mardi 18 février 2014

Manger des insectes

« Et dire qu’il est parfois compliqué de faire manger une pomme à un enfant, on ne s’imagine pas qu’il sera aussi facile de lui faire goûter à une petite bêbête ». Dans les écoles, il n’est plus rare de voir des enseignants faire découvrir l’entomophagie(le fait de manger des insectes) à leurs élèves, dans le cadre du cours de sciences, de morale…

Les élèves adorent…

Si l’idée de goûter à des œufs de fourmis ou de croquer à pleines dents une chenille d’Afrique vous donne la nausée, sachez que, dans une centaine de pays sur la planète (Mexique, Thaïlande, Laos, Afrique du sud, Botswana, Colombie, Venezuela…), les insectes comestibles tiennent une part importante dans le régime alimentaire des populations. les élèves de 1ère année des Athénée Liège 1 et Ans en savent maintenant quelque chose, eux qui n’ont pas hésité à goûter les vers de farine (ou ténébrions) et les grillons présentés par leur professeur, dans le cadre d’une leçon sur l’environnement.

Un intérêt à la fois écologique et économique

Des enfants qui ont parfaitement compris l’intérêt de revoir en profondeur nos habitudes alimentaires. « Les insectes sont très riches en protéines, explique David, 12 ans. « Et il y a d’autres avantages aussi : ils sont une solution pour lutter contre la famine dans le monde » avance aussi Mattéo. « Sans oublier qu’il ne faut que 2 kilos de nourriture végétale pour obtenir 1 kg d’insectes… une viande de bœuf du même poids nécessitera 10 kg de céréales », complète Mouna.
Depuis 2008, la FAO (l’agence des Nations unies pour l’agriculture et l’alimentation) recommande de consommer des insectes plutôt que de la viande, pour des considérations à la fois économiques et écologiques. En 2011, l’Union européenne a également investit 3 millions d’euros dans la recherche et la promotion des insectes dans notre alimentation. L’idée est n’est pas de proposer des sauterelles au petit déjeuner mais, petit à petit, de faire accepter au consommateur la présence de ces petits animaux. Pour cela, le mieux est de les cacher. Les produits à base d’insectes rencontrent un certain succès, même s’ils sont confinés, pour l’heure, dans les rayons de certains magasins bios. « Les gens sont curieux, nous explique Pierre Lecoq, le patron du magasin culinaire « Amon Tchiniss » (http://goo.gl/2bSkXc), situé à Baugnez (Malmedy). Ce qui marche le mieux, ce sont les sucettes, avec des vers ou des scorpions. Ou alors les insectes séchés que l’on peut manger à l’apéritif ». Il existe même une tartenade composée de carottes, de jus d’orange et de ténébrions et commercialisée par la société Green Kow.
Des associations et des musées existent également et peuvent faire découvrir aux plus petits le monde fascinants des insectes… comestibles ou non. Ainsi,l’insectarium Jean Leclercq (http://goo.gl/JR9Rns), situé à Waremme, propose, en plus de son exposition permanente, des animations sur le thème de l’entomophagie, en collaboration avec l’Université de Liège.

Briser les tabous alimentaires

Il y a quelques jours, l’Agence fédérale pour la sécurité de la chaîne alimentaire (AFSCA), l’institut chargé de surveiller la sécurité alimentaire, autorisait la consommation en Belgique de dix insectes dont le grillon domestique, le criquet migrateur africain, le ver de farine géant ou le grillon à ailes courtes. L’Europe devrait fort logiquement suivre notre exemple.
Mais que pensent les élèves de leur dégustation? Les insectes sont-ils bons?« Certains ont un goût de noisette » s’étonne Florian. « Mais la grosse chenille, je n’aimais vraiment pas » avoue Elsa. D’autres n’ont pas osé toucher ne serait qu’une patte de fourmi. Mais le tabou est brisé… C’est le plus important.
Vous souhaitez en savoir plus? Allez jeter un œil sur ce reportage (http://goo.gl/mVobLm).

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