mercredi 5 juin 2013

Etats-Unis: les OGM dominent largement les cultures de maïs et de soja

La culture de blé OGM n'est pas autorisée aux Etats-Unis mais celles du maïs et du soja sont tellement dominées par les semences génétiquement modifiées que les géants du secteur se tournent vers la Chine ou l'Amérique du Sud pour accélérer leur croissance.
D'après le ministère américain de l'agriculture (USDA), 88% du maïs et 94% du soja cultivés aux États-Unis en 2012 étaient des organismes génétiquement modifiés (OGM), fabriqués par les principaux acteurs du marché: les américains Monsanto, Dupont et Dow Chemical, l'allemand Bayer et le suisse Syngenta.
Les autres semences OGM autorisées aux États-Unis sont principalement le coton et l'huile de colza. De l'hormone de croissance transgénique bovine est également largement utilisée par les éleveurs pour augmenter la production laitière.
Nés dans les années 90, les produits génétiquement modifiés ont conquis l'agriculture des États-Unis, et une grande partie des assiettes américaines en une vingtaine d'années.
Si la majorité des OGM ne sont pas directement dédiés à l'alimentation humaine, "60 à 70% de l'alimentation industrielle contient des dérivés d'OGM, généralement des ingrédients mineurs comme du gluten de maïs", affirme Bill Freese, du Center for Food Safety, un organisme qui lutte contre les OGM.
Ils ont bénéficié d'une part d'un contexte politique favorable et d'autre part du fait que les autorités américaines de l'alimentation n'ont qu'un rôle consultatif.
L'USDA soumet les producteurs à des démarches contraignantes mais elles restent plus souples qu'en Europe, où de nombreux pays comme la France ont choisi le principe de précaution et interdisent les cultures d'OGM.
Des semences conventionnelles difficiles à trouver
Les agriculteurs, même s'ils doivent payer cher pour obtenir ces semences transgéniques, y trouvent leur compte: le soja et le maïs transgéniques sont conçus essentiellement pour résister aux herbicides et aux insecticides, que les agriculteurs peuvent donc déverser en grandes quantités sur les champs avec moins d'entretien, ce qui implique moins d'employés pour des surfaces plus vastes.
Bill Nelson, du cabinet spécialisé Doane Advisory, fait valoir qu'à cela s'ajoutent "certains programmes fédéraux d'assurance des récoltes qui accordent des primes d'indemnisation en fonction des quantités produites", ce qui encourage la culture avec les OGM, plus que de l'agriculture biologique par exemple.
Monsanto refuse de dire quelle est sa part du marché américain des OGM. "Les États-Unis sont notre principal marché et vont rester un vecteur clé de croissance" pour le groupe, s'est contenté d'indiquer à l'AFP un porte-parole du groupe. Les autres groupes n'ont pas répondu aux demandes de l'AFP.
Parmi les facteurs qui sont favorables aux OGM, Bill Freese souligne qu'il est devenu "très difficile de se procurer des semences conventionnelles".
"Les géants du secteur ont racheté un grand nombre des entreprises qui en fabriquaient" et "la pollinisation de champs conventionnels par des champs d'OGM est telle que "ceux qui veulent produire des "semences pures doivent souvent le faire en dehors des États-Unis", explique-t-il.
Pourtant les géants du secteur se heurtent à une opposition de plus en plus forte aux OGM aux États-Unis, à tel point que "certains grands groupes agroalimentaires comme Kraft ont pris des mesures pour en réduire leur utilisation", note Bill Freese.
La chaîne de supermarchés haut de gamme Whole Foods, qui promeut largement les produits biologiques, a annoncé un programme d'étiquetage des produits contenant des OGM pour 2018.
Les perspectives pour les géants du secteur restent belles à l'international, notamment en Amérique du Sud et surtout en Chine.
Face à une classe moyenne croissante et à son appétit pour la viande, la Chine doit importer de large quantités de soja et de maïs. "Il est impossible de répondre à cette demande sans OGM", conclut M. Nelson.
Source: GoodPlanet (http://goo.gl/TShrb)

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