lundi 11 février 2013

Arles : comment les hypers luttent contre le gaspillage alimentaire


Redistribution aux associations caritatives, circuits courts : les magasins locaux font de gros efforts
Aux Restos du coeur, de nombreuses familles sont nourries grâce aux dons des hypermarchés.
Aux Restos du coeur, de nombreuses familles sont nourries grâce aux dons des hypermarchés.
Photo archives Edouard Coulot
Dans le jargon journalistique, on appelle ça un sujet porteur. Le magazine Capitalconsacré au gaspillage alimentaire, diffusé dimanche dernier sur M6, a fait un véritable carton. À la clé, un record d'audience pour l'émission, qui a attiré 4,3 millions de téléspectateurs.
Avec des images chocs qui ont fait le buzz, comme on dit aujourd'hui. Mais si gâchis il y a, notamment dans les grandes surfaces, la réalité est plus nuancée. "Évidemment on gaspille, mais on gaspille le moins possible", lance d'emblée Eric Rebour, le directeur du Leclerc.
À Arles, les trois hypermarchés de la ville font de gros efforts en la matière. Pour certains depuis fort longtemps. "On travaille avec le Secours populaire, les Restos du coeur, et le Secours catholique pour que ces associations viennent récupérer des marchandises qu'on sort à J-3 de la date de péremption, on leur met de sacrés volumes à disposition, raconte Dominique Platet, propriétaire de l'Intermarché de Fourchon. C'est l'équivalent de deux à quatre caddies pleins par jour. Aujourd'hui que nous sommes dans notre magasin agrandi, mécaniquement on a plus de stocks donc on est plus proche des quatre caddies. Et ça fait juste entre 8 et 10 ans qu'on fait ça !" Sous-entendu, on n'a pas attendu M6 pour agir.
Fournir une centaine de repas par jour
Un peu comme du côté du Géant à Fourchon, lui aussi précurseur de ce genre d'action. "On travaille avec tout le monde, les Restos, Emmaüs, la banque alimentaire..., détaille Eric Salvador, le nouveau directeur de l'hypermarché. On donne tous les produits alimentaires ou non alimentaires mais qui sont désuets, comme des vieux jouets ou des vieux livres. Au total, il doit y en avoir pour 200 000  par an, et ça permet de fournir une centaine de repas par jour."
Financièrement, les hypers ne font donc pas une bonne affaire. Même s'ils peuvent récupérer 30 % de la valeur des dons effectués aux associations agréées via des déductions d'impôts. Mais il y a bien un avantage. "On présente une image positive du magasin avec des produits frais et de qualité en rayons, et on fait profiter les associations de produits toujours consommables, c'est le jeu gagnant-gagnant", souligne Dominique Platet. Un jeu auquel participe également l'hypermarché Leclerc, surtout depuis son déménagement en zone Nord, en mai dernier.
Avant, lorsqu'il était encore au chemin des Moines, il ne travaillait qu'avec la SPA des Baux, à qui il confiait notamment ses déchets de boucherie. Mais depuis le transfert, les Restos du coeur d'Arles et la banque alimentaire du Vaucluse viennent chacun deux fois par semaine pour collecter des denrées.
Acheter moins mais plus souvent
"En valeur annuelle, c'est 100 000  de nourriture donnée aux associations", précise Eric Rebour, directeur du magasin. Qui exploite aussi d'autres pistes pour réduire le gaspillage. "Avec les associations caritatives, on a du mal à travailler sur les fruits et légumes, qui se conservent moins . Du coup, un projet pour 2013, ce serait de travailler avec les éleveurs qui pourraient utiliser ça comme nourriture pour leurs animaux, indique-t-il. On achète aussi un maximum de fruits et légumes aux producteurs locaux, on est livrés tous les jours, donc on achète moins mais plus souventComme on a moins de stock, le produit souffre moins, donc on gaspille moins."
Mais des produits à mettre à la benne, il en reste, forcément. "Jeter de la nourriture, ça n'amuse personne, mais il y a une réglementation à respecter, les dates limites de consommation ce n'est pas nous qui les fixons", lâche Eric Rebour. "C'est toujours dommage de jeter un produit quand on sait qu'il est encore possible de le consommer sans risque, mais ces règles sont nécessaires pour empêcher les dérives", avance de son côté Dominique Platet. Des règles peut-être un peu trop strictes, que certains voudraient bien voir assouplies. Mais ça, c'est un autre débat.
Source: La Provence (http://goo.gl/GRfqT)

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