Présentée par la CCI, l’étude sur les flux de consommation dans la région a permis de décrypter les habitudes des clients et de chiffrer des ressentis, notamment sur l’évasion commerciale.
L'argument revient régulièrement dans le débat sur le commerce thiernois : les affaires sont difficiles parce que les Thiernois ne consomment pas chez eux… Un ressenti appuyé par les chiffres de l'étude sur les flux de consommation présentée la semaine dernière par Martine Messéant et Michel L'Anton, du Pôle observation économique, études et prospective territoriale de la CCI Auvergne. Un ressenti qu'il convient de mettre en perspective.
33 % d'évasion commerciale. S'il est indéniable qu'il existe une évasion commerciale (33 % des dépenses des ménages locaux se font à l'extérieur de la zone de chalandise), le bassin thiernois n'est pas le seul à souffrir du phénomène. Ambert subit 29 % d'évasion commerciale, Issoire 24 % et (même) Clermont-Ferrand 11 %.
En majorité, les habitants du bassin thiernois sont sans surprise attirés par la zone de Clermont-Ferrand (18 %) mais aussi Ambert (2 %), Riom (1 %), l'Allier et la zone de Vichy toute proche (4 %), l'extérieur de l'Auvergne (3 %) et la vente à distance (5 %).
À l'extérieur de la zone de chalandise de Thiers, les consommateurs se fournissent en équipement de la personne (52 %), en équipement de la maison (52 %), en produits culturels et de loisirs (46 %), en services (32 %), en produits d'hygiène, beauté et santé (28 %) et en produits alimentaires (24 %).
« Comment Issoire, qui pèse un peu plus démographiquement mais qui est à une distance comparable de Clermont et avec une autoroute gratuite, arrive à avoir moins d'évasion commerciale que nous ? », s'est interrogé Gérard Queyrel, conseiller municipal de Thiers délégué au commerce. L'une des pistes de réponse serait historique, selon les intervenants de la CCI Auvergne : « La ville d'Issoire est parvenue à faire venir les gens du sud quand l'A75 s'est ouverte et ça a coupé la route à Clermont-Ferrand. Issoire capte beaucoup de gens de Saint-Flour, ça se voit d'ailleurs dans l'équipement commercial de Saint-Flour qui essaie désormais de conserver ses habitants sur la zone de chalandise ».
Les habitudes d'achat. À Thiers, on consomme majoritairement dans les grandes surfaces (60 %) puis dans les petits commerces (31 %), le commerce non sédentaire (2 %), la vente à distance (5 %) et autres (2 %). Les biens achetés sur place concernent l'alimentaire (53 %), l'équipement de la maison (16 %), l'équipement de la personne (14 %), les produits culturels et de loisirs (14 %) et les produits d'hygiène, beauté et santé (10 %).
Encore des résistances face à Internet. Entre les études de 2007 et 2013, dans le Puy-de-Dôme, les chiffres de la vente à distance se sont inversés. Internet domine désormais à 67 % (contre 33 % pour les traditionnelles ventes par téléphone ou par correspondance). Pourtant, sur la zone de Thiers, Internet ne représente « que » 56 %. « Les gens utilisent Internet pour se renseigner et comparer les prix mais il reste encore une barrière psychologique pour concrétiser l'acte d'achat » selon Martine Messéant. D'où une opportunité à saisir pour les commerçants locaux selon la CCI Auvergne. « Internet n'est pas un concurrent à abattre… Il faut le démystifier et s'en servir comme d'un outil de communication pour instaurer un lien et dialoguer avec le client », conseillent Martine Messéant et Michel L'Anton.
Source: La Montagne (http://goo.gl/WZjXDw)
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