lundi 10 décembre 2012

Aliments industriels. Des efforts, mais beaucoup reste à faire


Les aliments industriels contiennent encore trop de sucres, de gras et de sel malgré les efforts affichés par les fabricants. Preuve, selon les associations de consommateurs, qu'il faut instaurer des obligations et pas seulement "faire appel aux bonnes volontés des professionnels".
Trente entreprises dont certains géants comme Casino, Unilever France, Nestlé nutrition infantile, ont adopté des chartes s'engageant à revoir leurs recettes pour améliorer les produits destinés aux populations les plus exposées aux excès et déficits nutritionnels (obèses, diabétiques, populations défavorisées...).
Du mieux (un peu)...L'Observatoire de la qualité de l'alimentation (Oqali) a voulu étudier les effets réels de ces chartes et a comparé les produits avant et après ce Plan national nutrition santé (PNNS 2) signé par les industriels. 
Des progrès ont été observés sur les produits frais laitiers et les boissons fraîches sans alcool pour le sucre ou sur les charcuteries pour le gras, selon l'étude. Mais globalement les efforts restent très insuffisants par rapport aux objectifs du PNNS 2.
L'effet des chartes "très décevant"En effet, les fabricants n'ont réalisé que 3 à 5 % de leurs objectifs de réduction de sel pour les hommes et 14% pour les femmes. La différence s'explique non par les sexes mais par les habitudes alimentaires, l'impact étant plus important chez les forts consommateurs. 
Pour les sucres, la reformulation des produits a permis de réaliser 1,6% des objectifs du Plan (hommes et femmes), et pour les graisses, l'objectif est atteint à hauteur de 28% pour les hommes, mais seulement de 5% pour les femmes. Pour l'association de défense des consommateurs CLCV, "l'effet de ces chartes sur les apports nutritionnels est très décevant".
"La bonne volonté ne suffit pas"Et c'est bien la preuve, selon elle, que "faire appel aux bonnes volontés des professionnels ne suffit pas". Il faut donc établir "un cadre réglementaire imposant à l'ensemble des acteurs de l'industrie et de la grande distribution d'améliorer la qualité nutritionnelle de leur offre", selon l'association.
Même son de cloche du côté de l'UFC Que Choisir qui estime que "là où le volontariat ne marche pas, il faut peut-être en passer par des obligations". Il faudrait de plus que l'Oqali planche sur l'ensemble des produits alimentaires, et non plus seulement sur ceux qui ont fait l'objet d'un engagement de la part de leur fabricant, a expliqué Olivier Andrault, chargé de mission alimentation et nutrition à l'UFC Que Choisir.
"Element stratégique et marketing"Les industriels assurent avoir pris le problème à bras le corps d'autant que la qualité nutritionnelle des produits est "aujourd'hui un élément totalement stratégique et marketing", a expliqué Jean-René Buisson, président de l'Association des industries alimentaires (Ania). Selon lui, "l'important est d'être dans une démarche progressive de baisse de sel et desucre". Car "si on retire d'un coup 25% du sucre de votre produit, vous ne l'aimerez plus".
Réunion au ministère le 17 décembre "Les industriels ont avancé" mais "nous avons encore de vraies marges de progression", a commenté le ministre délégué à l'Agroalimentaire, Guillaume Garot. Raison pour laquelle il va réunir le 17 décembre, avec le ministère de la Santé, les industriels afin d'établir la liste des ingrédients sur lesquels travailler, a-t-il annoncé à l'AFP. "Il faut donc une approche collective", a insisté M. Garot refusant de préciser s'il envisageait un cadre contraignant comme le réclament les associations de consommateurs. Une démarche qui intervient alors que le Sénat a vainement tenté de surtaxer l'huile de palme pour en réduire l'usage (amendement dit "Nutella").
La France compte 6,5 millions d'obèses, plus de 20 millions sont en surpoids ou obèses et 3 millions souffrent de diabète.
Source: Le Télégramme (http://goo.gl/y51d5)

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