Le géant du super hard discount américain Cotsco va s’implanter en France fin 2015, à Villebon, en région parisienne. Est-ce vraiment une bonne nouvelle pour le consommateur ? Et pour l’économie française ? Pas sûr car derrière les gains sur les prix, cette enseigne risque de tirer toute la distribution vers le bas
Costco, le hard discout poussé au bout de la logique
Le super hard-discounter américain Costco fait figure d’épouvantail, accusé de casser les marchés. Or, l’enseigne américaine Costco vient d’ouvrir son premier magasin à Séville. Succès immédiat avec 18.000 inscrits dès le premier jour selon l’enseigne américaine. Oui, des inscrits… Car c’est là l’originalité de cette enseigne de hard discount : pour avoir le droit de la fréquenter il faut s’incrire et cela coûte 30 euros par an.
Une carte qui rapporte gros
Et cette carte de membre, c’est très malin car elle rapporte 1,7 milliards d’euros. Et grâce à elle, Costco peut ne pas marger sur les produits qu’elle propose dans ses magasins et attaquer la concurrence frontalement sur les prix. Donc, 1) vous payez votre carte 2) vous achetez moins cher ? Telle est la logique Costco .
De très gros volumes d’achat
Ah oui, j’oubliais, 3) vous devez acheter en très grande quantité. La mayonnaise, c’est au minimum 5 litres, la composte, 10 litres, etc. Ainsi Costco s’assure de volumes qui lui permettent d’encore mieux négocier avec les fabricants et fournisseurs pour vendre encore moins cher. Telle est la vision du cercle vertueux du hard discounteur qui comme tous les Lidl et autres Dia expliquent qu’ils restituent du pouvoir d’achat au consommateur. Et notamment aux chômeurs, ce qui explique le choix de la région de Séville dont le taux de chômage atteint 34%.
- Costco, numéro trois mondial de la grande distribution (73,6 Mds€ de chiffre d’affaires en 2012), débarquera en France à l’automne 2015. Chaque entrepôt Costco , qui est déjà implanté dans 8 pays, génère 100 millions d’euros en moyenne.
Une vision rudimentaire de la distribution
Peu de choix dans les entrepôts Costco
Ne vous attendez pas à une profusion de choix chez Costco : tout est en gros, en vrac et en assortiment restreint. 25 téléviseurs, pas plus (et ils sont d’ailleurs toujours à l’entrée du magasin). 23 fers à repasser et 2 tables à repasser ; 5 références de dentifrice, tous vendus en lots, … c’est tout. L’offre est très peu profonde mais large puisqu’on peut trouver un peu de tout : des scooters, des meubles, des colliers, des compresseurs, etc.
Un magasin Costco c’est 1 référence pour 4m² (13750 m² et 3500 références) quand un hard discounter comme Lidl ou Aldi propose 1,1 références par m², 4 références pour les soft-discounteurs et au minimum 12 références par m² pour un hypermarché traditionnel. On n’est plus du tout dans la philosophie des Leclerc ou Carrefour qui proposent « tout sous le même toit ».Donc, ici ne vous attendez pas au plaisir du shopping, au plaisir de découvrir de nouveaux produits et de jouir de la profusion du choix.
Tout est sur palettes
Pas de tentation, que de l’utilitaire et du prix, rien d’autre que le prix ; telle est l’approche de ce super hard-dicounteur. Costco est le champion des grandes quantités et cela se voit. On se croirait dans un entrepôt de Carrefour ou de Auchan : les produits sont sur palettes. A vous de déballer.
Costco, pas si performant que ça ?
Jusqu’à présent les ouvertures d’européens en Amérique ou d’américains en Europe se sont soldées par des échecs et il n’est pas sûr que le consommateur français se ruent chez Costco autant que les Américains car la distribution française est déjà très performante et concurrentielle.
Une équipe de télévision a déjà fait des comparaisons de prix entre un Carrefour espagnol et le Costco : l’enseigne américaine est moins cher à l’unité sur de nombreux produits (surtout des basiques), mais pas sur tous, loin de là.
Costco - Les clients suivent… pour l’instant
Pour l’instant ne fait pas peur aux clients mais aux concurrents qui se demandent comment contrer le mammouth américain : en ouvrant des entrepôts concurrents (comme Carrefour l’a fait en Espagne avec son hard discounter Supeco) ou bien via leurs hypers classiques ?
Le rayon librairie de Costco : des piles de livres posées par terre
« Nous ne sommes pas des rivaux. Au contraire, des grandes surfaces sont toujours venues s’installer près de nos magasins. Aller chez Costco n’empêche pas de faire ses courses ailleurs », rassure-t-il. Evidemment, tout le monde sait que cette nouvelle concurrence va faire bouger les choses et que la grande distribution va devoir compter avec ce nouveau super hard-discount. « Nous voulons construire entre 10 à 15 magasins dont 4 à 6 en Ile-de-France d’ici dix ans », précise Gary Swindells, responsable de Costco France.
Cette perspective va certainement accentuer la tendance à une distribution toujours plus rudimentaire, avec moins de personnel, moins de fournisseurs encore plus pressurés, etc. et au final une pression déflationniste sur l’emploi et l’économie locale.
Pas sûr qu’en faisant des stocks d’huile et de sucre chez Costco, le consommateur européen ne tire pas une balle dans le pied du salarié et du citoyen européens.
Source: http://goo.gl/V2l6SK
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