L’agence sanitaire française Anses et les instituts allemand BfR1 et danois DTU2 ont organisé conjointement, début décembre 2013, une conférence internationale sur les effets de l’exposition aux mélanges de substances chimiques et l’évaluation des risques, une préoccupation majeure pour de nombreux pays dans le monde et un véritable défi scientifique à relever, note l’Anses.
L’objectif de ces deux jours était de promouvoir les échanges de connaissances et de pratiques à ce sujet. Tous les participants se sont accordés sur la nécessité de continuer à mener des projets de recherche interdisciplinaires en commun, en Europe et à l’international.
Près de 400 personnes ont assisté à cette conférence durant laquelle chercheurs et scientifiques de dix pays européens et d’outre-Atlantique (voir à la fin de cette info) ont présenté et débattu des résultats de leurs travaux, mettant en évidence d’importants progrès en matière de recherche sur les expositions aux mélanges de substances chimiques et leurs effets.
Ces travaux portaient notamment sur le développement de nouvelles méthodes, modèles, bases de données ou bio-marqueurs pour identifier et évaluer les dangers, expositions et risques pour la santé des mélanges de substances chimiques. Les questions posées lors des différentes sessions et durant la table ronde finale ont aussi permis d’identifier les manques à combler.
Des avancées réelles mais encore insuffisantes. La population est exposée à un grand nombre de substances, seules ou en mélanges, à travers son alimentation, l’eau, l’air ou les produits de consommation. On observe des niveaux élevés d’exposition à des mélanges, notamment dans le milieu professionnel ou pouvant être associés à d’autres facteurs de risque. Plusieurs interventions lors de la conférence ont montré des progrès dans la connaissance des effets potentiels et des expositions aux substances chimiques en mélanges.
Cependant, au cours de la période récente, les efforts de recherche ont porté essentiellement sur les pesticides (fongicides, etc.) et moins sur d’autres familles de produits chimiques.
Compte tenu des nombreuses inquiétudes soulevées, notamment lors de la table ronde, les efforts de recherche doivent être renforcés afin de mieux intégrer d’autres familles de substances. Par ailleurs, il est également nécessaire de faire évoluer les méthodologies actuelles d’évaluation utilisées dans un cadre réglementaire au niveau européen pour mieux prendre en compte les effets combinés de substances en mélanges.
Des outils nécessaires pour améliorer les connaissances et évaluer les risques. Il existe de nombreux moyens pour caractériser les expositions, améliorer nos connaissances sur leurs effets et évaluer les risques pour la santé humaine liés aux mélanges de substances. Parmi eux, l’interdisciplinarité est d’une importance capitale pour intégrer et interpréter efficacement les données, en associant toxicologues, biomathématiciens, épidémiologistes, cliniciens, spécialistes de la toxico-cinétique ou encore des sciences sociales, etc.
L’utilisation de données issues d’études in vitro est nécessaire afin d’en savoir plus sur les effets toxiques et ces études devraient prendre en compte des concentrations simulant l’exposition réelle pour obtenir des résultats robustes. Toutefois, aucune méthode in vitro n’est à elle seule suffisante pour évaluer les effets des mélanges de substances ; c’est pourquoi, des études in vivo sont indispensables pour améliorer nos connaissances sur les effets néfastes potentiels des mélanges de substances chimiques.
Cependant, de réels progrès imposent de prendre en compte, dans les travaux de recherche, les diverses voies d’exposition. Il s’agit en outre de soutenir des études à grande échelle au niveau européen, combinant le recueil de données de bio-surveillance à des données sur les sources et niveaux d’exposition aux divers composés chimiques auxquels la population est exposée, en associant également des données sur l’état de santé de la population.
L’approche «substance par substance» insuffisante pour évaluer les effets combinés. L’approche d’évaluation des risques « substance par substance » a été débattue au cours de la conférence et jugée insuffisante pour évaluer les effets combinés des substances. En particulier pour les perturbateurs endocriniens, cette approche, selon les participants, ne protège pas, ou ne protègerait pas, suffisamment la population contre les effets éventuels des mélanges de substances chimiques. Ainsi, d’autres recherches sont indispensables pour avancer, et il est également nécessaire d’améliorer les pratiques actuelles d’évaluation du risque.
L’utilisation des études in vivo pour évaluer les risques cumulés de perturbateurs endocriniens a été discutée durant la conférence. Il a été suggéré pour l’évaluation des risques, par défaut, d’appliquer une approche fondée sur l’additivité des doses.
Par ailleurs, l’utilisation des mécanismes d’action moléculaire (données in vitro, de bioinformatique, etc.) comme point de départ apparaît insuffisante pour évaluer les risques des mélanges de substances (perturbateurs endocriniens, par exemple). Les critères de regroupement des substances devraient aussi prendre en compte les catégories d’effets néfastes sur la santé (fertilité, neurotoxicité, métabolisme, etc.) et les probabilités de co-expositions.
Une collaboration internationale en matière de recherche à poursuivre. La problématique des mélanges de substances chimiques et de leurs effets constitue un défi scientifique et sociétal majeur que l’Anses, le BfR et le DTU ont choisi de relever dans le cadre de leur accord de coopération. L’organisation en commun de cette conférence a permis aux scientifiques de s’accorder sur la nécessité de poursuivre des travaux de recherche sur ces questions, et de développer des collaborations aux niveaux européen et international, notamment en matière de méthode d’évaluation des risques et d’expertise.
Etaient également présent à ces journées notamment l’Autorité européenne de sécurité des aliments EFSA (Italie), Brunel University (Royaume-Uni), Centre international de recherche sur le cancer CIRC (France), Emory University (Etats-Unis), Environmental Protection Agency EPA (Danemark), European Chemicals Agency ECHA (Finlande), European Trade Union Institute ETUI (Belgique), Health and Environment Alliance HEAL (Belgique), Institut national de la recherche agronomique INRA (France), National Institute for Public Health and the Environment RIMV (Pays-Bas), National Institute of Environmental Health Sciences NIEHS (Etats-Unis), Scientific committees recommendations on cumulative assessment -Milano University (Italie), Université de Bordeaux (France), Université d’Ottawa (Canada).
Près de 400 personnes ont assisté à cette conférence durant laquelle chercheurs et scientifiques de dix pays européens et d’outre-Atlantique (voir à la fin de cette info) ont présenté et débattu des résultats de leurs travaux, mettant en évidence d’importants progrès en matière de recherche sur les expositions aux mélanges de substances chimiques et leurs effets.
Ces travaux portaient notamment sur le développement de nouvelles méthodes, modèles, bases de données ou bio-marqueurs pour identifier et évaluer les dangers, expositions et risques pour la santé des mélanges de substances chimiques. Les questions posées lors des différentes sessions et durant la table ronde finale ont aussi permis d’identifier les manques à combler.
Des avancées réelles mais encore insuffisantes. La population est exposée à un grand nombre de substances, seules ou en mélanges, à travers son alimentation, l’eau, l’air ou les produits de consommation. On observe des niveaux élevés d’exposition à des mélanges, notamment dans le milieu professionnel ou pouvant être associés à d’autres facteurs de risque. Plusieurs interventions lors de la conférence ont montré des progrès dans la connaissance des effets potentiels et des expositions aux substances chimiques en mélanges.
Cependant, au cours de la période récente, les efforts de recherche ont porté essentiellement sur les pesticides (fongicides, etc.) et moins sur d’autres familles de produits chimiques.
Compte tenu des nombreuses inquiétudes soulevées, notamment lors de la table ronde, les efforts de recherche doivent être renforcés afin de mieux intégrer d’autres familles de substances. Par ailleurs, il est également nécessaire de faire évoluer les méthodologies actuelles d’évaluation utilisées dans un cadre réglementaire au niveau européen pour mieux prendre en compte les effets combinés de substances en mélanges.
Des outils nécessaires pour améliorer les connaissances et évaluer les risques. Il existe de nombreux moyens pour caractériser les expositions, améliorer nos connaissances sur leurs effets et évaluer les risques pour la santé humaine liés aux mélanges de substances. Parmi eux, l’interdisciplinarité est d’une importance capitale pour intégrer et interpréter efficacement les données, en associant toxicologues, biomathématiciens, épidémiologistes, cliniciens, spécialistes de la toxico-cinétique ou encore des sciences sociales, etc.
L’utilisation de données issues d’études in vitro est nécessaire afin d’en savoir plus sur les effets toxiques et ces études devraient prendre en compte des concentrations simulant l’exposition réelle pour obtenir des résultats robustes. Toutefois, aucune méthode in vitro n’est à elle seule suffisante pour évaluer les effets des mélanges de substances ; c’est pourquoi, des études in vivo sont indispensables pour améliorer nos connaissances sur les effets néfastes potentiels des mélanges de substances chimiques.
Cependant, de réels progrès imposent de prendre en compte, dans les travaux de recherche, les diverses voies d’exposition. Il s’agit en outre de soutenir des études à grande échelle au niveau européen, combinant le recueil de données de bio-surveillance à des données sur les sources et niveaux d’exposition aux divers composés chimiques auxquels la population est exposée, en associant également des données sur l’état de santé de la population.
L’approche «substance par substance» insuffisante pour évaluer les effets combinés. L’approche d’évaluation des risques « substance par substance » a été débattue au cours de la conférence et jugée insuffisante pour évaluer les effets combinés des substances. En particulier pour les perturbateurs endocriniens, cette approche, selon les participants, ne protège pas, ou ne protègerait pas, suffisamment la population contre les effets éventuels des mélanges de substances chimiques. Ainsi, d’autres recherches sont indispensables pour avancer, et il est également nécessaire d’améliorer les pratiques actuelles d’évaluation du risque.
L’utilisation des études in vivo pour évaluer les risques cumulés de perturbateurs endocriniens a été discutée durant la conférence. Il a été suggéré pour l’évaluation des risques, par défaut, d’appliquer une approche fondée sur l’additivité des doses.
Par ailleurs, l’utilisation des mécanismes d’action moléculaire (données in vitro, de bioinformatique, etc.) comme point de départ apparaît insuffisante pour évaluer les risques des mélanges de substances (perturbateurs endocriniens, par exemple). Les critères de regroupement des substances devraient aussi prendre en compte les catégories d’effets néfastes sur la santé (fertilité, neurotoxicité, métabolisme, etc.) et les probabilités de co-expositions.
Une collaboration internationale en matière de recherche à poursuivre. La problématique des mélanges de substances chimiques et de leurs effets constitue un défi scientifique et sociétal majeur que l’Anses, le BfR et le DTU ont choisi de relever dans le cadre de leur accord de coopération. L’organisation en commun de cette conférence a permis aux scientifiques de s’accorder sur la nécessité de poursuivre des travaux de recherche sur ces questions, et de développer des collaborations aux niveaux européen et international, notamment en matière de méthode d’évaluation des risques et d’expertise.
Etaient également présent à ces journées notamment l’Autorité européenne de sécurité des aliments EFSA (Italie), Brunel University (Royaume-Uni), Centre international de recherche sur le cancer CIRC (France), Emory University (Etats-Unis), Environmental Protection Agency EPA (Danemark), European Chemicals Agency ECHA (Finlande), European Trade Union Institute ETUI (Belgique), Health and Environment Alliance HEAL (Belgique), Institut national de la recherche agronomique INRA (France), National Institute for Public Health and the Environment RIMV (Pays-Bas), National Institute of Environmental Health Sciences NIEHS (Etats-Unis), Scientific committees recommendations on cumulative assessment -Milano University (Italie), Université de Bordeaux (France), Université d’Ottawa (Canada).
Source: http://goo.gl/gyo0f6
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