D'après un sondage effectué par l'entreprise conseil Berndt + Partner, 20 à 25% de denrées alimentaires sont jetées à la poubelle en Europe alors qu'elles auraient été encore bonnes pour la consommation. La date limite de consommation qui doit figurer sur tous les emballages de produits est également responsable de cette situation. Lorsque cette date est atteinte, les denrées sont souvent jetées à la poubelle. Pourtant, la mention « à consommer de préférence avant » ne signifie pas que le produit concerné est impropre à la consommation une fois cette date dépassée, mais tout simplement que sa couleur ou sa consistance peut changer. Les emballages de grandes tailles actuellement encore très répandus accentuent le problème. La date limite de consommation est souvent atteinte alors que l'emballage n'est pas encore vide.

Les petits emballages adaptés aux consommateurs devraient contribuer à remédier au problème. « Nous sommes d'avis que les emballages portions destinés aux célibataires par exemple pourraient contribuer à freiner le gaspillage alimentaire », affirme Christian Traumann, directeur de Multivac Sepp Haggenmülller, le spécialiste bavarois de l'emballage.

Solutions d'emballages intelligents. Les indicateurs temps température (ITT) sont une autre approche pour combattre les pertes et le gaspillage. Ils ont pour but d'informer à tout moment sur l'état de fraîcheur du produit. Leur utilité consiste par exemple à signaler des ruptures dans la chaîne du froid. BASF et l'entreprise suisse Freshpoint proposent déjà des étiquettes munies d'une encre thermochromique spéciale. Elles sont appliquées sur l'emballage. Lorsque le contenu de l'emballage est impropre à la consommation, la couleur de l'étiquette change.

La recherche se penche également sur des emballages actifs qui interagissent avec le produit conditionné. Les bouteilles en PET sont préparées avec des absorbeurs d'oxygène comme le fer, afin que les boissons sensibles à l'oxygène comme la bière ou les jus de fruits restent consommables plus longtemps. Ou encore des films sont enrichis de substances de conservation comme l'acide sorbique pour combattre la prolifération de germes sur les produits alimentaires. Des voix critiques s'élèvent néanmoins pour déplorer que, dans le cas des emballages actifs, des produits chimiques supplémentaires altèrent le caractère naturel des denrées. Les chercheurs de l'institut IVV (Institut allemand Fraunhofer pour le génie des procédés et l'emballage) à Freising en Bavière souhaitent remédier à la situation : ils développent des matériaux antimicrobiens à base d'extraits de plantes, comme le romarin par exemple. « De cette manière, les producteurs de denrées alimentaires peuvent répondre à la demande des consommateurs souhaitant disposer de produits naturels et sains », confirme Sven Sängerlaub, responsable du développement de matériaux à l'institut IVV.

L'inconvénient de ces emballages intelligents est que leur fabrication est relativement coûteuse. Si davantage de matériaux sont utilisés pour produire, par exemple, un emballage « plus résistant », des ressources supplémentaires sont alors nécessaires. La branche cherche donc à compenser les coûts plus élevés encourus par les emballages « intelligents » en réalisant des économies en un autre endroit de la chaîne de création de valeurs alimentaires. Ainsi, les fabricants de machines d'emballage tentent d'accroître l'efficacité de leurs lignes par une plus grande automatisation et des process optimisés.

Multivac propose, par exemple, à ses clients des technologies innovantes qui garantissent, entre autres, une diminution de la quantité de déchets de film lors de leur fabrication, explique la responsable du marketing Valeska Haux. Ceci est obtenu par outils de coupe par exemple. Intégrer des modules de manutention à la ligne de conditionnement assure par ailleurs un contrôle de qualité exact de l'emballage, ce qui garantit une protection maximale du consommateur, ajoute Valeska Haux. « Nous augmentons l'efficacité et l'hygiène de nos installations et évitons les déchets dès le stade de la production », souligne Mathias Dülfer, directeur de Weber Maschinenbau. Le spécialiste des machines de coupe hautes performances optimise constamment son portefeuille d'installations. Sur les machines de la dernière génération, des techniques de couteaux innovantes, des concepts de commande intuitifs et une construction ouverte sont garants d'une commande aisée, d'un bon accès, d'une bonne aptitude à l'inspection ainsi que d'un nettoyage facile. « Tout cela contribue à une production plus économique, plus sûre et donc plus durable », ajoute Mathias Dülfer.

L'emballage de produits alimentaires plus sûr doublé d'un rendement accru – c'est également ce que vise le constructeur espagnol de machines Ulma Packaging. A interpack 2014, les Espagnols présenteront entre autres des nouveaux systèmes d'emboutissage profond pour les emballages skin. La principale fonction de ce type d'emballage est de prolonger la durée de conservation du produit mais aussi d'éviter la perte de liquide par suintement, ce qui a pour effet de retarder la prolifération des germes.

D'autre part, Ulma a mis au point une nouvelle commande pour tous les modèles de machines avec un logiciel d'utilisation facile qui « promet des accroissements considérables de la productivité, quels que soient les systèmes » comme l'indique l'entreprise.

Il existe déjà toute une série de concepts pour lutter contre les pertes alimentaires et leur réalisation à l'échelle industrielle peut être envisagée en maîtrisant leurs coûts grâce aux progrès techniques de production accomplis en terme d'efficacité. Les producteurs de denrées alimentaires pourront s'en convaincre à interpack et en découvrir de nouvelles toujours plus performantes.