mardi 13 août 2013

La famille Cadio (44) au coeur des produits frais

Depuis le Marché d'intérêt national à Nantes, la famille Cadio offre son savoir-faire en produits frais au sein du groupe Cadegau. Père et fils veillent.
« C'est encore lui le patron. Il décide. Mais je le dis aussi quand je ne suis pas d'accord. » Il peut même le dire fort, Mickaël Cadio, 35 ans. Il peut le dire très ouvertement à son père Jean-Luc Cadio. Deux caractères ces deux-là. De ces tempéraments des hommes qui savent ce qu'ils veulent. Ils affichent le look de leur génération en conséquence. Du «casual » bon ton. Qui cache des carapaces forgées à la force du travail et de la passion. Passion des hommes comme des produits frais, de la viande au poisson ou légumes.
À la tête du groupe Cadegau, Jean-Luc Cadio, 60 ans, a construit un paquebot de services dans l'alimentation pour les professionnels comme les particuliers. Si le travail de la viande reste le pré carré du groupe, poissons et produits frais sont venus s'ajouter au fil des années, notamment au coeur du marché d'intérêt national à Nantes et du magasin Berjac. Un ensemble de plusieurs « maisons » qui fait travailler plus de 200 personnes pour un chiffre d'affaires annuel de 50 millions d'euros.

Une enfance dans les rayons 

Mickaël et son frère Fabrice ont tout vécu de cet apogée. « Caché dans les rayons tout jeune, j'adorais l'ambiance du travail, tôt le matin quand le produit était façonné et mis en vente », se souvient Mickaël.Il travaille de bonne heure dans cet antre, « seul moyen d'avoir de l'argent de poche. Avec mon père, il était inimaginable de recevoir de l'argent comme cela. Il fallait le gagner ».
Mise en rayon, serveur en extra lors des vacances, Mickaël se forge, naturellement, une connaissance du métier. Son avenir passera par le commerce, il l'a su très jeune. De là à arriver chez papa... Beaucoup moins sûr. Tête bien faite, sa prépa HEC achevée au Loquidy à Nantes lui ouvre les portes de l'école de commerce de Rennes. Puis direction la grande distribution. Auchan avant Carrefour durant neuf ans, où il accède au poste de directeur des achats en épicerie sucrée pour la France. Le groupe Cadio ne s'inscrit pas dans ses desseins.

Un parcours d'entrepreneur 

De son côté, Jean-Luc Cadio continue à voguer. Au sens propre comme au figuré. Après l'avoir fait sur le paquebot France en cuisineet pour Brittany ferries en début de carrière, il en a ramené le goût du travail sans relâche et des aventures.Le terreau d'un futur entrepreunariat. Il s'essaye avec succès au sein de la franchise Chantegrill de 1981 à 1991. Dirige des restaurants avant de devenir directeur général de l'enseigne.
Puis changement de cap. La société Berjac, déjà sur les rails depuis dix ans, cherche un nouveau souffle. Jean-Luc Cadio en prend les rênes en 1991. Pour la faire évoluer vers une vraie PME des produits frais. Alors que le groupe est devenu une référence, Jean-Luc Cadio se pose la question de la pérennité de l'entreprise.

Transmission assurée 

Céder l'affaire ? Continuer en proposant la suite à un cadre ? Jean-Luc Cadio cogite mais ne trouve rien de satisfaisant. Il décide de créer un comité stratégique composé d'hommes de grandes qualités à ses yeux et qui peuvent lui apporter un regard extérieur.
Puis, en 2010, lors d'une habituelle sortie familiale en bateau, Mickaël échange avec son père sur sa vie professionnelle. Il ne cautionne plus la ligne insufflée par le nouveau PDG de Carrefour. Il cherche à changer, voire reprendre une affaire. « Et pourquoi ne viendrais-tu pas avec moi ? » Jean-Luc Cadio lâche la phrase naturellement. Reprise au vol par le fils. Le bon tempo pour lui. Il accepte. La veille des 30 ans du groupe.
Depuis ? Les deux découvrent la nouvelle donne. « Papa n'a jamais appris à décider à deux. Nous apprenons ensemble. » Et le comité stratégique fonctionne à fond pour les situations délicates. Si Mickaël a commencé par toucher à tout, la bonne idée a été de lui laisser les mains libres sur une affaire de l'entité : Kerviande. Déjà à la tête d'une société avant de devenir le big boss du groupe en 2017. D'ici là, c'est qui le patron ?
Source: Ouest-France (http://goo.gl/h9NluR)

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