mardi 18 mars 2014

Distribution : la fin des supermarchés

Le poids encore prédominant des hypermarchés, supermarchés et discounters dans les ventes de détail cache une autre réalité : ce commerce ne cesse en fait de reculer.

La complémentarité des réseaux physique et internet est la
La complémentarité des réseaux physique et internet est la "condition sine qua non" de la survie des groupes de grande distribution alimentaire, selon les auteurs de l'étude. (Thomas Padilla/MAXPPP)
Serions-nous en train de vivre les derniers jours du caddie ? C'est quasiment ce que sous-entend une étude Xerfi publiée mardi 18 février. On y lit que le modèle traditionnel de la distribution alimentaire en France, centré autour de l'hypermarché, est à l'heure d'internet et du développement des réseaux de proximité, de "moins en moins adapté aux attentes des consommateurs" et doit se réinventer pour survivre.
La France compte aujourd'hui près de 2.000 hypermarchés et quelque 10.500 supermarchés et discounters qui génèrent un chiffre d'affaires global de 118 milliards d'euros.
Malgré un poids encore prédominant - 64% des ventes de détail - ce "grand commerce alimentaire", ne cesse en fait de reculer et son équilibre n'a jamais été aussi fragile, estime Xerfi.
"Les modèles trop peu différenciés et le gigantisme des magasins sont en effet de moins en moins adaptés aux attentes des consommateurs", note le cabinet.
Par ailleurs, la consommation alimentaire, qui n'a progressé que de 7% depuis 2005, "restera modeste, coincée sous la barre des 1% en volume jusqu'en 2015", d'après les calculs des experts de Xerfi-Precepta, ne laissant que peu d'espoir d'une reprise "mécanique" de la progression des volumes.
Dans ce contexte, le commerce alimentaire "doit se réinventer (...), d'autant que la 'crise de l'hypermarché' n'a pas profité aux autres catégories de distributeurs" que sont les commerces alimentaires spécialisés ou les petits commerces généralistes, lesquels continuent eux aussi à perdre des parts de marché.
Pour Xerfi, les enseignes doivent notamment "se rapprocher du consommateur", non plus seulement géographiquement, mais en proposant une "offre différenciante (produits régionaux et du terroir, traçabilité, segmentation ethnique de l'offre)" et en impliquant directement les clients via des "test-produits, sourcing d'idées ou encore de conception-création de nouveaux produits".

Allier les réseaux physique et internet 

La complémentarité des réseaux physique et internet est par ailleurs la "condition sine qua non" de la survie des groupes de grande distribution alimentaire, jugent les auteurs de l'étude.
Cela passera par les drives (points de retrait en voiture de courses commandées sur internet), mais également par le développement de sites internet "de plus en plus interactifs", une présence accrue sur les réseaux sociaux et une refonte "de toute urgence" des magasins pour enrayer la fuite de la clientèle vers la concurrence, physique (circuits courts, sites de producteurs...) ou virtuelle (sites d'épicerie fine).
La distribution alimentaire devra enfin se saisir des "opportunités liées aux objets connectés et au big data" (données), qui peuvent "être monétisées auprès des fournisseurs et des clients finaux (...), faciliter la gestion des stocks" ou encore "fluidifier le parcours des clients".

Source: Challenges (http://goo.gl/8lrj8o)

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