Pour augmenter la productivité agricole quand l’eau et les sols fertiles se font rares, une seule solution : cultiver directement à la surface des lacs et des mers. C’est en tout cas l’option retenue par les scientifiques costaricains, qui font pousser tomates, salades, concombres et plantes aquatiques les pieds dans l’eau.
Les jardins s’installent sur l’océan Pacifique et dans les Caraïbes
Si l’eau ne vient plus aux cultures, les cultures iront à l’eau. Alors que les épisodes de sécheresse se multiplient en raison du réchauffement climatique, l’idée de jardins marins et lacustres prend forme grâce aux travaux des chercheurs de l’Université du Costa Rica (UCR). Le projet comprend des essais en milieu marin sur la côte pacifique et dans les Caraïbes, où la culture d’algues permet de produire des poissons, des coquillages et des crevettes. Les scientifiques s’intéressent aussi à des systèmes de jardins lacustres, testés sur les eaux du lac Arenal.
Après plus de 12 ans de recherches, l’initiative bénéficie aujourd’hui du soutien de la Banque Mondiale, de la fondation Bill et Melinda Gates, et de la fondation canadienne Grand Challenges.
Ces nouvelles technologies sont également appliquées sur le lac Nicaragua, grâce à un partenariat avec ce pays voisin. Elles ont déjà permis de produire avec succès des laitues, des tomates et des concombres, tandis que la culture de plantes aquatiques comme la jacinthe d’eau est à l’étude.
Un espoir pour les continents arides
Les recherches costaricaines suscitent un intérêt croissant dans diverses régions du monde, où le manque de terres agricoles fertiles et les pénuries d’eau rendent impossible la production d’aliments en quantité suffisante.C’est le cas de l’Afrique, qui doit endurer de longues périodes de sécheresse, mais qui dispose néanmoins de vastes zones côtières et de quelque 150 000 kilomètres carrés de lacs.
Selon le professeur Ricardo Radulovich Ramírez, si les jardins lacustres atteignaient des rendements de l’ordre de 20 tonnes à l’hectare, ils permettraient de produire des aliments à grande échelle et à faible coût.
Selon le professeur Ricardo Radulovich Ramírez, si les jardins lacustres atteignaient des rendements de l’ordre de 20 tonnes à l’hectare, ils permettraient de produire des aliments à grande échelle et à faible coût.
Une consommation d’eau quasi nulle
« L’idée de base, c’est que la production à la surface d’un lac ne consomme pas d’eau, car la culture absorbe la même quantité que celle qui serait perdue par évaporation », explique le chercheur chargé de diriger le projet.
La technique offre donc une parfaite optimisation des ressources en eau et permet surtout de s’affranchir des variations climatiques dont dépendent les cultures conventionnelles.Les jardins flottants offrent également de nouvelles perspectives dans le domaine de l’alimentation animale. Les chercheurs s’intéressent notamment à l’élevage de poissons herbivores, qui pourraient consommer directement les plantes aquatiques cultivées à la surface, évitant ainsi le recours aux aliments concentrés utilisés à l’heure actuelle.
Source: http://goo.gl/7TUiN
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