lundi 23 décembre 2013

Des “ruches” qui font le buzz

Privilégier les circuits courts. Permettre aux gens de mieux manger. Commander quand et autant que l’on veut. Tel est le concept de “La ruche qui dit oui”, qui prend de l’ampleur en Côte-d’Or. Reportage.

Dans un hangar du centre de Premeaux-Prissey, en cette fin d’après-midi, c’est l’affluence. Dans ce village du canton de Nuits-Saint-Georges, chaque semaine, une distribution un peu spéciale se déroule. Des couples, des personnes seules, un parent avec un ou plusieurs enfants, viennent à la rencontre de producteurs qui font partie du réseau “La ruche qui dit oui”. Ce concept, qui existe depuis deux ans en France, a récemment fait son apparition en Côte-d’Or. Il met en contact direct producteurs et consommateurs, par l’intermédiaire de “ruches”, sortes de marchés éphémères.
Depuis fin juin, toutes les semaines, Dominique Archambaud, la responsable de la ruche de Premeaux, accueille, avec une dizaine de producteurs locaux, des clients qui ont, au préalable, effectué une commande sur internet. La Ruche de Premeaux compte aujourd’hui plus de 550 inscrits et travaille, au total, avec 30 producteurs locaux. « Environ 10 % des membres viennent tour à tour chaque semaine », fait remarquer Dominique Archambaud.
Pendant deux heures, chaque lundi entre 17 h 30 et 19 h 30, les clients viennent chercher leurs produits. Et il y en a pour tous les goûts : de la crémerie aux produits de beauté en passant par des fruits et légumes, de la viande, du poisson ou encore des boissons. « J’apprécie d’avoir un contact direct avec les producteurs », explique Raphaël, 35 ans, de Meuilley. « Les prix sont intéressants pour des produits de qualité. Cela me permet d’éviter au maximum les grandes surfaces », ajoute-t-il, un sac rempli de nourriture pour les fêtes de fin d’année (saumon bio, salade, navet, potiron, oignon blanc, etc.). « Les produits sont bons, souvent bios et frais », note Sylvie 54 ans, de Broin, venue avec son mari.
Le bouche à oreille est visiblement un élément déclencheur du succès des “ruches”. « Une copine est pleinement satisfaite du concept. Alors je me suis dit : “Pourquoi pas ?” », raconte Frédérique, 40 ans, de Saint-Bernard, venue avec ses deux enfants. Elle ne cache pas qu’elle compte bien, déjà, revenir.
Du côté des producteurs locaux aussi, on s’y retrouve. Bertrand Feyeux, éleveur et maraîcher dans l’Ain, estime que les Ruches constituent « un vrai plus. C’est un bon débouché ». Même constat positif pour Jean-Baptiste Zarat, paysan boulanger à Saint-Broing-les-Moines (Haute Côte-d’Or). « Nous avons pu développer une deuxième journée de fabrication du pain le lundi », dit-il très concrètement.

Des “ruches” qui se développent 

En moyenne, les clients dépenseraient entre 30 et 50 euros chaque semaine, sachant qu’ils n’ont ni l’obligation de commander à une certaine fréquence, ni de quantité minimum. Et c’est ce qui différencie le concept avec celui des Associations pour le maintien d’une agriculture paysanne (Amap), où le consommateur s’engage le plus souvent à acheter un panier de saison chaque semaine.
« En plus de satisfaire des clients qui sont désireux d’acheter des produits locaux, le concept fonctionne bien car les produits sont bons et que les clients commandent ce qu’ils veulent », note Dominique Archambaud.
Ainsi, les ruches s’imposent comme une alternative intéressante pour tous ceux qui se sentent concernés par ce qu’ils mangent. Aujourd’hui, les ruches sont en pleine phase de développement au niveau local. Après Premeaux-Prissey et Dijon (voir ci-dessous), de nouvelles ruches devraient apparaître à Diénay (canton d’Is-sur-Tille) et au hameau de Laborde-au-Bureau (Montagny-lès-Beaune).
Le prix payé par le consommateur est partagé entre le producteur (qui touche 83,3 % HT), le responsable de la ruche (8,35 %) et la ruche mère à Paris (8,35 %), qui assure le système de paiement, l’animation du réseau, etc.
Source: Bien Public (http://goo.gl/eTZEJ3)

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