C’est dans un contexte de consommation de masse, d’accroissement de la population mondiale et de raréfaction des énergies fossiles qu’ont émergé ces dernières années de nouveaux paradigmes économiques, écologiquement vertueux et frugaux en matières premières. Tandis que l’or noir s’épuise, l’économie circulaire défend l’idée d’une troisième révolution industrielle en prenant le contre pied de l’économie classique linéaire. L’idée d’une économie circulaire surgit dans les années 90 autour du concept d’ « écologie industrielle »[1], qui propose une approche globale du système industriel en le pensant comme un écosystème et cherche à le rendre compatible avec les autres écosystèmes naturels. Forte de cet héritage, l’économie circulaire s’inscrit aujourd’hui pleinement dans le sillage des grands principes du développement durable.
Selon François Michel Lambert, président de l’Institut de l’économie circulaire : « L’économie circulaire propose de transformer les déchets en matière première réutilisée pour la conception des produits ou pour d’autres utilisations. En d’autres termes, ne plus créer de résidus que les systèmes industriel et naturel ne puissent absorber. La boucle est bouclée.« [2] Le modèle de l’économie circulaire repose donc sur la création de boucles de valeur positives à chaque utilisation – ou réutilisation - du produit avant sa destruction finale. L’économie circulaire s’articule dès lors autour de 7 principes clés, allant au-delà du simple recyclage, phénomène le plus visible :
- l’éco-conception qui minimise les impacts environnementaux dès l’élaboration du produit ;
- l’écologie industrielle qui optimise l’usage des ressources ;
- l’économie de fonctionnalité qui privilégie l’usage à la possession ;
- le réemploi qui remet dans le circuit économique les produits ne répondant plus aux besoins du premier consommateur ;
- la réparation qui consiste à dire que les biens en panne peuvent retrouver une deuxième vie grâce à la réparation ;
- la réutilisation qui dit que certains composants d’un produit peuvent être réparés ou démontés et les pièces encore en état de fonctionnement triées puis revendues ;
- le recyclage qui vise à réutiliser les matières premières issues des déchets, en boucle fermée (produits similaires) ou en boucle ouverte (utilisation dans d’autres types de biens).
Ainsi, le marché de l’alimentation du textile ou encore de l’emballage sont autant de secteurs clés présentant des opportunités économiques, environnementales et territoriales.
Une économie relocalisée génératrice d’emploi
Aujourd’hui, le taux de recyclage des déchets ménagers s’élève à 67%. Parmi eux, le verre est recyclé à hauteur de 80% tandis que 23 % de l’ensemble des matières plastiques est recyclé, dont 50% sont des bouteilles. L’économie circulaire est porteuse d’emplois et favorise le développement économique local. En effet, le secteur de la gestion des déchets en France représente plus de 135 000 emplois, soutenant ainsi le développement économique local et favorisant le maintien ou la création d’emplois non-délocalisables.
Une économie écologiquement vertueuse, socialement juste et économiquement performante
Selon les conclusions du dernier rapport de la Fondation Ellen MacArthur[3], l’adoption de modèles circulaires pourrait générer une économie nette de matières premières de 700 milliards de dollars. Par exemple, la collecte systématique des déchets alimentaires ménagers, leur utilisation dans la production de biogaz et le retour des nutriments aux terres agricoles représente une réelle opportunité. En effet, une tonne de déchets alimentaires peut générer l’équivalent de 19,5 euros d’électricité, 13,5 euros de chaleur et 4,5 euros d’engrais.
Une économie pour la coopération des territoires
L’économie circulaire invite à une coopération entre les acteurs sur les territoires et contribue à redynamiser l’espace grâce à un développement économique local. Fondée sur l’expérimentation, l’ingéniosité collective et l’entrepreneuriat, l’économie circulaire invite à passer à une co-construction territoriale de par la construction d’équilibres durables et de solutions plurielles, pérennes et adaptées aux ressources et aux besoins locaux.
Quelles perspectives pour l’économie circulaire ?
Ce modèle économique pourrait être favorisé par le développement de politiques publiques (écotaxes) ou encore la conjoncture économique (augmentation des coûts de l’énergie et des matières premières). Les avancées technologiques apparaissent également comme un levier important : les apports de l’Open-data, le travail collaboratif et le développement de pièces détachées produites par imprimantes 3D pourraient contribuer à renforcer l’économie circulaire. Enfin, l’évolution de la réglementation européenne aura une carte à jouer dans l’avenir de l’économie circulaire L’année 2014 sera marquée sous le sceau de la lutte contre le gaspillage alimentaire et aura vocation à sensibiliser les citoyens européens à moins gaspiller, revoir les emballages et étiquettes et encourager la restauration collective responsable.
crédit photo : http://www.institut-economie-circula ire.fr
[1] Théorisé par Suren Erkman
[3] LaFondation Elle MacArthur est un organisme indépendant dont l’objectif est d’inspirer les nouvelles générations à imaginer et construire un avenir prospère et durable dans le cadre d’une économie circulaire
Source:
Source: C’est dans un contexte de consommation de masse, d’accroissement de la population mondiale et de raréfaction des énergies fossiles qu’ont émergé ces dernières années de nouveaux paradigmes économiques, écologiquement vertueux et frugaux en matières premières. Tandis que l’or noir s’épuise, l’économie circulaire défend l’idée d’une troisième révolution industrielle en prenant le contre pied de l’économie classique linéaire. L’idée d’une économie circulaire surgit dans les années 90 autour du concept d’ « écologie industrielle »[1], qui propose une approche globale du système industriel en le pensant comme un écosystème et cherche à le rendre compatible avec les autres écosystèmes naturels. Forte de cet héritage, l’économie circulaire s’inscrit aujourd’hui pleinement dans le sillage des grands principes du développement durable.
Selon François Michel Lambert, président de l’Institut de l’économie circulaire : « L’économie circulaire propose de transformer les déchets en matière première réutilisée pour la conception des produits ou pour d’autres utilisations. En d’autres termes, ne plus créer de résidus que les systèmes industriel et naturel ne puissent absorber. La boucle est bouclée.« [2] Le modèle de l’économie circulaire repose donc sur la création de boucles de valeur positives à chaque utilisation – ou réutilisation - du produit avant sa destruction finale. L’économie circulaire s’articule dès lors autour de 7 principes clés, allant au-delà du simple recyclage, phénomène le plus visible :
- l’éco-conception qui minimise les impacts environnementaux dès l’élaboration du produit ;
- l’écologie industrielle qui optimise l’usage des ressources ;
- l’économie de fonctionnalité qui privilégie l’usage à la possession ;
- le réemploi qui remet dans le circuit économique les produits ne répondant plus aux besoins du premier consommateur ;
- la réparation qui consiste à dire que les biens en panne peuvent retrouver une deuxième vie grâce à la réparation ;
- la réutilisation qui dit que certains composants d’un produit peuvent être réparés ou démontés et les pièces encore en état de fonctionnement triées puis revendues ;
- le recyclage qui vise à réutiliser les matières premières issues des déchets, en boucle fermée (produits similaires) ou en boucle ouverte (utilisation dans d’autres types de biens).
Ainsi, le marché de l’alimentation du textile ou encore de l’emballage sont autant de secteurs clés présentant des opportunités économiques, environnementales et territoriales.
Une économie relocalisée génératrice d’emploi
Aujourd’hui, le taux de recyclage des déchets ménagers s’élève à 67%. Parmi eux, le verre est recyclé à hauteur de 80% tandis que 23 % de l’ensemble des matières plastiques est recyclé, dont 50% sont des bouteilles. L’économie circulaire est porteuse d’emplois et favorise le développement économique local. En effet, le secteur de la gestion des déchets en France représente plus de 135 000 emplois, soutenant ainsi le développement économique local et favorisant le maintien ou la création d’emplois non-délocalisables.
Une économie écologiquement vertueuse, socialement juste et économiquement performante
Selon les conclusions du dernier rapport de la Fondation Ellen MacArthur[3], l’adoption de modèles circulaires pourrait générer une économie nette de matières premières de 700 milliards de dollars. Par exemple, la collecte systématique des déchets alimentaires ménagers, leur utilisation dans la production de biogaz et le retour des nutriments aux terres agricoles représente une réelle opportunité. En effet, une tonne de déchets alimentaires peut générer l’équivalent de 19,5 euros d’électricité, 13,5 euros de chaleur et 4,5 euros d’engrais.
Une économie pour la coopération des territoires
L’économie circulaire invite à une coopération entre les acteurs sur les territoires et contribue à redynamiser l’espace grâce à un développement économique local. Fondée sur l’expérimentation, l’ingéniosité collective et l’entrepreneuriat, l’économie circulaire invite à passer à une co-construction territoriale de par la construction d’équilibres durables et de solutions plurielles, pérennes et adaptées aux ressources et aux besoins locaux.
Quelles perspectives pour l’économie circulaire ?
Ce modèle économique pourrait être favorisé par le développement de politiques publiques (écotaxes) ou encore la conjoncture économique (augmentation des coûts de l’énergie et des matières premières). Les avancées technologiques apparaissent également comme un levier important : les apports de l’Open-data, le travail collaboratif et le développement de pièces détachées produites par imprimantes 3D pourraient contribuer à renforcer l’économie circulaire. Enfin, l’évolution de la réglementation européenne aura une carte à jouer dans l’avenir de l’économie circulaire L’année 2014 sera marquée sous le sceau de la lutte contre le gaspillage alimentaire et aura vocation à sensibiliser les citoyens européens à moins gaspiller, revoir les emballages et étiquettes et encourager la restauration collective responsable.
crédit photo : http://www.institut-economie-circula ire.fr
[1] Théorisé par Suren Erkman
[3] LaFondation Elle MacArthur est un organisme indépendant dont l’objectif est d’inspirer les nouvelles générations à imaginer et construire un avenir prospère et durable dans le cadre d’une économie circulaire
Source: Economie-Avenir (http://goo.gl/3W4C38)
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