Plus besoin d’arpenter les rayons du supermarché, le samedi après-midi, avec des mômes qui réclament des bonbons à chaque tête de gondole : un rêve pour les parents.Désormais, il suffit de passer commande sur Internet et de récupérer ses courses au « drive ». À Angers, toutes les grandes enseignes s'y sont mises. Le dernier en date vient d’ouvrir à Carrefour Saint-Serge.
Le drive de Carrefour Saint Serge à Angers, ouvert dernièrement, est adossé au magasin existant
Ce service répond aux nouveaux modes de vie des consommateurs et offre une solution complémentaire rapide, pratique et économique pour faire ses courses », déclare la direction du magasin Carrefour Saint Serge, qui vient d’ouvrir, ce lundi 13 mai, son second drive, deux ans après celui de Grand Maine. Preuve que chez le leader de la grande distribution, on croit en ce nouveau mode de consommation.Côté consommateurs, surtout chez les jeunes couples, pris par le temps et les jeunes enfants, on n’a pas mis longtemps à se mettre derrière l’écran pour passer commande. « Les courses ne sont pas le moment le plus agréable de la semaine, avec deux enfants c’est parfois ingérable », expliquaient récemment dans « Angers Mag » (n°6), Samuel et Marie, un couple d’enseignants d’Angers converti à cette nouvelle pratique.
Selon Carrefour, 56% des foyers français, surtout les jeunes actifs, seraient intéressés par ce mode d’achat, lequel permettrait aux supermarchés de faire croître la part de marché de l’alimentaire de 1% à 6% à 2015.
Et pourtant, « avec le drive, on ne gagne pas d'argent. Mais si on ne crée pas de drive on perd des clients » déclarait il n’y pas si longtemps Georges Plassat, le PDG du groupe Carrefour, au micro de BFM TV, les drives coutant extrêmement cher en logistique et en personnel. À Saint-Serge, la mise en place du drive a nécessité le recrutement de 10 personnes, dont 6 reconvertis en interne, et les produits, même si les références sont moins nombreuses qu'en magasin, sont facturés au même prix que dans les rayons.
Avantageux donc ? Pratique surtout. Les drives sont à la mode, les jeunes actifs passant beaucoup de temps sur internet pour faire des courses qu’elles soient alimentaires ou autres. Alors, plutôt que de voir ces derniers acheter des produits à l’autre bout de la planète, ou chez celui qui est déjà équipé, les supermarchés qui n'avaient pas de drive n’ont pas tardé à réagir. D’autant et ce n’est pas négligeable que les drives échappent à la CDAC (Commission Départementale d’aménagement commercial) notamment pour ceux qui sont détachés, ont dit «déportés», des supermarchés.
Les drives apporteraient donc une bouffée d’oxygène à des distributeurs qui peinent à enrayer la baisse de fréquentation de leurs hypermarchés. Reste que leur succès pourrait bien être un cadeau empoisonné pour la grande distribution. En effet, celle-ci risque la cannibalisation des magasins classiques à laquelle j'ajoute une faible rentabilité du modèle économique.Mais dans la guerre que se livrent les supermarchés entre-eux le drive est devenu incontournable, même s'il est moins rentable.
« Les courses sur Internet, ça reste un modèle économique fragile et qui se cherche encore », expliquait dernièrement Philippe Germon, le directeur du Super U des Justices, Système U ayant mis en place ce système il y a maintenant 7 ans, sans résultat probant.
Source: http://goo.gl/jy0hJ
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