mardi 3 décembre 2013

En finir avec les sacs plastique?

Le nombre de sacs plastique de caisse a chuté en France depuis dix ans. Une nouvelle taxe pourrait signer leur arrêt de mort si un décret est pris. Sac de nœuds.
Les sacs plastique à usage unique, notamment utilisés pour emballer fruits et légumes, pourraient totalement disparaître en France.Remi Wafflart
Le pli est pris et pourrait même s’amplifier. Lorsque vous allez faire vos achats, notamment alimentaires, vous emportez vos sacs réutilisables. Ce réflexe pourrait devenir la norme dans tous les magasins. Les sacs plastique de caisse risquent de subir un coup, – coût ? - fatal. Le 1er janvier prochain, une nouvelle taxe doit être appliquée en France : 6 centimes d’euro par sac.
1/ Une volonté d’abord
En 2005, le Parlement vote une loi interdisant les sacs plastique à l’horizon 2010 en France.
Ce texte sera finalement retoqué par la Commission européenne mais la prise de conscience, devant la durée d’élimination de ces sacs estimés à plusieurs dizaines d’années, lance un mouvement.
En moins d’une décennie, le nombre de sacs plastique mis en circulation en France va passer de 17 milliards à 600 millions.
Un résultat obtenu majoritairement grâce à l’action de la grande distribution avec la mise en place des sacs plastique plus résistants, réutilisables et échangeables.
2/ Une réglementation ensuite
Fin 2009, dans la loi de finances pour 2010, est introduite une disposition qui va taxer « les sacs de caisse à usage unique en matière plastique ». Toutefois, le législateur a laissé trois ans aux professionnels du secteur pour changer leurs habitudes. Cette taxe de 10 euros par kg, soit environ 6 centimes par sac, doit s’appliquer le 1er  janvier 2014. Une mesure qui va dans le sens d’une proposition de la Commission européenne, adoptée au début du mois, qui souhaite que les États membres de l’Union réduisent leur consommation, laissant le choix du moyen d’action.
3/ La taxe va-t-elle s’appliquer ?
La loi française de 2009 indique que « les caractéristiques (des sacs taxés) seront définies par décret ». Quatre ans après, le décret n’a toujours pas été pris. « Il est toujours en discussions interministérielles », indiquait hier le ministère du Développement durable… Et ce flou interpelle les professionnels. « Quel type de sacs est visé ? Ceux qui servent à emballer les fruits et légumes ? Ceux que vous remettent les magasins de vêtements ou de chaussures lors d’un achat mais que vous pouvez réutiliser ? », s’interroge Guy Monier, président de Cello-plastic, fabricant rémois de sacs, très remonté alors que la taxe doit entrer en application dans un mois.
4/ L’alternative végétale ?
Ce professionnel du sac, végétal comme polyéthylène, se montre pessimiste quant à un nouvel attrait pour le biodégradable. « Actuellement, le sac végétal coûte trois fois plus cher que le plastique. La taxe sur le plastique va multiplier leur prix par au moins quatre. Pourtant devenus moins chers, je ne crois pas que nos clients vont se tourner vers le végétal. Ils ne vont plus du tout nous acheter de sacs en raison de leur coût », craint-il.
5/ Et le recyclage ?
Comme solution alternative à la taxation extrême du sac plastique, Guy Monier propose de recycler les sacs plastique. « Nous recyclons nos déchets, les transformant en granulés qui sont ensuite réutilisés. Les ordures ménagères sont bien triées et recyclées, pourquoi pas les sacs plastique ? »
Source: L'Union-Presse (http://goo.gl/dxB7uA)

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