Le Credoc a enquêté en 2012 auprès des consommateurs pour comprendre leurs comportements d'achat et leur relation aux différents circuits de distribution. Les résultats viennent d'être publiés et permettent de mesurer les évolutions enregistrées depuis 2005, date de la précédente enquête de ce type.
Confrontés à une hausse de leurs dépenses contraintes (logement, énergie, assurances...) et à une baisse de leur pouvoir d'achat, les ménages français sont de plus en plus nombreux à connaître des fins de mois difficiles.
Dans ce contexte la consommation alimentaire devient une variable d'ajustement, ce qui n'avait pas été observé lors de la crise économique de 1993.
La recherche du meilleur prix se renforce sensiblement, parfois au détriment de la diversité alimentaire qui diminue chez les enfants.
La fréquentation des magasins ne recule pas
Dans son enquête commerce réalisée en 2012 auprès des consommateurs, le Credoc (Centre de recherche pour l'étude et l'observation des conditions de vie) s'est intéressé à la fréquentation des différents circuits de distribution et a comparé ses résultats à ceux obtenus en 2005.
Premier constat : toutes formes comprises, la fréquentation des magasins n'a pas diminué entre 2005 et 2012 : elle est stable pour les supermarchés, les supérettes et les marchés, en hausse de +9% pour les commerces alimentaires spécialisés, de +7% pour les magasins de surgelés, de +6% pour le hard discount et de +3% pour les hypermarchés.
En 2012 Internet représentait 7% des clients du commerce alimentaire (hors drive) contre à peine 3% en 2005. Quant au drive, inexistant en 2005, ce circuit a accueilli en 2012 près de 11% des consommateurs.
Deuxième constat : pour faire leurs courses alimentaires les consommateurs fréquentent davantage de circuits de distribution mais ils se rendent moins souvent dans chacun d'entre eux. Ce que le Credoc traduit en ces termes : "Le consommateur est de plus en plus exigeantet zappeur et n'hésite pas à profiter de la diversité offerte par la multiplication des enseignes et formats de distribution".
Diversité des parcours d'achat
Le Credoc distingue cinq groupes de consommateurs en fonction de leur fréquentation des circuits de distribution alimentaire :
- les "éclectiques des enseignes de proximité" (Carrefour City, Daily Monop', Franprix, Picard): habitent en zone urbaine, en appartement, diplômés, disposent de revenus élevés, accordent de l'importance à la marque et à la notion de consommation responsable, sont peu sensibles au prix.
- les "éclectiques des commerces indépendants de proximité" (épiceries de quartier, commerces alimentaires spécialisés, marchés) : clients plutôt masculins, habitent souvent de petites villes, accordent de l'importance aux labels, sont assez peu sensibles au prix.
- les "massificateurs" : font leurs courses dans un nombre limité de circuits généralistes (surtout les hypermarchés), pratiquent également Internet et le drive, plutôt jeunes et diplômés, résident souvent en maison individuelle, sont très sensibles au prix et associent volontiers la pratique des courses à une contrainte.
- les "conquis du hard discount" : font l'essentiel de leurs achats alimentaires en circuit hard discount. Leurs revenus sont plutôt faibles et ils sont peu attachés aux labels, aux aspects écologiques et à la dimension conviviale des magasins. Cette population est plus féminisée que les trois précédentes et compte une proportion moins élevée de seniors.
- enfin les "papillonneurs" : fréquentent tous les circuits ou presque, ce sont plutôt des inactifs, souvent des seniors disposant d'un pouvoir d'achat supérieur à la moyenne. Ils sont sensibles aux critères de qualité, à la convivialité des points de vente et ils voient plutôt les courses comme un plaisir.
D'abord la proximité, ensuite le prix
Interrogés sur les motivations qui les guident dans leur choix d'un magasin, plus d'un consommateur sur deux répond que la proximité géographique est un élément déterminant.
Le prix est le second facteur de choix, en hausse de +7% par rapport à 2005.
Le caractère pratique est aussi mis en avant dans l'enquête, permettant d'économiser son temps : rapidité d'achat, présence d'un parking.
En revanche l'enquête montre que l'attente des consommateurs sur le plan qualitatif (point de vente agréable, où il n'y a pas trop de monde) est moins élevée en 2012 qu'en 2005.
Dès lors, la distance géographique et le niveau élevé des prix ont pour conséquence une baisse de la fréquence des courses alimentaires.
Pour les consommateurs interrogés par le Credoc, les améliorations attendues dans le commerce alimentaire portent principament sur le niveau des prix, mais aussi sur la rapidité des courses, la nouveauté et la diversité de l'offre.
En conclusion de son enquête le Credoc souligne que l'heure est à la diversité et au choix : le modèle d'un commerce uniforme conçu pour satisfaire un consommateur type est véritablement un modèle du passé.
En savoir plus
- Credoc consommation modes de vie 263 - septembre 2013 ( 571,42 Ko)
- Credoc enquete commerce 2012 ( 7,18 Mo)
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