Qu’est-ce qui nous pousse à manger? Un grand nombre de facteurs, dont les habitudes, la sociabilité, la faim, le stress... Selon une étude publiée dans le Journal of Medical Internet Research, Twitter pourrait être un outil très utile pour comprendre nos comportements alimentaires, les vraies raisons qui nous poussent à ouvrir un paquet de biscuits vers 17h par exemple.
Voilà le contexte de départ:
«Les changements dans un régime alimentaire sont facilités par la conscience et la compréhension individuelle de nos habitudes. Les technologies mobiles aident les gens à enregistrer leurs comportements en temps réel, quelque soit le lieu où ils se trouvent. Mais nous n’avons pas encore de preuve empirique de l’efficacité de ces logiciels comme outils de promotion de la santé par l’alimentation».
Des chercheurs de l’Université d'Arizona ont donc voulu dans un premier temps «tester la faisabilité et l’acceptabilité de l’utilisation d’un réseau social populaire, en l’occurrence Twitter, pour saisir les comportements alimentaires de jeunes adultes».
Les scientifiques ont demandé à 50 participants, âgés de 18 à 30 ans, de tweeter tout ce qu’ils ont mangé ou bu, pendant 3 jours. Et en prenant soin d’ajouter un hashtag pour indiquer la nature de l’aliment (#protéines, #céréales, #fruits…), et pourquoi ils mangeaient à ce moment précis (#humeur, #commodité, #faim…).
Une liste de 24 hashtags était fournie, mais les cobayes pouvaient innover selon leurs envies. Ils étaient aussi invités à enrichir leurs tweets d’informations comme des photos, des liens…
Au total, l’expérience a engendré 773 tweets, incluant 2.862 hashtags, 1.756 aliments et 1.106 raisons de manger, les plus fréquentes étant «l’activité sociale», «le goût», et la «commodité».
Les occurrences ont été pointées et reliées entre elles. A partir des résultats, les chercheurs ont créé un outil d’analyse, une base de données visuelle sous forme de carte identifiant les relations entre les comportements, les choix d'aliments, les raisons de manger et le contexte.
Mélanie Hingle, prof de nutrition, explique au Huffington Post que «cela nous a permis de voir toutes les relations» entre les différents facteurs. Et ajoute:
«Il est bon d’améliorer la prise de conscience de nos habitudes (…). Ce genre d’exercice peut vous pousser à réfléchir sur ce qui vous influence, vous aider à développer de nouvelles habitudes, ou juste à être conscient que vous ne vous faites pas toujours du bien».
Pour les chercheurs, cette première expérience est positive et devra être renouvelée. Selon eux, Twitter, combiné à un logiciel d’analyse, fournit bien une méthode pour enregistrer en temps réel et comprendre certaines subtilités de nos choix alimentaires.
Les chercheurs voulaient surtout analyser la faisabilité d'une telle expérience: oui, tout le monde a suivi rigoureusement la procédure, malgré quelques erreurs dans l’orthographe des hashtags... L’utilisation de Twitter semble avoir été bien acceptée. Parce que les jeunes participants avaient déjà l’habitude d’étaler le contenu de leur assiette sur les réseaux sociaux?
36% des participants ont déclaré que c’était une expérience positive pour la compréhension de leurs comportements alimentaires, même si une durée plus longue aurait été plus efficace. Et beaucoup ont surtout demandé un retour, des suggestions pour, après cette prise de conscience, améliorer leur manière de manger.
Source: Slate (http://goo.gl/VLer8b)
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