vendredi 21 décembre 2012

« La crise accélère la fin des hypers »


En quoi la crise modifie-t-elle les habitudes de consommation, favorables aux acteurs du monde coopératif ?

Dominique SCHELCHER : « Les changements s’opèrent très vite. La crise favorise un retour aux circuits courts qui apparaissent comme une valeur refuge. Les consommateurs ont des moyens limités mais veulent faire travailler leur cousin agriculteur, leur frère boucher ou leur voisin boulanger. Ce mode de consommation va de pair avec un retour à certaines valeurs de solidarité. »

Ce qui n’empêche pas l’émergence des « drives » et l’arrivée des prises de commande par internet…
« Le grand hyper n’a plus la cote, le non alimentaire est en baisse. La crise accélère la fin de ce modèle. Mais c’est vrai que ce retour à la proximité, à la fois marqué par le souci d’économiser le temps, l’essence et l’énergie, s’accompagne d’un développement de nouveaux modes d’achats et d’un autre rapport à la consommation. L’explosion des "drives" et l’arrivée du digital, propice au comparatif des prix, en témoignent. 
On a une belle page blanche devant les yeux. »

Ces évolutions sont-elles durables ou seront-elles remises en question une fois la croissance revenue ?
« Elles sont durables. En matière de proximité, on ne reviendra pas en arrière. À ce titre, le système coopératif a une vraie carte à jouer. À la différence du modèle libéral reposant sur la financiarisation de l’économie, il s’articule toujours sur un homme/une voix, pour des prises de décision effectuées au plus près des besoins, dans les magasins. Cet esprit de terrain apparaît de plus en plus comme celui le plus à même de répondre aux nouvelles exigences des consommateurs soucieux désormais d’agir en acteurs citoyens.

Source: Républicain Lorrain (http://goo.gl/PKmwA)

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