Souvenez-vous… C’était la grande sortie familiale des Trente Glorieuses.Codec, Mammouth et autres Prisunic, autant de temples de la modernité où se jouait la grande fête de la consommation sans frein. Les ménages s’y équipaient à tour de bras, progressant dans les rayons comme on grimpe les échelons sociaux. Avant, déjà, il y avait eu la frénésie des grands magasins, du Bon Marché au Paradis des Dames, dont E. Zola narra le dangereux pouvoir de séduction. Depuis, de plus en plus grands, relégués loin des villes, les « supers » se sont transformés en « hypers », gagnant en surface ce qu’ils perdaient en enchantement. Une rencontre qui s’inscrit dans le cadre du cycle "Histoire de... ", imaginé par la Mission Agrobiosciences, en collaboration avec le chef cuisinier Gérard Garrigues (restaurant l’hémicycle). Avec les interventions de l’historien Alain Chatriot et du consultant Philippe Baralon . |
Concentration... des critiques
Peu à peu, les critiques se sont à leur tour concentrées contre ce type de consommation de masse et ses effets pervers. A tel point que la « grande distribution » ne fait plus autant recette qu’hier. Si elle reste la principale voie d’approvisionnement, avec 66% des actes d’achat alimentaire , les ventes stagnent voire déclinent depuis la crise amorcée en 2008. Réduction des dépenses alimentaires, concurrence des hard discount, évolution des pratiques de consommation… Le système n’est pas encore en bout de course, loin s’en faut, mais accuse quand même le coup. Sur un versant plus symbolique, le constat est tout aussi mitigé. Certes, les grandes surfaces jouissent encore, à tort ou à raison, de l’image d’un écraseur de prix et par là même d’un défenseur du pouvoir d’achat des Français. Mais la guerre que se livrent les grandes enseignes pèse lourd sur l’amont de la filière.« La grande distribution étrangle les entreprises d’agroalimentaire », elle « saigne » les agriculteurs, titrait la presse à l’occasion des négociations tarifaires de mars dernier. Sans compter qu’elle doit faire face à des consommateurs de plus en plus nomades, qui diversifient leurs circuits d’approvisionnement, plébiscitant tout à la fois la vente en ligne, les magasins de producteurs, le discount ou les commerces de proximité. Un vagabondage qui oblige les distributeurs à repenser leur positionnement dans ce paysage alimentaire plus épars. En crise la grande distribution ? Beaucoup le disent, d’autres parient sur sa réactivité. Des grands magasins du XIXè aux enseignes actuelles, comment s’est-elle structurée ? Quelles ont été, alors, les critiques comme les espoirs portés par ce modèle ? Quels autres modes de distribution ont co-existé sans pour autant s’imposer ? C’est que vous propose d’explorer cette rencontre d’Histoire de… LES INTERVENANTS Docteur en histoire de l’EHESS, Alain Chatriot est chargé de recherche CNRS au CRH, le Centre de Recherches Historiques, et membre d’Erhimor, l’Equipe de recherches pour l’histoire du monde rural. Ses domaines de prédilection ? L’histoire des politiques économiques et sociales, particulièrement celle des politiques agricoles, de consommation et de recherche. Directeur de la revue Cahiers Jaurès, Alain Chatriot est l’auteur de plusieurs ouvrages. Citons notamment Au nom du consommateur. Consommation et Politique en Europe et aux Etats-Unis au XXe siècle, ouvrage dirigé avec Marie-Emmanuelle Chessel et Matthew Hilton (Ed. La Découverte, 2004) et, plus récemment, Organiser les marchés agricoles. Le temps des fondateurs, des années 1930 aux années 1950avec Edgar Leblanc, Edouard Lynch (dir.) (Ed. Armand Colin, 2012). Philippe Baralon est consultant en stratégie dans les filières agroalimentaires.Associé au sein du Cabinet Phylum qu’il a créé en 1990, Philippe Baralon est diplômé de l’Ecole Vétérinaire de Toulouse (ENVT), titulaire d’un MBA d’HEC.Il connaît bien les relations entre l’amont des filières agroalimentaires et la grande distribution. Il est l’auteur, avec Martin Hirsch, Philippe Duneton et Florence Noiville de l’ouvrage L’affolante histoire de la vache folle (Ed. Balland, 1996). Du même auteur, lire également : quand la vache folle fait le grand écart. Autopsie d’une crise Viande de cheval, farines animales et gestion de crise... Le cycle HISTOIRE DE… Conçu par la Mission Agrobiosciences, « Histoire de… » est un cycle qui se propose d’éclairer, par l’histoire, les questions qui se posent dans le champ de l’alimentation et de l’agriculture. Non pas pour en exalter le passé en entretenant la nostalgie d’un paradis perdu mais, tout au contraire, pour mieux comprendre les enjeux actuels. En remontant ainsi le fil de l’histoire, ce cycle cherche à retracer les évolutions et à identifier les ruptures successives – technologiques, économiques, politiques ou culturelles – qui sous-tendent nos relations contemporaines au monde rural et à l’alimentation. Contact Mission Agrobiosciences ENFA BP 72638 31326 Castanet Tolosan Tel. 05 62 88 14 50 Lucie Gillot L’HEMICYCLE DE GERARD GARRIGUES Ancien second d’Alain Dutournier, Gérard Garrigues est un chef cuisinier qui fourmille d’idées. Après avoir dirigé le Pastel, classé deux étoiles au Michelin, il distille aujourd’hui sa passion dans les cuisines du Moaï, au Muséum d’Histoire Naturelle et de l’Hémicycle, situé au Musée d’art moderne et contemporain de la ville Toulouse. Son leitmotiv ? Travailler des produits frais, de saison, et issus de producteurs régionaux. Une démarche Qualivore que ce chef hors pair également féru d’histoire de la cuisine mettra en musique à l’occasion de chaque rencontre d’Histoire de... Pour ouvrir chacune d’elle, il proposera une assiette dégustation. (Participation payante autour de 8€ sur réservation). Contact réservation pour la dégustation L’Hemicycle - Musée d’art moderne et contemporain, 76 allées Charles-de-Fitte, 31300 Toulouse 05 61 41 55 92 DEROULE de la soirée 19h30-20h30. Dégustation proposée par Gérard Garrigues, chef de l’Hémicycle Participation payante autour de 8€ l’assiette et sur réservation. 20h30-22h30. Rencontre Histoire de…
Source: http://goo.gl/se3UJ1
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