vendredi 31 mai 2013

Le M2M : utopie ou proche avenir de l'entreprise ?

Des DSI pensent qu'il faut déjà se préparer aux objets connectés, toute l'IT concernée

L’Internet des Objets – et son petit frère le M2M – ne sont plus de la pure science-fiction. Le réseau Internet ne relie plus simplement aujourd’hui des humains à des humains (le Web). Il sert aussi à connecter des machines à des serveurs. Et des machines à des machines.

Pour beaucoup d’analystes, le M2M (ou « Machine to machine », qui désigne la communications embarquées entre matériels) est et sera une source de transformations aussi importantes que les innovations technologiques nées avec le début d'Internet dans les années 90. Certains, chez Alcatel-Lucent, parlent même d'une « nouvelle révolution industrielle ».

Il faut dire que tous les facteurs semblent converger vers ce réseau d’utilisateurs et de choses que Marissa Mayer (alors chez Google et nouvelle Présidente de Yahoo!) décrit comme « un système nerveux de la planète en train de se constituer ».

Dans cette nouvelle évolution, les serveurs, le Cloud, le Big Data, le In-Memory, les SGBD, l’analytique en temps réel, la fibre, la baisse de l’alimentation électrique des appareils (ZigBee, etc.),toutes les avancées IT sont impliquées pour que les informations envoyés par les « choses » soient acheminées et traitées en temps réel.

Dans le M2M, la boucle est plus courte puisque l’information ne circule qu’entre deux objets (une voiture « dialogue » avec une autre) mais ce duo est souvent lui-même inclus dans l’Internet des Objets (une voiture peut être connectée pour donner des informations actualisées sur le trafic réel – et non pas estimées, tout en dialoguant avec son entourage proche pour adapter la sécurité du véhicule).


Intéressant, me direz-vous. Mais en quoi cela concerne-t-il des décideurs informatiques ?

Tout simplement parce que le M2M, comme Internet donc, risque de modifier les métiers et l’entreprise.

SAP, qui s’intéresse de très près au sujet comme d’autres géants de l’IT, va même jusqu’à affirmer que « les entreprises qui tarderont à déployer les technologies M2M doivent s’attendre à prendre du retard sur leurs concurrents ».

Ce point de vue ne sort pas de nulle part. Il s’appuie sur le fait que de nombreux DSI sont déjà sensibilisés à ces sujets.

Les résultats, dévoilés aujourd’hui, d’une étude Harris Interactive (pour SAP) montrent en effet que près de 30 % des décideurs IT estiment certes que les villes intelligentes constituent le résultat le plus bénéfique du déploiement des technologies M2M (notamment, des « villes hautement intelligentes » (sic) capables de collecter et d’analyser d’importants volumes de données issues d’équipements connectés et de l’activité des citoyens sur les réseaux sociaux, en temps réel).

Mais ces résultats montrent surtout qu'une une nette majorité de ces professionnels estime que le M2M fournira aux entreprises une visibilité métier approfondie, avec la capacité de répondre à des événements survenus dans le monde physique, ainsi qu'une plus grande efficacité, une plus grande productivité et une collaboration renforcée.

La possibilité d’augmenter la mobilité des effectifs est également identifiée comme l’une des grandes opportunités du M2M dans un environnement professionnel.


L’étude indique que la plupart des décideurs IT de six pays (Inde, Brésil, Royaume-Uni, États-Unis, Allemagne et Chine) appréhendent le M2M comme la suite naturelle de la « consumérisation de l’IT » et du BYOD.

« Le nombre d’objets connectés à Internet devrait atteindre 50 milliards à l’horizon 2021. Les consommateurs jouent un rôle central dans cette transformation, explique Sanjay Poonen, Président de la division Solutions technologiques et Mobilité de SAP. Aujourd’hui, les technologies de M2M sont principalement utilisées pour collecter d’importants volumes de données produites par des machines. "L’Internet des objets" franchit une étape supplémentaire avec l’intégration de données issues de machines, de PGI, de systèmes de GRC, de réseaux sociaux et plus encore, en temps réel, pour permettre aux êtres humains d’interagir intelligemment avec des équipements, et ceux-ci avec d’autres humains en une collaboration sociale ultime de l’homme et de la machine ».

Conséquence pour les entreprises, elles doivent mettent en place « une infrastructure technologique capable de gérer le Big Data, des fonctions analytiques et de mobilité dans le Cloud, en toute sécurité ».

À l’inverse, 70 % des décideurs IT des six pays étudiés estiment que ceux qui échoueront à déployer les technologies de M2M prendront du retard.

Si les bénéfices sont potentiellement nombreux (gestion automatique des stocks, mobilité accrue, réactivité optimale aux évènements extérieures, etc.), tous les professionnels de l’étude identifientun obstacle majeur : une pénurie des compétences.

Mais cet obstacle n’est pas le seul. Plusieurs barrières freinent encore le mouvement « dont l’absence d’offres complètes adaptées à plusieurs industries différentes, ou encore les problèmes d’administration, de sécurité, et de gestion du Big Data, ainsi que le manque de solutions de connectivité mondiales répondant aux besoins des entreprises multinationales », explique Sanjay Poonen.

Sans oublier, bien sûr, la question clé de la disponibilité d’infrastructures haut débit – 4G/LTE notamment.



Tous ces obstacles à l’arrivée massive du M2M dans l’entreprise ne seront pas surmontés d’un coup de baguette magique. Comme dit le diction, que soit Rome ou Paris, les cités ne se sont pas faites en un jour. Il n’y a donc pas de raison que les villes (hautement) intelligentes – et les entreprises qui s’y inscrivent – dérogent à la règle. Mais le mouvement semble bel et bien en marche. Reste à savoir la vitesse de celui-ci.

Juste une remarque, pour conclure. On regrettera que l’étude de Harris Interactive et de SAP ne demande pas les avis des décideurs français.

Ce que nous faisons donc ici pour corriger cet oubli regrettable.

Source : SAP (infographie des résultats de l’étude disponible depuis cette source)

Et vous ?

 Pour vous, le M2M et l’Internet des Objets sont-ils : de nouveaux « buzz words », de la science-fiction, un avenir très lointain ou l’avenir proche des villes et des entreprises ?

 Quelles sont les applications positives que vous imaginez pour ces deux technologies ? Et leurs effets pervers ?

 Quels freins identifiez-vous à l’avènement du « Machine to Machine » dans votre entreprise ?

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