Le PDG de Carrefour estime que la guerre des prix et la croissance forcenée ne sont plus des priorités en France.
« La part de marché n'est plus pour Carrefour le seul objectif. Il faut être les meilleurs plutôt que les plus gros. » En introduction de la conférence « Grande consommation et distribution » organisée par « Les Echos », hier à Paris, le PDG du deuxième groupe de distribution mondial a clairement confirmé qu'il n'avait pas l'intention d'entrer dans le jeu d'une course à l'échalote avec ses concurrents français, dont Leclerc qui ambitionne d'atteindre la barre des 20 % de part de marché en 2015 et de devenir le premier distributeur français.
Alors même, pourtant, que Carrefour a commencé à regagner du terrain grâce à l'amélioration de son image-prix, son patron a dessiné hier les contours d'un nouvel âge de la grande distribution. Au-delà des piques sur les panels, Georges Plassat a souligné que depuis une décennie, c'est le développement des enseignes qui portait leurs gains de part de marché. « Cette année encore, il y aura un million de mètres carrés de surface commerciale en plus dans notre pays », a-t-il rappelé. Le successeur de Lars Olofsson préfère, lui, la « part de marché rentable » à « la part de marché consommatrice de capitaux ».
Une offre plus adaptée
Autre inflexion par rapport aux principes fondateurs du commerce moderne français, corollaire aux thèmes des parts de marché et de la croissance : la question du prix. « Je ne suis pas opposé à l'idée que la politique de discount forcené pour soutenir le pouvoir d'achat ne soit arrivée à son terme », a déclaré le PDG de Carrefour devant un parterre d'industriels. Pour lui, la course à la productivité et à la baisse des coûts « détruit les métiers », notamment de service, alors que le consommateur d'aujourd'hui « a besoin que l'on prenne soin de lui ».
Apôtre d'une distribution « plus sincère et plus directe », Georges Plassat estime que l'équation qualité-volume-service personnalisé, avec une offre adaptée à sa zone de chalandise locale par des responsables de magasin plus autonomes doit se substituer à la seule guerre des prix qui pèse in fine sur l'emploi. Un nouveau bréviaire pour les grandes surfaces.
Source: Les Echos (http://goo.gl/xjwQl)
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