Imposer le Cradle to Cradle en France. C'est l'objectif, affiché hier à paris, par les promoteurs de ce concept. Les initiateurs de ce mouvement, lancé en 2002, militent pour une écologie industrielle non polluante et 100 % recyclable. Le chimiste allemand Michael Braungart est, avec l'architecte américain William McDonough, l'un des pères du Cradle to Cradle. Entretien. | |
Novethic. Depuis la parution de votre ouvrage, il y a 12 ans, le concept du Cradle to Cradle a été largement popularisé. Dans quelle région du monde est-il aujourd’hui le mieux implanté ? Michael Braungart. On retrouve le concept aux Etats-Unis, en Chine, dans le domaine de la construction notamment, et en Europe. On peut également citer les îles Cradle-to-Cradle (C2C) en mer du nord, fruit de la coopération entre plusieurs pays européens. Ce programme a d’ailleurs bénéficié du soutien financier de l’Union européenne. Les pays scandinaves, le Danemark en particulier, ainsi que l’Autriche se montrent également ouverts à nos idées. La France commence à s’y mettre. Mais c’est aux Pays-Bas que le concept du C2C est le mieux implanté, tant au niveau des entreprises qu’au niveau politique. Je suis allé aux Pays-Bas en 2007 pour présenter ce qu’était le Cradle to Cradle. L’intérêt fut immédiat. A la suite de ma première intervention, j’y suis retourné en moyenne deux fois par semaine pendant plusieurs mois tant l’intérêt des entreprises et du monde politique et scientifique était grand. Quelles sont les raisons de cet enthousiasme néerlandais ? Les Pays-Bas ont un autre rapport avec la nature que les autres pays européens. Ils sont plus pragmatiques. Ils ne romantisent pas la nature comme on peut le faire ailleurs. Ceci s’explique par le fait que le pays se trouve sous le niveau de la mer et donc en première ligne pour affronter une montée des eaux potentielles. Par ailleurs, la structure politique et administrative est souple, ce qui permet l’émergence d’initiatives, qu’elles soient industrielles ou politiques. Ainsi, la région de Venlo est la première région au monde a embrassé les principes du C2C. Tout le monde est impliqué : politiques, entreprises, riverains. En ce qui concerne le monde industriel, je peux citer l’entreprise Desso qui fabrique des moquettes nettoyant l’air intérieur. En quoi cette entreprise intègre-t-elle les principes du cradle to cradle ? Desso ne se concentre pas sur la fin de la chaîne de production et le recyclage des déchets qu’elle implique. Elle conçoit dès le départ des produits qui visent non seulement le zéro déchet mais qui en plus ont un impact positif sur notre environnement : les moquettes que Desso fabrique nettoient l’air intérieur, qui est plus pollué que l’air extérieur. Nous perdons cinq ans de notre vie à cause de l’intrusion des fines particules dans notre organisme. Concevoir la protection de l’environnement de manière restrictive est une erreur. Nous ne protégeons pas réellement l’environnement en mangeant moins de viande ou en conduisant moins. On se contente de moins l’abîmer. Quel rôle les entreprises ont-elles à jouer dans l’expansion du Cradle to Cradle (C2C) Nous avons besoin d’elles pour que le concept de C2C puisse s’étendre. C’est là, au sein des entreprises, que les innovations et transformations ont lieu. C’est particulièrement vrai pour les entreprises familiales. Elles sont à même de mieux comprendre notre concept parce que leurs stratégies sont basées sur le long terme. Source: http://goo.gl/Oo35k1 |
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire