lundi 10 septembre 2012

Achats par carte : la grande distribution, l'hôtellerie et le prêt-à-porter accaparent le plus gros des transactions


Les opérations de paiement reculent de 10% pendant Ramadan par rapport à la moyenne mensuelle. Les transactions augmentent pendant l'Aïd, les périodes des soldes et la rentrée scolaire. 4.5 milliards de DH de paiements par carte au premier semestre, en hausse de 28%.
Achats par carte
L’un des rares secteurs à poursuivre une croissance soutenue depuis près d’une décade au Maroc est sans conteste celui de la monétique. Chaque année, de nouvelles cartes bancaires viennent alimenter le réseau sans cesse élargi des GAB et autres TPE et génèrent de plus en plus d’opérations et de flux de transactions. Selon les derniers chiffres du Centre monétique interbancaire (CMI), elles ont atteint durant le 1er semestre 2012 plus de 100 millions d’opérations pour un montant global de 87,7 milliards de DH. Ce montant est en progression de 18,8% par rapport à la même période de l’année précédente et reste essentiellement généré par les cartes marocaines qui ont enregistré 97,6 millions d’opérations pour un montant de 80,2 milliards de DH. Loin devant, les cartes étrangères qui n’ont totalisé que 4,5 millions d’opérations pour un montant de 7,5 milliards de DH, soit à peine 8,55% de la valeur des transactions.

L’un des éléments marquants de cette performance est la forte progression pendant le premier semestre des paiements par carte. Ils ont totalisé 7,6 millions d’opérations, en hausse de 32,1%, pour un montant de 4,5 milliards de DH, en augmentation de 28,4%. «Cela est dû à l’évolution des  habitudes et comportements des usagers par rapport au paiement par carte», explique Mikael Naciri, DG du CMI. 

Le cash reste toujours le moyen de paiement privilégié des Marocains

Grâce à l’élargissement du nombre de commerçants acceptant le paiement par carte (au nombre de 30 000), notamment les commerces de proximité, plus d’opportunités de régler par ce moyen se sont développées, favorisant la confiance des usagers. 

Les informations relatives à la répartition des paiements par catégorie d’achats restent confidentielles et feront l’objet d’une communication ultérieure du CMI, mais on sait d’ores et déjà que l’activité de paiement par carte est corrélée aux niveaux de consommation des ménages. Ainsi, les périodes des soldes et de l’Aïd sont marquées par une augmentation des ventes au niveau des magasins de prêt-à-porter. Par exemple, «le Morocco Mall a eu également un impact sur la progression des paiements par carte grâce aux soldes d’hiver et à partir du 20 juin», souligne M. Naciri.

Ramadan, quant à lui, est plutôt propice aux achats de biens de consommation courante (alimentaire, petit  électroménager …). Il y a aussi la rentrée scolaire qui voit les achats par carte augmenter sensiblement auprès des librairies et papeteries. 

Mais Ramadan n’a pas que des effets positifs. La consommation par cartes bancaires recule de 10% par rapport à la moyenne de consommation mensuelle. «Nous constatons d’abord une baisse des paiements par cartes auprès des secteurs de la restauration et des loisirs (restaurants, hôtels, bars, night-clubs, casinos, …), du fait de deux facteurs liés. Le premier est la baisse des arrivées touristiques durant cette période, souvent suivie de fermetures ou recul sensible de la fréquentation des restaurants, bars, night-clubs. Cette baisse est partiellement compensée par les achats alimentaires du mois sacré», note le directeur du CMI. 
De façon générale, le secteur de la grande distribution vient en tête, suivi des hôtels, du prêt-à-porter, des compagnies aériennes et des restaurants.

Le Mobile payment sera lancé en 2013


Cela dit, les Marocains utilisent essentiellement leurs cartes pour effectuer des retraits au niveau des GAB. Car malgré les efforts consentis par Bank Al-Maghrib afin de développer, en concertation avec toutes les parties concernées, une stratégie pour encourager l’utilisation des moyens de paiement scripturaux, l’emprise de la monnaie fiduciaire dans les règlements reste importante. Des 80,2 milliards de DH générés par les cartes bancaires marocaines, seulement 4,5 milliards vont au paiement, soit à peine 5,7% et 1,3 point de moins par rapport au taux de 2005. En Tunisie, ce taux a atteint 19% en 2010 alors qu’il est de l’ordre de 74,51 % en France pour 2011. Les raisons évoquées pour expliquer la faiblesse de l’activité de paiement sont les mêmes : faible taux de bancarisation, difficulté d’accès à une banque pour les populations rurales, ainsi que le nombre encore important de magasins qui ne disposent pas encore d’un TPE…

Mais on est optimiste du côté du CMI. «Nous escomptons une progression de près de 30% des opérations par les cartes marocaines et 20% pour les cartes étrangères d’ici fin 2012», annonce Mikael Naciri. «Par ailleurs, le CMI s’est également engagé dans une dynamique d’équipement massif des commerçants avec une ambition de doubler le nombre d’acceptants en 3 ans, notamment dans le secteur du commerce de proximité». 2013 sera également l’année du lancement de la plateforme nationale de M-payment (mobile payment) qui donnera, à tout porteur d’un téléphone mobile et d’une carte monétique, la possibilité de régler ses achats auprès des commerçants ainsi que le transfert inter-mobile et la mise à disposition d’argent à tout porteur de mobile auprès des guichets automatiques bancaires.

Source: La Vie Eco (http://goo.gl/oQZqN)

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