Mieux vaut ne pas habiter trop près d’une vigne. Une étude, commandée par l’association Générations futures, révèle que l’on trouve cinq fois plus de résidus de pesticides chez les personnes habitant près des vignes, à moins de 250 mètres, que chez celles qui en sont éloignées [1]. Pour les salariés viticoles, la situation est encore pire : l’étude a relevé onze fois plus de résidus de pesticides chez eux que chez les non professionnels. Des résidus de dix pesticides différents ont même été retrouvés chez 30% des ouvriers agricoles !
L’analyse des mèches de cheveux de ces divers « groupes témoins » dévoile d’autres données inquiétantes : « Plus de 45% des molécules retrouvées sont classées cancérigènes possibles en Europe ou aux USA ! Plus de 36% des molécules retrouvées sont suspectées d’être des perturbateurs endocriniens (PE) », indique Générations futures. Un produit interdit depuis dix ans, l’herbicide diuron, a été retrouvé chez un professionnel.
Les résultats de cette étude ne sont pas très étonnants. La vigne étant, avec les arbres fruitiers, l’une des cultures les plus arrosées de produits chimiques. Parfois même par épandage aérien. Elle ne représente que 3,7% de la surface agricole utile mais consomme près de 20% (en masse) des pesticides pulvérisés chaque année en France. La France reste le premier utilisateur de pesticideseuropéen, avec 62 700 tonnes de substances actives vendues en 2011. Alors que le plan Écophyto, lancé en 2008, affichait une ambition de réduction de 50% des pesticides en 10 ans, les volumes consommés ont augmenté entre 2009 et 2011 !
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