L’ONU l’affirme, d’ici 2050, plus de 75 % de la population mondiale vivra en ville. Cela représente 6,76 milliards de citadins, si l’on se réfère aux dernières prospectives. Un chiffre qui viendra considérablement augmenter les besoins en électricité des villes, et pose une question en forme de paradoxe : comment concilier cette donnée démographique avec les objectifs de la plupart des pays, qui consistent à baisser leur consommation énergétique ? Plus qu’un élément de réponse, les smart grids représentent le deus ex machina de cette équation a priori insoluble.
SmartGrids : magique ? Non, technologique.
Il y a sans doute une forme d’incrédulité, chez une partie du public, à l’annonce qu’un simple perfectionnement du réseau électrique mondial suffira, quand il faudrait logiquement augmenter la production, à la réduire tout en faisant en sorte que tout le monde puisse consommer à sa guise. Magique ? Non, technologique.
D’ici 2020, à travers le monde, les villes investiront plus de 108 milliards de dollars dans le déploiement des réseaux intelligents, pour se muer peu à peu en « smart cities ». Un terme qu’on croirait tout droit sorti d’un film de science-fiction peuplé d’humanoïdes à la peau bleu évoluant dans une cité hérissée de voies de circulations verticales, mais en fait pas du tout. Le concept est très sérieux. Il fait référence à la façon dont une ville peut articuler son développement en optimisant ses infrastructures de communication traditionnelle (transports) et électronique (très haut débit) mais aussi et surtout son réseau électrique.
Lyon, au quartier de la Confluence
Si l’on n’a aucune idée de la façon dont cette petite révolution prendra forme, on peut se rendre à Lyon, au quartier de la Confluence, flanqué sur une presqu’île, là où Rhône et Saône se rejoignent. Depuis quelques années, ce petit coin de terre est le théâtre d’une expérimentation unique en son genre. Ancienne zone industrielle, le quartier a d’abord fait l’objet d’une remise à neuf. Des immeubles ont poussé. D’anciens bâtiments ont été rénovés. Un parc a été construit. Bref, s’y rendre, c’est déambuler dans un quartier tout ce qu’il y a de plus normal, un peu bourgeois, agréable à vivre.
L’œil aguerrit remarquera toutefois rapidement qu’une proportion étonnamment élevée de véhicules électriques circule dans les rues de la zone. Assez pour mettre la puce à l’oreille. Le reste, moins visible, est à l’avenant. A la Confluence, les immeubles, nantis de panneaux photovoltaïques, produisent plus d’énergie (propre) qu’ils n’en consomment. Les logements sont équipés de compteurs électriques intelligents, permettant de suivre sa consommation (presque) en temps réel et de l’infléchir à la baisse pendant les heures de pointe. Ces compteurs ont aussi pour fonction d’inciter à se tourner vers les EnR. Le tout est relié à un système global traitant les données de consommation électrique de tout le quartier, afin de les décortiquer pour contribuer à la recherche.
La Confluence préfigure plutôt bien ce à quoi devrait ressembler la ville du futur, à mille lieux des clichés de science-fiction. Elle renseigne aussi sur le coût d’une telle opération. La modernisation de la première phase du quartier a coûté 1,2 milliards d’euros (construction des immeubles comprise), une grande partie des fonds provenant d’investissements privés. Le futur a un prix. Il faudra bien consentir à le payer, si les villes doivent répondre à la demande énergétique des trois quarts de la population mondiale d’ici 2050, tout en restant « vivables » et sans saccager le cadre de vie du quart restant…
Source: Green et Vert (http://goo.gl/UDS34s)
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