lundi 14 avril 2014

Consommation collaborative

Alors que la France s'enlise dans la crise, cherchant, en vain, à retrouver un rythme de croissance plus soutenu, un grand nombre de Français semblent avoir compris que nous étions dans une phase de transition entre un monde qui n'en finit pas de mourir et un autre monde qui reste très largement à inventer et à construire.En témoignent les changements que l'on observe dans les modes de vie et de consommation, qui résultent, sans doute, pour une part de la crise et des contraintes pesant sur les revenus, mais aussi de l'évolution des valeurs et aspirations. L'essor de l'économie dite « collaborative », sous l'effet d'innovations sociales et des nouveaux usages d'Internet, semble révélatrice de cette nouvelle économie très largement fondée sur une logique de partage, d'usage, de circuits courts, de nouvelles formes d'échange. Bien connu est ainsi BlaBlaCar qui s'est imposé, en peu de temps, comme leader mondial du covoiturage, mais aussi l'essor des espaces de « coworking », les Fab Labs, les « makerspaces » ou encore celui du « crowdfunding » (financement collaboratif) qui pourrait représenter, selon le magazine « Forbes » de l'ordre de 1.000 milliards de dollars d'ici à 2020. L'évolution des comportements alimentaires est particulièrement saisissante avec l'essor des circuits courts de distribution (en principe inférieurs à 150 kilomètres selon le ministère de l'Agriculture), qui auraient représenté en France un chiffre d'affaires de 2,5 milliards d'euros en 2010, soit 1,5 % du chiffre d'affaires de la consommation alimentaire. La médiatisation des problématiques environnementales, la sensibilité croissante des consommateurs aux risques, notamment sanitaires, la suspicion croissante vis-à-vis des produits « made in the world » se traduisent par une demande en plein essor pour davantage de qualité, de traçabilité des produits, dont l'origine est connue, et qui en majorité émanent de l'agriculture biologique. Ces pratiques soutenues par certaines politiques régionales et érigées en « modèle à suivre » par le Grenelle de l'environnement, bien que leur empreinte écologique soit sujette à débat, marquent peut-être un tournant majeur.

Source: Les Echos (http://goo.gl/FfGaW6)

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