Cet amendement adopté mercredi soir dans le cadre de l'examen du projet de loi sur la biodiversité est salué par les associations écologistes. Mais effraie la distribution et les industriels du plastique.
Véritable fléau pour l'environnement, les sacs plastique à usage unique, distribués par milliards chaque année aux caisses des magasins, sont désormais dans le viseur du gouvernement qui veut les interdire à compter du 1er janvier 2016.
Une premier pas a été franchi mercredi soir avec l'adoption par les députés, en commission, d'un amendement gouvernemental dans le cadre de l'examen du projet de loi sur la biodiversité. Le vote en séance devrait avoir lieu à l'automne.
"C'est une étape très importante, attendue depuis très longtemps par les associations environnementales, parce qu'on ne se rend pas compte à quel point les sacs plastique non dégradables entraînent des pollutions (...) avec des dégâts considérables, notamment sur les poissons" qui les ingèrent, a déclaré jeudi Ségolène Royal, la ministre de l'Ecologie.
Des milliards de sacs distribués chaque année
Le nombre de sacs distribués chaque année en France donnent le vertige: 5 milliards en caisse, auxquels s'ajoutent 12 milliards d'unités pour les fruits et légumes. Et encore, d'immenses progrès ont déjà été réalisés dans les grandes surfaces alimentaires depuis une dizaine d'années, à leur initiative
Une loi jamais appliquée
Les associations environnementales ont salué la volonté du gouvernement d'avancer dans ce dossier, enlisé depuis plusieurs années, même si la volonté d'éradiquer complètement les sacs plastique fins, même ceux biodégradables, a disparu. En 2010, une loi prévoyant une taxe de 6 centimes d'euros par sac plastique à usage unique avait été votée, mais son entrée en vigueur au 1er janvier 2014 n'a jamais eu lieu car le décret d'application n'est jamais paru. En Irlande, ce type de taxe avait permis de réduire de plus de 90% en un an l'utilisation de sacs plastique jetables.
5 milliards de sacs sont distribués en caisse, auxquels s'ajoutent 12 milliards d'unités utilisés dans le secteur des fruits et légumes
La Fondation Nicolas Hulot s'est réjouie de l'adoption du texte en commission, jugeant que c'était "une manière efficace de réduire les déchets sauvagespréjudiciables aux animaux et à l'environnement, notamment en milieu marin". Pour France Nature Environnement, l'interdiction à venir est "une bonne nouvelle", la fédération associative espérant désormais qu'elle ne sera pas "détricotée immédiatement, car les lobbies sont à l'affût".
Tous les sacs ne sont pas concernés
Précision importante: l'interdiction ne visera pas les sacs plastique épais et réutilisables, qui pourront être fournis à titre gratuit ou non aux caisses, ni les sacs dits biodégradables et compostables (à base d'amidon de maïs ou de pomme de terre), qui pourront être utilisés pour les fruits et légumes.
Certains sacs dits biodégradables sont critiqués: il s'agit de sacs fabriqués à base de plastiques traditionnels auxquels sont ajoutés des additifs qui, sous l'action de la lumière ou de la chaleur, vont créer une dégradation de la matière. Mais le procédé est remis en cause par certains, qui dénoncent une dégradation sous forme de micro-particules, qui atterrissent in fine dans la nature. Ce type de sac représente environ 10% du marché français.
Un effort européen
Cette nouvelle volonté de la France de lutter contre la pollution causée par les sacs plastique s'inscrit dans un mouvement européen, la Commission ayant proposé fin 2013 de réduire de 80% le nombre de sacs jetables mis chaque année sur le marché de l'UE (100 milliards en 2010).
Au sein de l'Union, les disparités sont énormes entre les plus vertueux - Danemark et Finlande affichent 4 sacs plastique consommés par an et par habitant - et les mauvais élèves: Portugal, Pologne, Slovaquie avec plus de 450 unités.
Les professionnels de la distribution et les industriels sont inquiets
La Fédération des entreprises du commerce et de la distribution (FCD) et l'Union nationale des syndicats de détaillants en fruits, légumes et primeurs (UNFD) ont immédiatement mis en avant un surcoût de 300 millions d'euros pour les commerçants, notamment les marchands de fruits et légumes.
La Fédération de la plasturgie et des composites estime lui que l'interdiction des sacs plastiques à usage unique à partir de 2016 "menace 3.000 emplois de disparaître". La fédération, qui regroupe les fabricants de produits en matière plastique, "demande une concertation avec le gouvernement pour réduire l'impact des sacs plastiques". Dans un communiqué, elle préconise notamment le "compostage domestique des plastiques".
D'autre part, la Fédération de la plasturgie estime qu'il faut "privilégier le recyclage aux plastiques biosourcés". Elle relève que la production de plastiques biosourcés "fait face à de nombreux défis", en mentionnant "des coûts de production élevés", "un impact écologique encore peu documenté" et "une gestion en fin de vie (...) qui perturbe les filières de recyclage".
Enfin, le délégué général de la fédération, Jean Martin, souligne que "la pollution des sacs plastiques n'est pas un problème uniquement français" et qu'une "action concertée au niveau européen (...) aurait un impact plus important".
La Fondation Nicolas Hulot s'est réjouie de l'adoption du texte en commission, jugeant que c'était "une manière efficace de réduire les déchets sauvagespréjudiciables aux animaux et à l'environnement, notamment en milieu marin". Pour France Nature Environnement, l'interdiction à venir est "une bonne nouvelle", la fédération associative espérant désormais qu'elle ne sera pas "détricotée immédiatement, car les lobbies sont à l'affût".
Tous les sacs ne sont pas concernés
Précision importante: l'interdiction ne visera pas les sacs plastique épais et réutilisables, qui pourront être fournis à titre gratuit ou non aux caisses, ni les sacs dits biodégradables et compostables (à base d'amidon de maïs ou de pomme de terre), qui pourront être utilisés pour les fruits et légumes.
Certains sacs dits biodégradables sont critiqués: il s'agit de sacs fabriqués à base de plastiques traditionnels auxquels sont ajoutés des additifs qui, sous l'action de la lumière ou de la chaleur, vont créer une dégradation de la matière. Mais le procédé est remis en cause par certains, qui dénoncent une dégradation sous forme de micro-particules, qui atterrissent in fine dans la nature. Ce type de sac représente environ 10% du marché français.
Un effort européen
Cette nouvelle volonté de la France de lutter contre la pollution causée par les sacs plastique s'inscrit dans un mouvement européen, la Commission ayant proposé fin 2013 de réduire de 80% le nombre de sacs jetables mis chaque année sur le marché de l'UE (100 milliards en 2010).
Au sein de l'Union, les disparités sont énormes entre les plus vertueux - Danemark et Finlande affichent 4 sacs plastique consommés par an et par habitant - et les mauvais élèves: Portugal, Pologne, Slovaquie avec plus de 450 unités.
Les professionnels de la distribution et les industriels sont inquiets
La Fédération des entreprises du commerce et de la distribution (FCD) et l'Union nationale des syndicats de détaillants en fruits, légumes et primeurs (UNFD) ont immédiatement mis en avant un surcoût de 300 millions d'euros pour les commerçants, notamment les marchands de fruits et légumes.
La Fédération de la plasturgie et des composites estime lui que l'interdiction des sacs plastiques à usage unique à partir de 2016 "menace 3.000 emplois de disparaître". La fédération, qui regroupe les fabricants de produits en matière plastique, "demande une concertation avec le gouvernement pour réduire l'impact des sacs plastiques". Dans un communiqué, elle préconise notamment le "compostage domestique des plastiques".
D'autre part, la Fédération de la plasturgie estime qu'il faut "privilégier le recyclage aux plastiques biosourcés". Elle relève que la production de plastiques biosourcés "fait face à de nombreux défis", en mentionnant "des coûts de production élevés", "un impact écologique encore peu documenté" et "une gestion en fin de vie (...) qui perturbe les filières de recyclage".
Enfin, le délégué général de la fédération, Jean Martin, souligne que "la pollution des sacs plastiques n'est pas un problème uniquement français" et qu'une "action concertée au niveau européen (...) aurait un impact plus important".
Source: http://goo.gl/B1t6Tt
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