vendredi 14 mars 2014

50% de la population Américaine couverte par l'offre épicerie Amazon dès 2014 et avec sa propre flotte de véhicules. Amazon Fresh accelère et en profite pour réorganiser sa logistique.

Et si Jeff Bezos était en train de réaliser son rève ... couvrir dès 2014 50% de la population américaine avec une offre équivalente à 70% de ce qu'achètent les foyers au quotidien ...en produits, en matériel, en immatériel, en alimentaire.... Devenir le fournisseur principal de foyers clients ''connectés'' ... mutualiser les frais logistiques ... bénéficier en CA ''consolidé'' d'un panier moyen annuel dont je vous laisse imaginer le montant global ... Et enfin arriver à anticiper les achats ''mécaniques'' (80% des achats foyers)  donc ''mécanisables''. Whaou..!
Et si Jeff Bezos arrivait à libérer demain les foyers Américains - mais demain aussi les nôtres - de la ''corvée'' des courses, en lui faisant économiser de l'argent, en tirant partit de la vente de produits ''a marge'' (et en laissant aux autres les marché à faibles marges.... ) mais surtout en lui offrant un service sans équivalent devant sa porte avant 10 heures du matin ...
La lessive était une corvée, on a inventé la machine à laver.. les courses sont une corvée.. Amazon à inventé.. Amazon! 
Sans faire de triomphalisme, une fois de plus je constate que les infos remontant quotidiennement sur Amazon ne sont que des preuves que malgré les griefs et moqueries de certains petits camarades professionnels, réseaux ou amis, ma vision sur ce que j'avais identifié depuis plus de deux ans n'était pas si décalée que cela. On a souvent parlé de révolution industrielle... et si on parlait de la révolution ''commercante''.
Et d'enfin reconnaître que quand un leader investit durant 5 ans (soit plus du tiers de son existence) sur un ''test and learn''...comme Amazon à Seattle pour Fresh, il vaut mieux scruter à la loupe ce qu'il fait, analyser plutôt que dire ''jamais''. 
En pensant à eux, je me rassure en me disant qu'il vaut mieux être suivis que suiveurs... et que la vente en ligne avec livraison est une bénédiction pour les foyers !
Car quand les signaux faibles des pure players sortent de l'épaisseur du trait... la courbe décolle de manière exponentielle et devient irratrapable... c'est ce qui est en train de se passer aux Etats Unis pour ce qui est le marché jusqu'alors le plus protégé du e-commerce ... l'épicerie séche et les produits frais. Et nous continuons à penser que cela ne changera rien.
Et même si nous avons inventé le Drive, les dernières études prouvent que le service que tous les Foyers Français privilégie... c'est la livraison à domicile, à fortiori lorsque l'on est ''actifs'' avec enfants urbains, ou à l'inverse loin de tous commerces. 
LES FAITS :  50% de la population Américaine couverte par Amazon Fresh d'ici à la fin 2014... 
Si l'on veut bien regarder dans le rétro, l'annonce du déploiement, après 5 ans de test, du service "épicerie à domicile" faite par le leader de Seattle est très proche (Juin 2013) .
Donc après Seattle, Los Angeles, San Francisco, et les 20 zones ... dont l'europe, Amazon vient d'annoncer l'ouverture de 30 à 40 "marchés" (équivalent de nos bassins de population / zone de chalandise secondaire) d'ici à la fin de 2014.... 
Soit la moitié des foyers Américains ...
Et au dela de cette annonce, Amazon semble se diriger vers une réorganisation totale de sa logistique de transport, en réorientant l'organisation de sa logistique et de son mode de couverture des ''zones''. 
Cette organisation se décomposerait en 3 segments de zones, 3 niveaux proportionnels à la densité de population : 
- un premier niveau : les 40 marchés principaux annoncés ce jour, couvrant 50% de la population américaine, sera dorénavant couvert majoritairement par sa propre flottes de véhicules... les petits camions verts.. et demain des semis remorques... et sur cette zone, Amazon devrait regrouper les livraisons ''épicerie'' et ''produits frais'' dont les locaux, et les livraisons ''hors food''. Enfin, une mutualisation de moyens permettant de baisser drastiquement les couts de livraison, mais également d'amortir une flotte de véhicules sur une récurrence de livraisons mixant revenus à faible et à forte contribution. Oui livrer des carottes et des DVD sera donc possible. Le rêve de Bezos pourrait être exossé. Cela va poser des problème à l'US Postal, et à la Fed Ex.. comme nous le verrons plus loin. 
un deuxième niveau : les 60 ''régions''à potentiels ''moyen'' en densité mais couvrant 17% des USA, servis par les transporteurs régionaux. Un marché qui là aussi devrait passer des acteurs nationaux aux locaux. FInalement une bonne nouvelle. 
- et enfin un troisième niveau, mais couvrant environ 30% de la population restante, couvertes par ... les partenaires historiques de Amazon US Postal et FedEx, les grands perdants de cette restructuration logistique. Ces deux acteurs se partageant depuis l'origine, une grande majorité des livraison de ce pure players, remplissant lors des périodes de fortes saisonnalités.. un semi-remorque toutes les 3 minutes
Les grands perdants : US Postal et FedEx dépossédée de la majorité du marché de la livraison Amazon... et devant se contenter des surplus et zones à rentabilité moindre car moins dense.
Et même si ce n'est certainement pas la cause principale, il faut voir aussi là une sanction vis à vis des problèmes rencontrés par Amazon lors des livraisons de Noël où l'US Postale et FedEx n'avait pas pu assurer la totalité des livraisons... Pour la première fois, Amazon avait du s'excuser et dédommager ses clients Prime en bons d'achat qui n'avait pas pu recevori leur commande pour le jour de Noël. 
Et enfin, cela permettra à Amazon non seulement de réduire les couts, mais d'inciter les foyers à regrouper leurs commandes Alimentaire et Non Alimentaires, mais d'avoir le contrôle sur la qualité de service de livraison. 
Donc oui le rêve de Bezos est peut être sur le point de se réaliser et la boucle de se boucler. Et 20 ans après de conforter un business modèle décrié, critiqué, repoussé par les acteurs en présence... mais avec lequel il va bien falloir composer. 
Car au delà du chiffre d'affaire ''grapillé'' au retail traditionnel et qui certes restera cantonné entre 12 à 15 % du commerce de détail global, le principal danger réside en deux points : ce sont les catégories profitables et récurrentes qui vont échapper au retail, et les habitudes d'achat des foyers avec un référent comme Amazon vont changer, ainsi que la perception du commerce dans sa globalité. Le danger est là.

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