La grande distribution est confrontée à une évolution des modes de consommation et des dépenses alimentaires atones. Le secteur doit relever plusieurs défis pour conserver son rang. Explications.
Les Français ne font et ne feront plus jamais leurs courses comme avant. Ils sont de plus en plus nombreux à commander leurs produits en ligne ou dans les épiceries spécialisées, à se faire livrer ou à récupérer leurs biens dans les «drive». Et ce n'est qu'un début, prévient le cabinet d'études Xerfi. Or le modèle actuel de la grande surface alimentaire n'a pas suffisamment évolué et il prend l'eau, alerte le spécialiste des études économiques. «Le modèle trop peu différenciés et le gigantisme des magasins sont de moins en moins adaptés aux attentes des consommateurs», constate Xerfi.
Pour ne pas rater le tournant, le secteur doit se rénover souligne encore le spécialiste des études économiques. De fait, avec 2000 hypermarchés et 10.500 supermarchés en France, les grandes surfaces réalisent encore 60% du commerce de détail alimentaire et 118 milliards d'euros de chiffre d'affaires mais elles sont en perte de vitesse. Par ailleurs, la consommation alimentaire, qui n'a progressé que de 7% depuis 2005 contre une hausse de 10% des dépenses des ménages sur la période, «restera modeste, coincée sous la barre des 1% en volume jusqu'en 2015», d'après les calculs des experts de Xerfi-Precepta. Le secteur ne peut donc miser sur une reprise «mécanique» et doit repenser son modèle pour qu'il ne devienne pas obsolète.
Des magasins plus spécialisés
Le spécialiste souligne que les consommateurs sont de plus en plus friands des formats de proximité. De fait, le modèle de l'hypermarché n'est plus adapté à une société qui compte de plus en plus de personnes vivant seules ou à une population vieillissante. Par ailleurs, ces magasins grands formats ne correspondent plus aux aspirations des Français qui cherchent de plus en plus à donner du sens à leurs modes de consommation.
Ces évolutions sociales expliquent le succès des circuits courts et des magasins de plus en spécialisés. A l'inverse, les petits commerces d'alimentation générale déclinent: 2013 a en effet été une année noire pour les épiceries généralistes.
Les grands magasins devront donc se spécialiser et proposer des catégories de biens très différentes avec notamment des produits régionaux dotés d'une traçabilité claire, souligne l'étude. Les magasins devront en outre impliquer davantage les consommateurs dans le choix des produits avec le développement de tests de produits par exemple.
De nécessaires passerelles entre les réseaux
Le commerce en ligne ne cesse en outre de se développer, même dans la grande distribution. Si les grandes surfaces ont globalement pris ce tournant note Xerfi, il faut qu'elles trouvent un moyen d'attirer les consommateurs dans leurs magasins physiques. Les hypermarchés doivent ainsi créer une réelle complémentarité entre leur offre en ligne et celle proposée dans les grandes surfaces via notamment des outils interactifs ou leur présence sur les réseaux sociaux.
Les indispensables big data
L'avenir de la grande distribution ne passera pas sans les big data, affirme enfin les experts de Xerfi. L'exploitation de ses données récoltées via leurs sites Internet permettrait aux grandes surfaces de mieux gérer leur stock ainsi que la maintenance ou l'entretien des magasins. Elles permettent en outre de mieux connaître les attentes et les habitudes des consommateurs et d'affiner l'approvisionnement des rayons en conséquence. La gestion et la valorisation de ces précieuses données pourraient en outre être monétisées par la grande surface, souligne encore Xerfi.
Source: http://goo.gl/v84gKw
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