Maintenir le commerce en centre-ville, allier artisanat et grandes enseignes, faire revenir les consommateurs tout en respectant un patrimoine historique, relever le challenge imposé par internet : c’est le défi qui s’impose à Toulouse. Ce matin, Pierre Cohen et l’architecte Joan Busquets sont venus en débattre avec d’autres invités lors du premier petit-déjeuner économique Objectif News de la rentrée. 300 personnes ont assisté à ces discussions sur l’avenir de la Ville rose.
C’est aujourd’hui que se joue l’avenir des commerces dans les 10 ou 15 prochaines années. Circuits de distribution, attentes des consommateurs, concurrence d’internet : tout change, et la bataille pour la conquête du consommateur est rude. Selon une étude de la CCI de Midi-Pyrénées, les grandes surfaces représentent 70% du potentiel de dépense des consommateurs. Dans ce contexte de mutation, plusieurs acteurs majeurs du commerce en centre-ville de Toulouse ont pris le temps de la réflexion ce matin aux Espaces Vanel : Pierre Cohen, maire de Toulouse, Isabelle Hardy, adjointe au maire déléguée au Commerce et à l’artisanat, Joan Busquets, architecte en charge de la réhabilitation du centre-ville,Christine Le Galo, présidente de la Commission commerce à la CCI de Toulouse, Pascal Bellocq, vice-président de la chambre des métiers et de l’artisanat de Haute-Garonne, et Benoît Bougerol, président de la commission, commerce de la CCIR et nouveau propriétaire de la librairie Privat.
C’est aujourd’hui que se joue l’avenir des commerces dans les 10 ou 15 prochaines années. Circuits de distribution, attentes des consommateurs, concurrence d’internet : tout change, et la bataille pour la conquête du consommateur est rude. Selon une étude de la CCI de Midi-Pyrénées, les grandes surfaces représentent 70% du potentiel de dépense des consommateurs. Dans ce contexte de mutation, plusieurs acteurs majeurs du commerce en centre-ville de Toulouse ont pris le temps de la réflexion ce matin aux Espaces Vanel : Pierre Cohen, maire de Toulouse, Isabelle Hardy, adjointe au maire déléguée au Commerce et à l’artisanat, Joan Busquets, architecte en charge de la réhabilitation du centre-ville,Christine Le Galo, présidente de la Commission commerce à la CCI de Toulouse, Pascal Bellocq, vice-président de la chambre des métiers et de l’artisanat de Haute-Garonne, et Benoît Bougerol, président de la commission, commerce de la CCIR et nouveau propriétaire de la librairie Privat.
1er atout de Toulouse : un centre-ville en bon état !
C’est le grand rénovateur de Toulouse qui le dit. Pour l’architecte-urbaniste Joan Busquets, le centre-ville de Toulouse a un énorme avantage : il a été épargné par la guerre. "80% des bâtiments sont en bon état, le centre-ville est ancien, mais riche". Pour le Catalan, les commerces ont besoin de réunir trois conditions pour exercer correctement : "Un centre-ville attractif avec une vraie qualité de l’espace, un espace accessible, et enfin, un espace bien maîtrisé avec des itinéraires."
C’est le grand rénovateur de Toulouse qui le dit. Pour l’architecte-urbaniste Joan Busquets, le centre-ville de Toulouse a un énorme avantage : il a été épargné par la guerre. "80% des bâtiments sont en bon état, le centre-ville est ancien, mais riche". Pour le Catalan, les commerces ont besoin de réunir trois conditions pour exercer correctement : "Un centre-ville attractif avec une vraie qualité de l’espace, un espace accessible, et enfin, un espace bien maîtrisé avec des itinéraires."
Même son de cloche pour le maire Pierre Cohen, satisfait des premières réalisations dans le centre-ville de Toulouse. "Nous avons livréun espace partagé et apaisé, qui est allé au-delà des idées préconçues comme la nécessité de rues piétonnes. Les rues sont partagées, les voitures y ont accès mais à 20km/heure, pour respecter piétons et vélos." Chiffres à l’appui, Isabelle Hardy le confirme, les piétons se réapproprient très vite leur ville, "entre 2010 et 2013, le nombre de piétons le samedi rue Alsace Lorraine a augmenté de 23%. C’est plus de 60% pour les rues Romiguières et Pargaminières".
Autre atout du plus grand centre-ville de France après Paris (1 600 boutiques et un "circuit marchand de 19km"), "il regroupe les universités, les services administratifs, les lieux de culture et les commerces", explique Joan Busquets. "Cette mixité est primordiale ! Le consommateur qui va au théâtre va ensuite au restaurant, de même que celui qui fait ses boutiques en admirant le patrimoine. C’est une imbrication de la consommation et de la culture", appuie Pascal Bellocq.
Pas de banques en centre-ville
Pas d’assurances, de banques, de mutuelles et d’agences immobilières dans les zones de protection renforcées. Le PLU de Toulouse qui est opposable depuis juillet dernier vise à maintenir la diversité "sur les secteurs du Capitole, Saint-Georges, Alsace et Wilson", précise Isabelle Hardy. Il est également interdit de muter des rez-de chaussée commerciaux en habitations. Sur la question des loyers, l’adjointe au maire se veut plus prudente. "Pour le moment, il n’y a pas de flambée des valeurs locatives, mais sous attendons les mesures de Sylvia Pinel sur les loyers commerciaux. Certains propriétaires n’hésitent pas à tenter de multiplier les loyers par 2, 3 ou 4 quand le bail arrive à échéance".
La nécessité d'une réelle volonté politique est également exprimée par Benoît Bougerol, selon qui "le pouvoir a été pris par des structures financièresqui font de l'immobilier sans penser à l'aménagement du territoire".
Grandes enseignes vs commerces indépendants : l’éternel combat?
Le centre-ville de Toulouse compte 63% de commerces indépendants. Un équilibre à préserver, "mais il ne faut pas oublier que si Toulouse est attractive, c’est aussi pour ses grandes enseignes", s’accordent à dire tous les intervenants. Pascal Bellocq va encore plus loin. "Si l’on veut accéder au rang de métropole européenne il faut à Toulouse ce qui existe à Montpellier ou Bordeaux : un Starbucks, un Apple Store, un Gap". Le vice-président de la Chambre de métiers et de l’artisanat de Haute-Garonne justifie ses propos par la pluralité de l’offre. "Il faut une interconnectivité. Si on ne veut pas que les consommateurs aillent en grande surface, il faut les attirer. Le flux suscité par les grandes enseignes profite à tous."
Faire vivre son centre-ville, "un choix, une prise de conscience" des consommateurs
Le chiffre d’affaires des commerces du centre-ville de Toulouse est passé de640 M€ en 2007 à 720 M€ en 2011 selon une étude de la fédération Procos datant de 2011. Malgré cela, "faire du commerce ne se décrète pas, affirme Isabelle Hardy, le centre-ville ne se gère pas comme un centre commercial." Benoît Bougerol à quant à lui encore en tête l’ "électrochoc" provoqué par les fermetures successives de Castela et Virgin, puis l’annonce de la fermeture de Privat.
Pas d’assurances, de banques, de mutuelles et d’agences immobilières dans les zones de protection renforcées. Le PLU de Toulouse qui est opposable depuis juillet dernier vise à maintenir la diversité "sur les secteurs du Capitole, Saint-Georges, Alsace et Wilson", précise Isabelle Hardy. Il est également interdit de muter des rez-de chaussée commerciaux en habitations. Sur la question des loyers, l’adjointe au maire se veut plus prudente. "Pour le moment, il n’y a pas de flambée des valeurs locatives, mais sous attendons les mesures de Sylvia Pinel sur les loyers commerciaux. Certains propriétaires n’hésitent pas à tenter de multiplier les loyers par 2, 3 ou 4 quand le bail arrive à échéance".
La nécessité d'une réelle volonté politique est également exprimée par Benoît Bougerol, selon qui "le pouvoir a été pris par des structures financièresqui font de l'immobilier sans penser à l'aménagement du territoire".
Grandes enseignes vs commerces indépendants : l’éternel combat?
Le centre-ville de Toulouse compte 63% de commerces indépendants. Un équilibre à préserver, "mais il ne faut pas oublier que si Toulouse est attractive, c’est aussi pour ses grandes enseignes", s’accordent à dire tous les intervenants. Pascal Bellocq va encore plus loin. "Si l’on veut accéder au rang de métropole européenne il faut à Toulouse ce qui existe à Montpellier ou Bordeaux : un Starbucks, un Apple Store, un Gap". Le vice-président de la Chambre de métiers et de l’artisanat de Haute-Garonne justifie ses propos par la pluralité de l’offre. "Il faut une interconnectivité. Si on ne veut pas que les consommateurs aillent en grande surface, il faut les attirer. Le flux suscité par les grandes enseignes profite à tous."
Faire vivre son centre-ville, "un choix, une prise de conscience" des consommateurs
Le chiffre d’affaires des commerces du centre-ville de Toulouse est passé de640 M€ en 2007 à 720 M€ en 2011 selon une étude de la fédération Procos datant de 2011. Malgré cela, "faire du commerce ne se décrète pas, affirme Isabelle Hardy, le centre-ville ne se gère pas comme un centre commercial." Benoît Bougerol à quant à lui encore en tête l’ "électrochoc" provoqué par les fermetures successives de Castela et Virgin, puis l’annonce de la fermeture de Privat.
Pour le libraire, la question est simple : que veut-on comme commerce de proximité en centre-ville demain ? "Les consommateurs doivent prendre conscience de ce qu’ils veulent. Aller au moins cher systématiquement, céder aux sirènes de la grande distribution, détruit le commerce de proximité. Il en va de même pour les librairies, les supérettes, les épiceries, etc. Il y a déjà une réflexion sur l’alimentation avec le développement des Amap, des circuits courts, il faut aller dans ce sens. De leur côté, les commerçants doivent faire des efforts sur l’accueil, la qualité, le sourire, et les horaires d’ouverture."
La pérennité du centre-ville passe donc par l'adaptation aux attentes des consommateurs. "Nous allons mettre en place un label de qualité des commerces pour les pousser à l’excellence", a annoncé ce matin Christine Le Galo.
Source: Objectif News (http://goo.gl/hkDQpT)
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