lundi 15 juillet 2013

Le gaspillage alimentaire, parlons-en !

Le Département de l’Agriculture et de l’Alimentation des Nations Unies (FAO) a estimé dans son rapport de 2011 intitulé « Les pertes alimentaires et le gaspillage alimentaire à l’échelle mondiale », que le gaspillage alimentaire à l’échelle globale s’élevait à 1,3 milliard de tonnes, représentant une valeur de 750 milliards d’euros.
Face à ce constat, la France et les Etats-Unis ont décidé d’agir en lançant chacun un programme qui vise trois objectifs principaux :
- freiner la dérive de la société de surconsommation;
- protéger l’environnement par une utilisation raisonnée des ressources;
- augmenter le pouvoir d’achat par une réduction de la production de déchets.
Du côté des Etats-Unis : mobilisation de l’ensemble des acteurs du secteur alimentaire pour limiter les déchets alimentaires.
Le Département américain de l’Agriculture (USDA), et l’Agence américaine de Protection de l’Environnement (EPA), ont lancé le 4 juin, un programme nommé U.S. Food Waste Challenge, visant à réduire le gaspillage alimentaire.
D’après une estimation réalisée en 2010, la quantité de déchets alimentaires américains s’élevait à 35 millions de tonnes par an (déchets provenant des distributeurs, des restaurants et des ménages).  Lavaleur des aliments non consommés s’élevait à 390 dollars par habitant et par an en 2008, ce qui représentait plus d’un mois de dépenses alimentaires, alors que la population américaine compte 14% des ménages en situation d’insécurité alimentaire. Par ailleurs, ces déchets, stockés à 97% dans des décharges en plein air, génèrent du méthane, puissant gaz à effet de serre.
L’objectif de ce programme est d’amener un changement fondamental dans la manière dont les américains pensent et gèrent l’alimentation et les déchets alimentaires. Le principal objectif consiste à regrouper un maximum d’acteurs de la chaine agroalimentaire – y compris les groupes de producteurs, les transformateurs, les fabricants, les détaillants et également les villes et les organismes gouvernementaux – pour contribuer au projet piloté par l’USDA visant à réduire, récupérer et recycler les déchets alimentaires.
Dans le cadre de ce projet, l’USDA propose un large éventail d’activités:
- l’éducation des consommateurs sur les déchets de cuisine et le stockage des aliments;
- le développement de nouvelles technologies pour réduire le gaspillage alimentaire;
- ou encore l’augmentation des dons alimentaires en collaboration avec le secteur industriel, concernant notamment  les produits importés et qui ne respectent pas les normes de qualité, ou la viande saine mal étiquetée. Les Etats-Unis prévoient également de  tester un programme pilote de compostage de viande afin de réduire la quantité de viande envoyée vers les sites d’enfouissement. Différentes structures ont déjà rejoint les cations de l’USDA et notamment un laboratoire agricole (Rio Farms) et deux géants de agroalimentaire (Unilever et General Mills).
L’EPA, quant-à-elle, fournira aux participants du programme la possibilité d’accéder à un logiciel de gestion, permettant de gérer les données relatives aux déchets produits avec une assistance technique (http://www.epa.gov/smm/foodrecovery/).
Du côté de la France : Réduction de moitié du gaspillage alimentaire avec le Pacte national de lutte contre le gaspillage alimentaire.
En un an, un français gaspille plus de 20kg de nourriture (dont 7kg sont des produits encore emballés), ce qui représente un coût annuel moyen de 400 euros pour un foyer de quatre personnes (soit environ 520 dollars). Le 14 juin dernier, Guillaume Garot, ministre délégué à l’agroalimentaire, a présenté, en présence de tous les acteurs de la filière alimentaire concernés, le Pacte national de lutte contre le gaspillage alimentaire. Le principal objectif français fixé est de diminuer par deux le gaspillage alimentaire d’ici à 2025.
Dans le cadre de ce programme, sont prévus différentes actions:
- une journée nationale de lutte contre le gaspillage (le 16 octobre);
- des formations dans les lycées agricoles et les écoles hôtelières;
- le remplacement systématique de la mention DLUO (date limite d’utilisation optimale) par « à consommer de préférence avant… »;
- une campagne de communication a également été mise en place avec la création d’un logo spécifique et des affiches publicitaires;
- un nouveau site internet EQosphère qui devrait favoriser le don alimentaire par le biais d’une plate-forme numérique permettant aux acteurs de la filière (alimentaires ou non) de communiquer entre eux afin de réutiliser les produits alimentaires.
Ce pacte a déjà été signé par la fédération des marchés de gros, et les représentants des industries agroalimentaires, des producteurs agricoles, de la grande distribution, de la restauration collective, de la restauration commerciale, et des collectivités territoriales.
Par ailleurs, du 1er au 23 août, le ministère de l’Agriculture, de l’Agroalimentaire et de la Forêt lance une campagne radio « Stop au gaspillage alimentaire ! La chronique à garder dans les oreilles ».
Après la série de visuels « Manger c’est bien, jeter ça craint ! » , le ministère de l’Agriculture, de l’Agroalimentaire et de la Forêt a élaboré 15 chroniques radios (durée moyenne d’1’30’’) qui seront diffusées tout l’été sur les ondes françaises afin de sensibiliser aux enjeux du gâchis alimentaire et d’éduquer petits et grands aux bons réflexes anti-gaspi dans notre quotidien. En complément, des «Tops horaires anti-gaspi», modules courts de 10’, délivreront une astuce ou un conseil conso.
Source: Nutrifizz (http://goo.gl/jdh9D)

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