mardi 12 février 2013

Drive : pourquoi ils y sont venus et ne s'en passent plus


Montivilliers vendredi après-midi. Le Drive Auchan a ouvert lundi matin et il y a déjà… « du monde », selon les responsables.
Mais, ils ne donneront pas le nombre d'inscrits en quelques jours. Comme chez le concurrent Leclerc d'ailleurs. « Au-dessus de nos prévisions de départ », affirme -on des deux côtés. La soirée de cette fin de semaine s'annonce dense comme dans tous les drives de France. Vers 16 h, quatre quais sur douze sont occupés par la réception des paniers. Corinne, la petite trentaine, enceinte, travaille à Gonfreville-l'Orcher et habite près de Saint-Romain-de Colbosc. A la borne, elle enregistre son numéro de client et paye (comme il est possible de le faire en ligne). « Avant, j'allais au Mont-Gaillard, mais là, ça me rapproche. C'est pratique vu mon état, mais je continuerai d'aller en hyper. » Son « grand frère », né au Havre fin 2010, attire entre autres les consommateurs de toute la zone havraise urbaine, jusqu'à Sainte-Adresse, et ceux qui partent du Havre le soir pour rentrer dans les communes alentour. Comme Laeticia, 33 ans. Elle travaille dans le centre et rentre dans son home sweet home à Cauville-sur-Mer. Quelques clics le jeudi ou le vendredi dans la journée avant d'aller chercher « son drive » au Mont-Gaillard le vendredi soir. Comme un rituel bien organisé. C'est sur le chemin et tellement pratique. Un ravitaillement en produits laitiers, eau et épicerie tous les 15 jours environ, des articles complémentaires dans les moyennes surfaces, de la viande chez le boucher de la commune. Et une cliente en moins en hyper.
Manger autrement
La corvée des courses, ce n'est plus pour elle. Laeticia incarne la cliente type, celle qui maintenant entre dans un magasin pour les achats plaisir ou plus impliquants. « La cohue dans les grandes surfaces, je ne peux plus ! Et puis, j'ai autre chose à faire que de traîner dans les rayons alimentation le samedi… », avoue la jeune maman de deux jeunes enfants. Avantage essentiel pour cette shopper nouvelle génération : son budget, tournant autour de 80€, est totalement maîtrisé. Elle s'y tient et n'a plus la tentation de zapper d'un rayon à l'autre. Autre élément non négligeable : ses achats payés le même prix qu'en magasin sont placés directement dans le coffre « par un personnel aimable ». Il n'empêche que ce type de shopping ne supplante pas totalement le caddy du grand magasin. Barbara, trentenaire, une habituée des achats mensuels au Leclerc de Gonfreville, est allée voir sur le site et avoue être déçue. « ll n'y a pas tout ! » Tout simplement parce qu'on y trouve beaucoup moins de propositions. Il y a les mêmes, mais en nombre beaucoup plus limité c'est à dire 6 000 références au Drive Leclerc contre 99 000 en hyper ; 8 000 à Auchan Mont-Gaillard et Montivilliers contre 80 000 dans les deux grands magasins… Avec pour les deux enseignes du secteur, l'alimentaire et les courses du quotidien en priorité. Au drive havrais, le top trois des produits qui partent le plus : crémerie, épicerie sucrée et aliments et soin bébé. Les consommateurs rencontrés sur les trois lieux représentent souvent la clientèle-type : jeune, urbaine, active. « Au début des années 2000, avec la montée en flèche d'internet, nous avions essentiellement les classes sociales aisées. Ce n'est plus le cas aujourd'hui. Les seniors de plus en plus occupés et les personnes avec un problème de santé sont de plus en plus séduits », analyse Gaël Lemoyer du site havrais. Ce nouveau modèle économique, séduisant par son côté pratique, sans montant minimum d'achat, induit de nouveaux comportements. Jusqu'à consommer et manger autrement. C'est le cas de Thierry, 32 ans, jeune papa vivant en couple, travaillant au Havre et résidant à Yvetot. « Ce Leclerc va changer nos habitudes. Nous allions à celui de Bapeaume près de Rouen. Maintenant, cela sera celui de Gonfreville pour faire le plein d'articles de base. Et les légumes, la viande sont achetés à la ferme ou chez les petits commerçants. Ce qui permet de manger mieux. Bref, de se faire plaisir en ne perdant plus de temps pour le ravitaillement obligatoire. »
Source: Paris-Normandie (http://goo.gl/vEizt)

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