La 6ème édition du Salon International des Professionnels de l’Hôtellerie, de la Restauration et de la Pâtisserie-Boulangerie, dit Salon Crémai, a eu lieu du 19 au 22 Mars à l’Office des Foires et Expositions de Casablanca. Une conférence de presse s’est tenue au sujet de la nouvelle tendance Slow Food, avec la participation de Zoubida Charrouf, Présidente de Slow Food Maroc, de la nutritionniste Sabah Benjelloun, mais aussi de Mohamed Ould Khatar, responsable à l’UNESCO.
Aujourd’hui, le marché alimentaire mondial est inondé de « malbouffe » (aliments ultra-transformés). Celle-ci représente les 3/4 de sa valeur. « Leur saveur est standardisée et [ces aliments] sont bourrées d’additifs chimiques, leur consommation est associée aux [problèmes de santé] » nous explique la nutritionniste Sabah Benjelloun. Au Maroc, la « malbouffe » fait désormais partie de notre quotidien. Le manque de temps fait que les consommateurs se retrouvent forcés de manger rapidement, en dehors de chez eux, au détriment de la qualité. Ainsi, cette mauvaise alimentation crée des carences de plus en plus notables.
Suite à ce constat, Carlo Petrini a fondé en 1986 le concept du Slow Food qui est un mouvement « éco-gastronomique» encourageant les uns et les consommateurs à se réapproprier les plaisirs de la table. Manger devient dès lors un moment de partage et de découverte. « La variété qui s’offre à nos yeux lorsque nous pénétrons dans un supermarché n’est qu’apparente, car bien souvent les composants de secteurs entiers sont les mêmes, les différences sont données à la fabrication ou par des variations dans l’adjonction de substances aromatisantes et de colorants» avait déclaré le fondateur de ce nouveau concept. Aujourd’hui le mouvement compte environ 82000 membres répartis dans une cinquantaine de pays, dont le Maroc.
La présidente Zoubida Charrouf nous explique que « Slow Food est une façon [de permettre] aux enfants et aux adultes de comprendre comment la nourriture est faite, et ce à travers des ateliers sensoriels, des jardins-écoles, et des visites chez les producteurs». Ainsi, 17 « conviviums » ont été créés. Ils ont pour rôle d’organiser des activités telles que la dégustation, des leçons et des ateliers.
« Slow Food au Maroc a des objectifs opérationnels par exemple ceux d’ encourager une agriculture paysanne respectueuse de l’environnement, de protéger la biodiversité et d’organiser des événements liés à la gastronomie », poursuit Mme Charrouf.
Le Maroc est un pays méditerranéen qui dispose d’un riche patrimoine alimentaire qui s’est développé à travers les échanges entre les peuples. « La moussaka grecque, la harira du Maghreb, le falafel égyptien, le pesto italien. […] Ces différentes façons de cuisiner [les aliments] reflètent la richesse et la pluralité des cultures méditerranéennes» nous déclare Mohamed Ould Khatar, responsable à l’UNESCO. La diète méditerranéenne se caractérise par un modèle nutritionnel qui est demeuré constant et dont les principaux ingrédients sont : l’huile d’olive, les céréales, les fruits et légumes frais ou séchés, les produits laitiers, la viande, le poisson et de nombreux condiments et épices.
« Notre cuisine marocaine est l’une des meilleures au monde, elle est équilibrée et la science a prouvé que le modèle de diète méditerranéenne réduit le risque des maladies cardiovasculaires et du diabète de type 2» nous déclare Sabah Benjelloun nutritionniste.
« La conservation et la valorisation de [cette diète] est un engagement international du Royaume du Maroc dans le cadre de la Convention 2003. Les interventions que mèneront les professionnels de l’Hôtellerie, de la Restauration et de la Pâtisserie-Boulangerie seront une contribution au respect de cet engagement du Maroc vis-à-vis de la communauté internationale. Ces actions pourront être concertées et faire à terme l’objet d’un partenariat avec […] les autres pays méditerranéens en créant un réseau autour de la diète.» nous annonce M. Ould Khatar.
Le Slow Food est donc une philosophie du plaisir gustatif qui rejette la standardisation des goûts qu’imposent les fast foods. Il milite pour une éducation culinaire par le retour aux sources et aux traditions.
Fatimazahraa Rabbaj
Source: LNT.ma (http://goo.gl/QXTnP)
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