lundi 16 septembre 2013

Quand un automate vous invite à manger

Les plats chauds dans des automates, l’idée n’est pas neuve.Mais elle n’a jamais été exploitée de manière approfondie en Belgique. Pourtant, à l’étranger, ce secteur est en pleine expansion. Que traduit ce nouveau mode de consommation ?Quels sont les dangers pour la santé ?

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Les distributeurs diversifient leur offre d’alimentation chaude ou froide
: cupcakes, frites ou encore pizzas. Un commerce en plein développement soumis à des règles sanitaires strictes. Photo 
: Belga.
    Les distributeurs diversifient leur offre d’alimentation chaude ou froide : cupcakes, frites ou encore pizzas. Un commerce en plein développement soumis à des règles sanitaires strictes. Photo : Belga.
Il semble loin le temps où les distributeurs automatiques ne vendaient que des boissons sucrées ou des barres de chocolat. A l’instar du distributeur de frites lancé il y a quelques semaines dans la commune bruxelloise de Molenbeek, les automates vendant de la nourriture chaude entrent dans la norme.
Et le moins que l’on puisse dire, c’est que le Japon est particulièrement à la pointe dans ce domaine. Connus pour leurs prouesses en matière de technologies, les Japonais mériteraient également un prix pour les produits les plus inattendus vendus via un distributeur automatique : de la laitue, du riz, des bananes, du pain aux pépites de chocolat vendu sous forme de canettes, ou même un menu complet, composé d’un hamburger, de frites ou de croquettes.
Mais les Etats-Unis ne sont pas en reste, et pourraient bientôt damer le pion au pays du Soleil levant. L’an dernier, la toute première machine de cupcakes a été lancée à Los Angeles. Cette petite pâtisserie, très prisée des Américains est donc désormais disponible 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7, la machine pouvant contenir jusqu’à 600 cupcakes par jour, emballés individuellement. Et ils ne s’arrêtent pas là, puisque l’on peut également trouver des automates vendant du caviar, des hot-dogs et des tartes aux noix de pécan. Certaines tentatives américaines ont cependant échoué, comme l’automate vendant de la crème glacée servie dans des coupes, ou celle proposant des homards (vivants).
Il ne faut pas croire pour autant que l’Europe est à la traîne. Dans certains pays, cela fait plusieurs années que le concept existe, même s’il tarde à s’étendre. Et les produits vendus sont, en général, moins farfelus qu’ailleurs.
Aux Pays-Bas, la société Febo, créée en 1941, vendait initialement des gâteaux et du pain. Le succès était tel que la chaîne s’est ensuite lancée dans les salades, les croquettes, les hamburgers. Et a commencé à utiliser des automates pour vendre ses produits. La firme possède désormais 36 franchises, réparties sur le territoire néerlandais.
En Espagne, la vente par automates de paninis, toasts, croque-monsieur ou encore pizza est en place depuis 2004, et le concept s’est étendu à la France en 2009. Et dans l’Hexagone, justement, un boulanger a lancé le distributeur automatique de baguette, spécialité nationale, pour tous ceux qui auraient un petit creux au milieu de la nuit.
Chez nous, et plus particulièrement en Flandre, une société flamande, WDM, s’est spécialisée dans la vente de produits fermiers, tels que les œufs, le pain, les pommes de terre, les fraises, le lait, etc. «  En Belgique, il y a eu une demande de plus en plus forte de ce genre de produits  », explique Jan Wouters, fondateur de WDM. Et là aussi, l’exportation germe dans les esprits. «  Le concept marche bien, nous allons installer quelques machines en France, pour vendre du fromage ou du poulet.  »
Des automates vendant également des pizzas, comme à Havelange, ont commencé à pointer leur nez dans notre pays.
On le voit, les distributeurs automatiques de nourriture, qu’elle soit chaude ou froide, se développent à grande vitesse.
Mais nous sommes en droit de nous poser certaines questions sur les mesures de conservation et d’hygiène de ces automates. Ces machines sont-elles sans risque ? A quelle fréquence sont changées les huiles, les ingrédients nécessaires ? «  Pour notre automate de frites, l’huile est changée toutes les 65 heures de chauffe de la machine. Et les frites sont surgelées, donc si la machine n’est pas coupée, elles ne dégèleront pas  », argue Tuline Bey, patronne de Break Time solutions, la société qui a lancé le distributeur à Molenbeek.
Du côté de l’AFSCA, du moment que certaines conditions sont remplies, le danger est inexistant.
Pour autant, le développement de ce mode de consommation ne devrait pas supplanter les repas familiaux. Bien sûr, pour certains, cela pourrait aider, en cas de dépannage, ou lorsque les fins de mois sont difficiles, les produits vendus par automates n’étant généralement pas trop chers.
Mais libre à chacun de choisir ce qu’il veut voir dans son assiette.

Source: Le Soir (http://goo.gl/jd709N)

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