Après la Pastabox, l'entreprise vendéenne multiplie les nouveautés.
L'outil industriel est associé au processus d'innovation.
Surprendre, c'est le credo de Sodebo : pizza individuelle ovale, Pastabox, My Soupe… les innovations se succèdent au rayon frais des hypermarchés. « Il n'y a pas de rythme prédéfini, mais nous sortons une innovation "rupturiste" quasiment tous les deux ans. Un quart du chiffre d'affaires est constitué de produits ayant moins de deux ans d'existence », mentionne Philippe Rondeau, responsable marketing de Sodebo. Toutefois, les nouveaux produits ne sont que la partie visible de l'iceberg. « La direction nous pousse à nous remettre en question, à imaginer de nouvelles méthodes, à essayer mais en acceptant l'échec qui est souvent le brouillon de la réussite », souligne Christelle Buetas, la responsable de la R & D. En coulisses, c'est l'imposante machine industrielle de Sodebo qui est mobilisée. L'entreprise familiale a développé un modèle industriel des plus intégrés, sur un seul et même parc industriel de 18 hectares surnommé « Sodeboland », à Saint-Georges-de-Montaigu. Plus de 2.000 salariés y travaillent. Au rythme d'environ 30 millions d'euros d'investissements par an, celui-ci n'a cessé de grandir, ajoutant au fil du temps de nouveaux métiers dans les domaines de la viande, de la panification, des sauces, des pâtes…
Veille sociologique des usages
Christelle Buetas décrit un processus de création organisé « en mode projet », associant étroitement la partie industrielle. Car souvent, les nouvelles idées impliquent de nouvelles lignes de production, dans des délais serrés. Ainsi, il a fallu douze mois pour aboutir au concept « Salade & compagnie », et quatorze mois pour la Pastabox.« Notre atout, c'est l'agilité », résume la responsable R & D. Côté création, Sodebo a aussi opté pour un modèle internalisé. Secrète sur la part du chiffre d'affaires (402 millions d'euros en 2012) consacrée à l'émergence de nouveautés, l'entreprise mobilise une cinquantaine de personnes dans les fonctions marketing, R & D et communication.
Avec une telle force de frappe, la société a plus de projets dans ses cartons qu'elle ne peut en développer à l'instant. « On est habitués à travailler la créativité, mais on ne s'interdit pas de faire appel à l'extérieur », nuance Christelle Buetas. « Nous sommes d'autant plus exigeants avec nos partenaires dont nous attendons des idées vraiment neuves. » L'inspiration vient d'une observation fine des habitudes de consommation, une veille sociologique des usages, en France et à l'étranger. « La clef, c'est une innovation que le consommateur ne soupçonnait pas, mais qui devient une évidence, expose Philippe Rondeau. On réfléchit au produit comme un objet à part entière, en considérant l'apport alimentaire, la bonne ration, l'usage, l'esthétique, la valorisation de soi et, évidemment, le bon prix. » La protection de l'innovation ? « On protège ce qui est protégeable si l'apport technique le permet. » Mais, par exemple, la Pastabox n'a pu faire l'objet d'un brevet, d'où ses multiples clones. « Après tout, l'imitation est un bon indicateur de réussite. »
Source: Les Echos (http://goo.gl/8E5pzJ)
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