En février dernier, Céline Laisney a engagé, dans les colonnes de Futuribles, une analyse de l’alimentation en France et de ses perspectives d’évolution, en présentant les tendances lourdes des comportements alimentaires des Français. Dans ce second article, destiné à compléter cette analyse, elle s’intéresse aux tendances émergentes et aux ruptures possibles en la matière, susceptibles de modifier le modèle alimentaire français dans les années à venir.
Parmi ces tendances, l’auteur souligne en premier lieu l’essor des labels : le bio (en cours de démocratisation), le retour aux produits locaux, le halal, le respect du bien-être animal ou encore l’étiquetage carbone. Elle montre aussi que cette vogue des labels peut déboucher sur une trop grande profusion d’informations et une crise de confiance des consommateurs à leur égard. Elle analyse ensuite le rôle encore essentiel de la dimension « plaisir » dans l’alimentation en France, qui peut se heurter aux arguments « santé », et l’essor d’une certaine médicalisation de l’alimentation. Puis elle montre le rôle de l’âge et les facteurs générationnels susceptibles de renforcer une tendance émergente : celle de la déstructuration alimentaire qui se profile chez les jeunes Français. Parmi les ruptures possibles, Céline Laisney retient ici une possible réaction anti « bonne conduite alimentaire » (rejet du tout-bio et du tout-bon pour la santé) et un renforcement du végétarisme ou, à tout le moins, de la moindre consommation de viande. Ceci étant, ces changements émergents ne sont pas forcément exclusifs les uns des autres, et ne signeront sans doute pas la fin du modèle français ; ils sont plutôt le signe d’une multi-appartenance identitaire qui touche aussi les comportements alimentaires et devrait se traduire, à terme, par un certain éclatement des modes de consommation.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire