mercredi 11 juillet 2012

Savez-vous ce que vous mangerez dans un an ?

LDC anticipe les habitudes des consommateurs
Savez-vous ce que vous mangerez dans un an ? Probablement pas. Et pourtant, le service Recherche et développement de LDC travaille sur le sujet. Il analyse les comportements pour anticiper les désirs et les prochaines envies.

Qu'est-ce qu'on mange ce soir ?
Des milliers de personnes se posent cette question et y répondent tous les jours. Mais de là, imaginer ce qu'elles vont manger dans un an ! C'est pourtant le quotidien du service Recherche et innovation de LDC. Mais comment font-ils ? « D'abord, une veille technologique. On se déplace à l'étranger, dans tous les salons mais surtout on observe les comportements et les habitudes des consommateurs », explique Jacques Popot, directeur du service depuis douze ans.

Observation et définition des priorités
Comprendre et saisir les tendances, anticiper les évolutions, capter les signaux avant les autres, l'équipe n'a pas le droit à l'erreur. Le lancement d'un produit coûte très cher. Et dans ce domaine, il n'y a pas de science exacte. « Après avoir fait une synthèse des observations, on définit des priorités. Par exemple, quand on a vu que les gens allaient être friands du mode brasserie, on a travaillé sur des produits dans ce sens », explique le responsable. Même chose pour les kebabs et hamburgers, LDC s'est positionnée sur ce créneau en se démarquant avec l'offre poulet et l'emballage, par exemple. « Parce qu'on achète d'abord avec les yeux », affirme Jacques Popot.

Aujourd'hui, c'est le vieux légume qui a le vent en poupe. Problème, il est difficilement industrialisable. « Tout simplement parce que les quantités produites ne suffiraient pas et que le prix serait trop élevé », observe le directeur. Dans ce cas, l'entreprise ne tente même pas de rentrer sur le marché.

5 € maximum pour un plat cuisiné
Dans chaque unité, il y a une cellule composée d'un noyau d'experts. Du cuisinier au boulanger en passant par l'ingénieur agronome, les commerciaux, le marketing... pour réussir le lancement d'un nouveau produit, il faut être au top dans tous les domaines.

« Trouver une idée, c'est assez facile. Quand on les « maquette », c'est joli et bon mais ce qui est compliqué c'est de la transformer à l'échelle industrielle. Il ne faut pas que cela coûte trop cher. Même si c'est très bon et super joli, si le prix est trop élevé le consommateur ne suivra pas. Entre 2,50 € et 5 € maximum », assure le directeur.

Autre constat, les « ovnis » ne marchent jamais. « Il faut être créatif mais pas trop. On ne joue pas avec l'alimentaire. On avait planché sur des bâtonnets de poulet genre surimi. Ça n'a pas marché », se souvient Jacques Popot. En cause, l'aspect et la texture qui étaient trop loin du poulet. Les consommateurs ne s'y retrouvaient pas.

Pour les plats étrangers, il faut savoir les adapter. Les gens sont fans des tex mex (saveurs texanes et mexicaines) et compagnie mais il faut trouver le bon équilibre. « Trop épicé, on le sait, c'est un échec assuré. Un client déçu ne revient pas », affirme Jacques Popot.

Un bon palais ne suffit pas
Certes, mieux vaut avoir un bon palais pour travailler en recherche et développement, mais ce n'est pas la qualité la plus recherchée. Avant tout, il faut aimer la nourriture, le produit et bien sûr, la cuisine. « Le savoir-faire, de l'expérience et des compétences, c'est important mais le savoir être, tout autant. Il faut avoir une grande capacité à travailler en équipe et savoir rester modeste », insiste Jaques Popot.

Créatif mais pas trop. Curieux mais surtout rigoureux, « on ne joue pas avec la santé des gens », lâche le professionnel de l'aliment. Et beaucoup de persévérance... Réussir une nouveauté du premier coup, c'est très rare, il faut qu'elle passe haut la main tous les tests. Du goût à l'apparence, en passant par le prix, ça peut être très long. « Pour réussir, il faut innover, c'est ce qui nous fait courir tous les jours », rappelle Jacques Popot.

Murielle DESMOULINS

Source: http://goo.gl/YNTOQ

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