La production agricole mondiale devra augmenter de 60 % d'ici à 2050 pour répondre à la demande, toujours plus forte, selon l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) et l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO).
Dans un rapport publié mercredi, les deux organismes précisent que cette hausse doit se faire de manière durable.
Les prix des produits alimentaires connaissent actuellement une accalmie après les envolées record de l'an dernier. Mais ils resteront élevés dans les prochaines années, prévoient l'OCDE et la FAO. La croissance démographique, la hausse des revenus par habitant, l'exode rural, l'évolution des habitudes alimentaires dans les pays en développement et les mesures pour développer les biocarburants accentuent les pressions sur la demande.
Pour répondre à cette demande, une hausse de la production est nécessaire. Mais les surfaces agricoles ne vont croître que très légèrement ces prochaines années. La hausse de la production devra donc passer par des gains de productivité, préconise le rapport de l'OCDE et la FAO. Ces gains de productivité passent notamment par la réduction du retard des pays en développement dans le secteur agricole.
Croissance de la production en légère baisse
La FAO et l'OCDE prévoient que la croissance de la production agricole sera de 1,7 % par an en moyenne au cours de la prochaine décennie, contre 2 % par an ces dix dernières années. Malgré ce ralentissement, la croissance de la production restera supérieure à la croissance démographique prévue. La production par habitant devrait continuer de progresser de 0,7 % par an.
Ces dernières années, « la hausse de la production est surtout venue des pays en voie de développement, en particulier d'Amérique latine et d'Afrique subsaharienne », a précisé le directeur de la FAO, José Graziano da Silva, lors d'une conférence de presse mercredi à Rome. « [Ces] deux régions [...] ont le plus gros potentiel agricole actuellement. »
Mais les prévisions de ces deux organismes ne tiennent pas compte de la croissance du secteur des biocarburants. Selon les experts, la production mondiale de bioéthanol et de biodiesel va presque doubler d'ici à 2021. La conséquence est mathématique: de plus en plus de terres seront utilisées pour cette production, réduisant d'autant les terrains pour les cultures vivrières destinées à l'alimentation.
« Nous devons mettre l'accent sur l'augmentation durable d'une croissance de la productivité, notamment dans les pays en développement et plus particulièrement chez les petits exploitants agricoles. » — Graziano da Silva, directeur général de la FAO
Selon le rapport de la FAO et de l'OCDE, 25 % de l'ensemble des terres agricoles sont très dégradées. La pénurie d'eau frappe de nombreux pays et les stocks de poissons sont surexploités, précise le rapport. Les deux organismes recommandent « une utilisation durable des ressources disponibles, qu'il s'agisse des sols, de l'eau, des écosystèmes marins, [...] des forêts ou de la biodiversité ».
Pour y parvenir, la FAO et l'OCDE estiment que le secteur privé a un rôle à jouer. « Les pouvoirs publics devraient encourager de meilleures pratiques agronomiques, créer des conditions commerciales, techniques et réglementaires propices, et renforcer les systèmes d'innovation agricole. »
Les pouvoirs publics devraient par ailleurs limiter les mesures qui restreignent les échanges et les mécanismes de soutien interne qui faussent le marché agricole.
Par ailleurs, le rapport préconise de renforcer la recherche et le développement et de soutenir les petites exploitations agricoles. L'ensemble de ces politiques doit aussi viser à réduire les pertes et les gaspillages de produits alimentaires pour répondre à cette demande croissante.
Les pertes de produits alimentaires sont estimées à environ un tiers de la production d'aliments destinés à la consommation humaine, selon une récente étude de la FAO.
Source: http://goo.gl/Jqq7t
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