vendredi 22 mars 2013

Le Drive : une vraie-fausse bonne idée ?


Fallait-il vraiment sans douter, ou pas ? S’enorgueillir? Est-ce le signe d’un déclin qui va continuer sa course ? Car aujourd’hui le drive, après une course effrénée vers des investissements à-tout-va, commence à montrer quelques signes de frémissement. Fallait-il s’y attendre ?

L’info est tombée il y a un mois déjà. Un drive a définitivement fermé ses portes. L’espace de 1800m2 de Roncq, dans le Nord de la France, dédié à la préparation des commandes faîte sur le net est ainsi dans l’obligation de baisser le rideau ce mois-ci. La faute à un mauvais emplacement semble-t-il et une erreur de stratégie de la part de l’enseigne en question (Chronodrive). Est-ce qu’un simple hasard ou le début d’une longue liste ?

Le souci de rentabilité de ce service - rappelons toutefois qu’il est généralement gratuit sauf chez Système U où ils ont décidé de facturer des frais de préparation - a toujours été remis en cause. Le ratio temps de préparation du salarié ramené au montant du caddie du client, le tout rapporté sur un mois est vite calculé. Au final, beaucoup de frais à la charge de l’entreprise pour rapporter au final trop peu de bénéfices. Cependant, là où c’eût été intéressant c’est dans la concurrence. Les enseignes les plus performantes ont ainsi pu s’asseoir sur une garantie de croissance évidente. C’est le cas évident de Leclerc et Auchan ; à l’inverse, Carrefour avait raté la première marche. 

En plus du non-sens logistique que cela représente - je parle surtout des magasins en picking - le service s’est avéré d’autant peu fiable. Des commandes souvent incomplètes, des erreurs comme il peut arriver parfois, le drive c’est aussi une belle opportunité pour rendre le client mécontent et le faire changer d’enseigne. Les plus performantes d’entre elles qui en ont fait une vraie priorité et on construit un vrai métier autour y gagnent ; les autres perdent. 

Car il est peut-être là le vrai problème de fond. Le service souffre d’une fiabilité
friable. Le drive en picking, malgré ses défauts, a été - ou aura été - un formidable révélateur de la gestion d’un magasin. Mis à part des décisions opérationnelles qui rattrapent en plein vol les statistiques qui se cassent la gueule, quid du travail de fond et des décisions structurelles pour parfaire le service et le rendre plus efficace, et à des fins plus rentables ? Les décisions opérationnelles font perdre du temps aux emplois du temps des salariés déjà très occupé par leur travail en rayon. L’engrenage est tout trouvé.

Le drive une vraie fausse bonne idée ? Sans doute pas. On ne peut d’ailleurs que reprocher aux enseignes alimentaires de ne pas s’y être mis bien plus tôt. Sur les 2000 drives aujourd’hui installés sur le territoire, beaucoup sont de vraies belles affaires. Seul Carrefour a pour le moment mis le frein sur les investissements. 

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