterai avec les déchets recyclables, et non une barquette qui terminera incinérée ou enfouie dans une décharge…
un repas équilibré, de saison et délicieux ! Courge, oignons issus de l'agriculture
Un repas équilibré, de saison et délicieux ! Courge, oignons issus de l’agriculture « raisonnée » et lardons bio, locaux. Le riz est bio également.

Un repas pas cher : le riz : 1,99€. Oignons : 1,50€/kg, courge : 2,30€/kg. Lardons : 4€ pour 200g.

Ici, 100g de riz, la moitié des lardons, un gros oignon et une demi courge ont été utilisés.

Les produits non-alimentaires hors supermarch é

Les grandes surfaces ont pris le parti de proposer un lieu où l’on trouverait tous les produits nécessaires à la vie basée sur un modèle de société.

Pour certains produits, de soin et d’entretien, notamment, il faudra passer en épicerie bio ou par correspondance auprès d’entreprises spécialisées dans l’écologique, si possible français pour réduire les impacts environnementaux.
fleche-suitePour ce qui est de ces produits (entretien et soin du corps), il s’agit de recentrer le sujet sur la spécialisation de chaque gamme proposée en grande surface : dégraissant, désodorisant, détartrant… un produit correspond à un besoin. Alors que la panoplie de l’entretien écologique ne comprendrait au mieux que 3 ou 4 produits :
Savon d’Alep : des économies et un bienfait écologique.
De même, pour le soin du corps, le savon d’Alep , à 4€ la savonnette, est un savon constitué d’environ 80% d’huile d’olive. Il ne contient que des ingrédients naturels, et dure plus longtemps qu’un savon classique… Une économie en perspective, ainsi qu’un bienfait pour la santé, et l’environnement.
La situation se répète avec les déodorants : la pierre d’Alun est un déodorant naturel efficace (selon les personnes) et durable.
Au final, ces produits sont disponibles en épicerie Bio pour un prix pas si excessif quand on considère que leur utilisation est multiple, alors qu’en grande surface, vous auriez tellement de choix que vous pourriez prendre un produit pour détartrer, un autre pour désinfecter, etc.
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Comment gérer sans supermarché pour une famille avec des enfants ?

fleche-suiteLes commentaires de certains internautes sur la première partie de l’article m’ont fait m’intéresser aux tarifs pratiqués pour un ensemble de produits disponibles en Biocoop et nécessaires aux familles avec des enfants en bas ages.
Par exemple, les couches « bio », à 19,90€ pour 56 couches (en comparaison, 24 couches Pampers coutent généralement 9,95€). Des produits « multi-usages » dégraissants, concentrés, mais écologiques, à 6,50€ le litre. Tablettes de lavage pour lave-vaisselle : 7,40€ pour 25 pièces, lessive au savon d’Alep pour 10,70€ le litre.
Avec ces quelques exemples, j’avance une hypothèse : les tarifs peuvent paraitre élevés mais il s’agit de considérer le mode de consommation sortit de l’habitus de consommation dans lequel nous avons été inconsciemment confortés.
Le gaspillage et la surconsommation peuvent être atténués individuellement par une prise de position face à ce que l’on pourrait désigner comme des « tentations » plus que comme des besoins réels.

L’inconnue du défi : le réseau potentiel disponible 

Le cas des produits d’animalerie Capture-300x114

Pour le moment, j’ai été confronté à cette réalité : je n’ai pas trouvé de produits pour animaux (j’ai un chat, donc litière et nourriture) qui ne soit issus de la grande distribution. J’ai découvert quelques marques proposant des litières écologiques – dont l’achat est possible via internet – à 5,75€ les 5 litres, soit à peine plus cher que de la litière agglomérante en grande surface, mais constituée de 100% de matières d’origine végétale…
Ecolite, la litière tout-en-un et écologique
Par contre, les croquettes sont très chères : 20€ pour 3kg de bouchées d’une marque, « Affinity Advance ».
La différence de prix avec les marques bien connues telles que Friskies est sans comparaison. Mais à ce moment du défi, il semblerait que l’achat par correspondance soit la seule alternative aux grandes surfaces pour l’alimentation animale. Ce qui implique un minimum d’organisation, et surtout un choix, vu le prix.

Redéfinir le rôle des grandes surfaces 

grande surface
Vivre sans grandes surfaces : redéfinir la demande en fonction de nos besoins réels ?

Et c’est là toute la complexité du projet : vivre sans les grandes surfaces, n’est pas vraiment le propos.

Installées depuis 50 ou 60 ans dans nos sociétés, elles correspondent à une attente d’un autre temps, mais offrent une disponibilité immédiate, dont on ne peut nier l’aspect pratique. Mais sortir de ce circuit de distribution a des avantages pour chacun.
>> Il convient en réalité de ne plus donner l’exclusivité aux grandes surfacespour tous les besoins, mais plutôt de redéfinir leur rôle dans nos vies et modes de consommation, autant que possible bien sur.
Voici le précepte que je garderai en tête pour la seconde moitié du défi.N’hésitez pas à donner votre avis et à débattre.
Source: ConsoGlobe (http://goo.gl/uo1srL)

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