mardi 12 février 2013

Le bio résiste à la crise


Le marché du bio, qui pèse désormais 4,1 milliards d'euros, a progressé d'environ 5% l'an passé. 43% des Français sont des consommateurs réguliers.

Malgré la crise, le marché du bio continue de gagner du terrain. Alors que les ventes de produits alimentaires ont stagné l'an passé en hypers et supermarchés, celles du bio ont augmenté de l'ordre de 5%, selon les estimations de l'Agence Bio. Le marché, qui pèse désormais 4,1 milliards d'euros, a doublé en cinq ans. Il représente aujourd'hui environ 2,5% du marché alimentaire total.
Près des deux tiers des Français ont consommé au moins un produit bio en 2012. 43% d'entre eux sont des consommateurs réguliers. 8% mangent bio au quotidien, les légumes et les œufs étant les aliments les plus plébiscités.
Par ailleurs, malgré les incertitudes qui pèsent sur le pouvoir d'achat, 81% des acheteurs de bio affirment qu'ils maintiendront leur consommation cette année. «Au diable ceux qui nous ont prédit une baisse de la consommation bio!», lâche Elisabeth Mercier, directrice de l'Agence Bio.

Des prix qui restent bien plus élevés

Les défenseurs du bio sont convaincus que les périodes de crise finissent par profiter à la filière, en favorisant les comportements d'achat dits «responsables». La santé et la sécurité restent, en effet, les premiers critères d'achat des consommateurs de bio. «L'année n'avait pas très bien commencé, explique ainsi Gilles Piquet-Pellorce, directeur général de Biocoop, premier distributeur bio (340 magasins) en France, qui a fini 2012 avec un chiffre d'affaires en hausse de 7,4% à 535 millions d'euros. À partir d'octobre, la tendance s'est inversée, sans doute sous l'influence de plusieurs facteurs, dont le débat sur le “made in France” et la consommation locale, et la publication d'un rapport sur les OGM».
Reste que la progression du marché en 2012 (+5%) a été moins forte que l'année précédente (+10%). Tout porte à croire que les Français ont procédé à des arbitrages dans leurs achats, en raison notamment des prix. Les produits bio restent au moins 30% à 50% plus cher que ceux issus de l'agriculture conventionnelle. «Certes, les gens comprennent mieux l'écart de prix, lié à l'origine et la qualité des ingrédients, confie Christophe Barnouin, PDG de Distriborg, dont les fourrés au chocolat (3,30 euros le paquet), première référence bio en grandes surfaces, coûtent près de deux fois plus cher que les biscuits BN. Mais le bio est encore assimilé à une catégorie premium dans un panier alimentaire».

Le nombre d'exploitations bio a doublé en cinq ans

Certaines catégories de produits ont néanmoins vu leur prix baisser. C'est le cas notamment des œufs (les œufs bio représentent près de 10% des achats totaux d'œufs, ce qui en fait le produit bio le plus consommé) ou encore de l'ultrafrais. En cinq ans, les prix des yaourts Les 2 Vaches (Danone) ont ainsi reculé de 15% grâce à l'augmentation des volumes.
Car la production bio gagne du terrain. La barre du million d'hectares cultivés a été franchie l'an passé et le nombre d'exploitations bio (24.400) a doublé en cinq ans. «Après deux années records en termes de conversion, les surfaces certifiées ont augmenté de 22% entre 2011 et 2012», estime l'Agence Bio. Même si cela reste encore insuffisant pour réduire de façon significative l'écart de prix entre produits bio et ceux issus de l'agriculture conventionnelle.
Il n'empêche, la filière continue de s'organiser. Si les magasins spécialisés occupent un tiers du marché, les grandes surfaces alimentaires - où sont réalisés plus de la moitié des achats - sont devenues incontournables. Elles sont les premières bénéficiaires de l'essor du bio, la porte d'entrée de nombreux consommateurs dans cet univers. Hypers et supermarchés ont accru le référencement de marques bio ainsi que l'offre sous leurs marques propres.Auchan a été jusqu'à lancer un premier supermarché bio (Cœur de Nature, à Brétigny-sur-Orge) au printemps dernier.

Source: Le Figaro (http://goo.gl/JO8Lz)

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