vendredi 24 janvier 2014

Les épiceries online menacent les commerces traditionnels

Selon le cabinet de conseil Innosight, les épiceries online prendront le pas sur  les commerces alimentaires traditionnels au cours des prochaines années. Ainsi AmazonFresh étend ses activités vers deux autres villes américaines.

Le secteur des épiceries en ligne triplera d’ici 10 ans

Actuellement aux Etats-Unis 3,3 % des dépenses consacrées  aux produits d’épicerie se font en ligne, mais d’ici 2023 ce pourcentage pourrait atteindre environ 11%, soit un taux de croissance de 13% par an dans un marché estimé à 500 milliards de dollars, affirme Hannah Clark Steiman d’Innosight.

Aujourd’hui les magasins d’alimentation physiques sont meilleur marché que les épiceries online et ce grâce aux économies d’échelle, mais à terme  le groupe online les égalera. Ces derniers par exemple n’ont besoin que d’un seul entrepôt par ville où ils opèrent, alors que les commerçants traditionnels doivent gérer plusieurs filiales, ce qui est bien plus cher.


Croissance plus rapide grâce à un nouveau modèle d’affaires

Certains nouveaux venus comme Instacart et Google Shopping Express ont opté pour un modèle d’affaires leur permettant de croître plus rapidement à moindres frais. Au lieu de livrer leurs propres marchandises, ils vendent des produits de chaînes existantes. Par ailleurs Instacart collabore avec des fournisseurs indépendants, pour ne pas devoir investir dans un propre service de livraison. Instacart a démarré à San Francisco, pour ensuite élargir son champ d’activités vers Chicago et Boston. Cette année l’entreprise envisage de s’étendre vers dix autres villes.

Dans le domaine du financement également on constate un revirement : lorsqu’en 2009 Arnie Katz, fondateur de Relay Foods, a tenté de lever des fonds, neuf investisseurs sur dix ont refusé. Aujourd’hui Katz indique que neuf investisseurs sur dix sont prêts à prendre en considération un financement. En 2013 l’entreprise est parvenue à lever 8 millions de dollars.


Les géants traditionnels évoluent trop lentement

Pourtant la plupart des chaînes traditionnelles – excepté Ahold, selon Steinman – ne se préoccupent pas suffisamment de cette évolution. Ainsi Albertsons s’est retiré du canal online en 2009, Kroger teste les ventes en ligne sans se faire trop de soucis et Wal-Mart s’aventure timidement sans opter pour une expansion de ses ventes en ligne.

Les grands acteurs commettent une erreur fatale, estime Steiman. Ils devraient opter pour une double stratégie, online et offline. Pour continuer d’attirer les clients vers les points de vente physiques, ils devront les transformer en lieux d’expérience. A l’avenir vendre des produits alimentaires impliquera également une  dimension de divertissement, conclut-elle.

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