Ils ont fleuri sur les routes dès l’arrivée des beaux jours. Fruits et légumes de la ferme, fruits frais de pays, abricots du Gard. Ces panneaux émanent pour la plupart de producteurs qui proposent leurs produits en vente directe. Un débouché plus naturel que la grande distribution pour une clientèle friande de produits locaux. Et le terroir fait recette.
Outre le succès des marchés de pays, les divers commerces installés en bord de route ont leurs fidèles. Le petit magasin que gère Francis Larguier, sur la RN 86 vers Saint-Nazaire, plaît aux touristes comme aux locaux, qui constituent tout de même la clientèle majoritaire. Producteur de cerises, abricots et asperges, installé à Tresques, il a repris cette boutique il y a quatre ans. Des étals bien achalandés, également abondés par des produits qu’il achète : des melons de Montfaucon, des kiwis de Saint-Paulet-de-Caisson, des pêches, oignons ou encore du vin. Cette double activité fait de lui un producteur-négociant. Une distinction parfois omise par certains adeptes de la vente directe, abusant de l’appellation “producteur”, qui fait mouche auprès des clients non-initiés.
Pourtant, dès qu’un producteur « achète une part de ce qu’il vend, il doit se présenter aussi comme négociant », rappelle à dessein Patrick Chauchon, chef du service produits alimentaires à la Direction départementale de la protection des populations. Son service écume les routes du département depuis début mai, traquant les infractions et rappelant la loi (lire aussi ci-contre). Car si la réglementation est claire, les pratiques le sont parfois moins. Les réponses évasives ou fuyantes de certains producteurs croisés en bordure de chaussée en témoignent.
Daniel et Audrey Estellon ne connaissent pas ce problème. Ils ont choisi de rejoindre Bienvenue à la ferme (BLF), un réseau national initié par les chambres d’agriculture et qui a vu le jour dans le Gard rhodanien en 1986. Aujourd’hui, il compte 170 adhérents dans le Gard. Installée à Sabran, la ferme du couple est bien signalée par des panneaux. « Nous exploitons cinq hectares, répartis entre le maraîchage et les arbres fruitiers. » Leur credo ? Le contact avec les clients et des fruits et légumes de saison uniquement. Leur clientèle ? Des touristes l’été mais surtout des locaux et des habitués.
Le bouche-à-oreille, c’est aussi ce qui fait tourner la petite activité d’Eugène Charmasson, à Saint-Victor-la-Coste, également membre de BLF. Ce viticulteur a lancé en 2006 la marque les Vergers de Marceline, du nom de son épouse. Ce qui était au départ destiné à assurer un revenu complémentaire, au moment où la viticulture connaissait des difficultés, est devenu une passion. Raisin, pomme, cerise, abricot et poire, il fabrique chaque année 3 000 bouteilles de jus qu’il vend à son exploitation ou sur les marchés.
Une manière de s’assurer un débouché à l’année. Pour le plus grand bonheur de la famille, des amis et des voisins, ses principaux clients. Dans quelques mois, il espère ouvrir un gîte pour accueillir des touristes. Une diversification d’activités également envisagée chez les Molton et que promeut le réseau Bienvenue à la ferme, auquel ils adhèrent. Etablis à Roquemaure, Christian, Denise et leur fils Mathieu, travaillent en famille. Les parents produisent une large gamme de légumes de saison sur leur exploitation de trois hectares, qu’ils gèrent depuis 1985. Leur fils, lui, est négociant ; il achète des fruits qu’il revend sur les marchés, avec ses parents. « Avant, on travaillait surtout avec la grande distribution, mais ça devenait difficile pour les petits producteurs », note le couple, adepte de la vente sur l’exploitation depuis quatre ans.
Même goût pour le terroir, le contact direct avec le client, les produits de qualité, les producteurs en vente directe partagent une philosophie commune. Mais face à des pratiques diversifiées, mieux vaut tout de même rester un consommateur averti.
Source: http://goo.gl/OUEBn
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