mercredi 12 février 2014

Ne confondons pas … biologique, écologique, équitable, diététique et locavore

Souvent utilisé l’un pour l’autre, chacun de ces termes recouvre des réalités différentes qui ne se recoupent pas forcément. 
En consomm’acteur vigilant, nous pouvons regarder attentivement les produits alimentaires et lire les informations portées sur les étiquettes et les emballages.
Biologique fait référence à l’agriculture biologique qui utilise des modes de production respectueux des plantes et animaux. On dit d’un produit alimentaire qu’il est biologique, lorsqu’il est obtenu sans l’utilisation quasi totale de substances chimiques (pesticides et engrais) dans le respect d’un cahier des charges officiel et dont le respect est contrôlé.
Un logo européen (la feuille d’étoiles sur fond vert) existe pour les denrées alimentaires. Le logo AB, plus connu des français, peut être associé au premier.
Ecologique signifie bon pour l’écosystème Terre. Un produit alimentaire écologique doit limiter au maximum les atteintes à l’environnement, aux milieux naturels, ne pas gaspiller les ressources et respecter les eaux, les sols, l’air, … donc limiter les longs trajets producteurs de CO² (qui accélère le réchauffement climatique), les emballages excessifs et non recyclables, rechercher le recyclage maximal des emballages.
Donc, un aliment n’est pas écologique, lorsqu’il y a gaspillage des ressources naturelles ou impossibilité de recycler son emballage ou atteinte au milieu naturel pour le produire.
Il n’existe pas de logo écologique pour les denrées alimentaires.
Bon à savoir : Le prix de l’emballage représente en moyenne 20 % du prix du produit alimentaire acheté ! Donc, plus il y a d’emballage et plus c’est coûteux.
Un aliment peut être écologique, (en minimisant l’énergie et les trajets pour le produire, en étant emballé en « recyclable »), sans être produit selon les règles de l’agriculture biologique, sans respecter celles du commerce équitable, sans offrir de caractéristiques diététiques particulières.

Equitable fait référence au commerce équitable. «Le Commerce Equitable est un partenariat commercial, fondé sur le dialogue, la transparence et le respect, dont l’objectif est de parvenir à une plus grande équité dans le commerce mondial. Il contribue au développement durableen offrant de meilleures conditions commerciales et en garantissant les droits des producteurs et des travailleurs marginalisés, tout particulièrement au Sud de la planète. Les organisations du Commerce Equitable (soutenues par les consommateurs) s’engagent activement à soutenir les producteurs, à sensibiliser l’opinion et à mener campagne en faveur de changements dans les règles et pratiques du commerce international conventionnel.» Ces objectifs rejoignent parfois ceux de l’agriculture biologique.
Une évolution se dessine : « Les coopératives de producteurs de commerce équitable privilégient des modes de productions de type agriculture paysanne, nettement plus respectueuses de l’environnement que l’agriculture industrielle. L’impact en termes de protection de la biodiversité est important et le commerce équitable a d’ailleurs permis à de nombreuses coopératives de producteurs d’opérer une conversion vers l’agriculture biologique. » (extraits du site Plate-forme pour le commerce équitable 
http://www.commercequitable.org/)
Le site annonce que plus de 60% des produits alimentaires et diététiques (encore une fois amalgame) sont aussi issus de l’agriculture biologique. Concrètement, un aliment peut provenir du commerce équitable sans être produit selon les règles de l’agriculture biologique, sans être écologique, ni diététique. 
Diététique désigne selon le Larousse, la « science ayant pour objet l’étude de la valeur alimentaire des denrées et celles des maladies entrainées par la mauvaise nutrition, ainsi que la détermination des rations convenant aux diverses catégories de personnes. Le terme évoque implicitement la santé au travers de l’alimentation, mais c’est parfois trompeur ! Concrètement, un produit « diététique » devrait être dénommé ainsi, parce qu’il convient pour un régime alimentaire particulier : sans sel, sans gluten, ….
Mais, de plus en plus, le terme « diététique » est utilisé par les fabricants pour attirer les consommateurs sur des aliments enrichis ou garantis en vitamines, etc.  Il n’existe pas de logopour les produits alimentaires diététiques, seulement des mentions ou déclarations du producteur.
Un aliment n’est pas diététique lorsqu’il participe au déséquilibre alimentaire (excès de graisses, de sucres, de sel, pauvreté en vitamines et en oligo-éléments).
Un produit portant le mot diététique sur son emballage peut ne pas être bon pour la santé ! Il peut n’être ni biologique, ni écologique, ni équitable. Les supermarchés en rangeant ensemble produits alimentaires biologiques et diététiques cultivent l’ambiguïté.
Locavore définit « la personne qui décide de ne consommer que des fruits et des légumes locaux et de saison pour contribuer au développement durable » selon le Larousse. De fait, le locavore s’intéresse aux produits locaux, pas seulement aux fruits et légumes. On admet que les produits locaux sont issus d’un périmètre d’au maximum 150 à 200 km à la ronde.
Le locavore choisit des produits locaux pour différents motifs : circuit-court (transport moins polluant et connaissance du producteur), produits frais et de saison, parfois biologiques (moindre usage des pesticides), économie de l’eau virtuelle, soutien des conditions de travail des producteurs, souci du respect des animaux. 
Le locavorisme n’est pas forcément biologique. Il n’existe pas encore de terme définissant à la fois un aliment biologique et écologique produit localement. Il n’existe pas de logo non plus.
Des exemples où les concepts se mêlent sans se recouper …
  • Des biscuits peuvent être produits à base d’aliments produits en agriculture biologique, mais ne venant pas du commerce équitable ; ils peuvent comporter de l’huile de palme biologique, chargée en matière grasse hydrogénée (acides gras « trans » à éviter pour la santé) et être emballés dans des sachets plastiques multiples (gaspillage de ressources pétrolières) et dans du carton d’emballage (recyclable).
  • Les viandes découpées biologiques et présentées dans des barquettes de polystyrène sont certes biologiques, mais leur emballage n’est pas du tout écologique : la barquette est un pur produit du pétrole, non recyclable, qui finit dans les ordures ménagères.
  • Les tomates produites sous serre chauffée et hors saison au bout de l’Europe peuvent être biologiques, mais ne sont pas écologiques, à cause de la forte dépense énergétique nécessaire pour les produire et les transporter. En plus, côté saveur, elles n’ont rien à voir avec celles qui poussent en été en pleine terre.
Quelques conseils
  • Choisir son lieu d’achat : Le gérant du magasin de produits biologiques sera davantage prêt à répondre à vos questions que le directeur d’un hypermarché, une amap passe contrat avec le producteur qui doit informer les amapiens, …
  • Acheter en vrac ou à la coupe : il y aura moins d’emballage et vous n’achetez que la quantité nécessaire
  • Réclamer les affichages obligatoires devenus illisibles pour la viande
  • Lire la liste des ingrédients plutôt que les mentions commerciales et rejeter ce qui ne vous convient pas
  • Évaluer l’emballage et délaisser les emballages superflus ou non recyclables
  • Choisir un produit selon le logo qu’il porte : le label rouge ne désigne pas un aliment biologique
  • Poser des questions sur les traitements utilisés, le lieu de production, le moyen de transport, …
Après tout, c’est vous qui décidez de ce que vous achetez, de ce que vous mangez et de l’impact de vos achats !
Source: Alliance Terre Vie (http://goo.gl/h1e7mg)

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