L’Observatoire de la formation des prix et des marges des produits alimentaires a présenté mardi 13 novembre son rapport 2012.
Les rayons charcuterie et volaille sont les plus rentables.
C’est un rapport très attendu qui a été présenté mardi 13 novembre au ministère de l’agriculture. Voilà des années, en effet, que les agriculteurs et les industriels de l’agroalimentaire suspectent la grande distribution de réaliser des profits sur leur dos, en vendant leurs produits avec de confortables marges. Pire, le contexte actuel de flambée des cours des matières premières a plongé certaines filières – en particulier l’élevage – dans une situation critique, ce qui n’a fait qu’accentuer les tensions.
Le deuxième rapport de l’Observatoire des prix et des marges, rendu public mardi, est censé mettre sur la table la vérité des chiffres. Ainsi, ce pavé de 400 pages décortique précisément la formation des prix dans les cinq rayons alimentaires : boucherie, charcuterie, volaille, produits laitiers et fruits et légumes frais.
Une marge nette d’1,90 euros en moyenne
Mieux, pour la première fois, le rapport distingue les marges brutes des marges nettes réalisées par la distribution. En clair, on sait maintenant quelle est la différence entre les prix d’achat et de vente, mais aussi quels sont les coûts auxquels font face les enseignes (salaires, participation aux frais de la centrale d’achats, loyers…).
Les résultats sont pour le moins variables d’un rayon à l’autre. Sur 100 € de chiffre d’affaires, la distribution reverse à ces fournisseurs entre 69,40 € (pour la charcuterie) et 76,60 € (pour les produits laitiers). Ce qui laisse une marge brute comprise entre 23,40 € et 30,60 €.
Avec cette somme, les hyper- et supermarchés payent leur personnel (4 € à 10,40 €, suivant l’existence de rayon à la coupe ou en libre service) et toutes les autres charges. Au final, la marge nette s’élève à 1,90 € en moyenne. Elle est négative pour la boucherie (– 1,90 €), légèrement positive pour les fruits et légumes (+ 0,60 €) et produits laitiers (+ 1,90€) et beaucoup plus confortable pour les rayons charcuterie (5,10 €) et volaille (5,90 €).
Une étude imparfaite
Bien que l’effort de transparence soit évident, le rapport comporte cependant au moins deux biais importants. D’abord, il demeure difficile de savoir comment les enseignes ont réparti les frais généraux entre rayons.
Ensuite, l’étude ne porte que sur des rayons entiers et non sur des produits. Ce qui permet de globaliser les résultats et donc de masquer des marges importantes avec celles, plus limitées, des produits en promotion.
Source: La Croix (http://goo.gl/BJBze)
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