lundi 20 août 2012

Un guide de bonnes pratiques d’hygiène «Consommateurs» ?


Moi qui pensait naïvement que la Direction Générale de l’Alimentation (DGAl) ne s’occupait que des entreprises alimentaires, voilà maintenant que la DGAl a décidé de s’occuper des consommateurs et comme j’en suis un, j’ai décidé de m’y intéresser.
Je m’explique, « L’Agence française de sécurité sanitaire des aliments (Afssa) a été saisie le 6 avril 2009 par la Direction Générale de l’Alimentation (DGAl) d’une demande d’avis sur un guide de bonnes pratiques d’hygiène « Consommateurs ». » Devant l’urgence d’une telle demande, l’Afssa a répondu par un avis du 22 janvier 2010 et mis en ligne le 19 mars 2010.potrosac
  • La production d’aliments sains incombe avant tout à l’industrie agro-alimentaire;
  • L’éducation des consommateurs est capitale pour favoriser l’adoption de pratiques alimentaires saines dans les foyers; et,
  • Une communication interactive avec les consommateurs est importante pour garantir que les valeurs et les attentes de la société seront prises en compte dans le processus de prise de décisions. »
Chacun est libre de penser ce qu’il veut des guides de BPH mais cela améliore t’il réellement les choses sur le terrain, c’est un autre débat mais cela me semble important de le souligner.
On apprend donc que « Ce guide a été rédigé par les associations de consommateurs avec un accompagnement soutenu des administrations. »
L’avis scientifique de l’Afssa est demandé sur :
  1. le choix des dangers retenus,
  2. la capacité des mesures proposées à assurer la sécurité des denrées alimentaires, de l’achat à la consommation.
Sur la structure du guide, « Les administrations reconnaissent que le document peut apparaître assez complexe pour des consommateurs non spécialistes. »
Sur les dangers microbiologiques, l’Afssa a l’amabilité de noter que « Cette section comporte des inexactitudes et incohérences qu’il convient de corriger ».

À propos des températures, l’Afssa précise qu’« il convient de préciser la signification des gammes de températures de croissance indiquées dans le tableau. D’autre part, la température minimale de croissance n’est pas toujours l’élément le plus important à connaître pour maîtriser le danger. Quand la pathologie est provoquée par une toxine, il faut préciser la température minimale de synthèse des toxines. En outre, les consommateurs pensent très souvent, à tort, qu’il suffit d’une bonne cuisson pour éliminer les dangers. La sensibilité des toxines à la chaleur est donc une donnée importante à préciser. » Mais apparemment, il n’est pas question de l’usage du thermomètre pour vérifier la température interne de la viande, comme cela est fait dans nombre de pays, mais seulement de préférer à la formulation « cuisson des viandes à cœur ».

Sur les dangers chimiques, le débat est proche de celui sur le bisphénol A et cela devient un vrai casse-tête.
Sur les dangers physiques, il me semble que les aliments de petite taille (ou corps étrangers) devrait être pris en compte, ainsi selon la Commission de Sécurité des Consommateurs, « Ne laissez pas les jeunes enfants s’approcher des produits alimentaires de petite taille comme les cacahuètes, amandes et autres pistaches. »
Un paragraphe assez distrayant est celui sur les « Mesures préventives liées aux dangers microbiologiques » (paragraphe 3) car certaines d’entre elles sont jugées par l’Afssa excessives voire fantaisistes.
Le volet sur « L’entretien des équipements, des plans des travails et des ustensiles » me va bien. En effet, le recours systématique à l’eau de Javel n’est pas retenu, « La désinfection des équipements et des plans de travail n’est pas obligatoire. Il vaudrait mieux privilégier un maintien des surfaces propres et sèches entre les usages. La javellisation doit être réservée aux surfaces qui sont, accidentellement ou par négligence, restées sales et humides pendant longtemps. »
consumersEn conclusion, Concernant la pertinence des bonnes pratiques d’hygiène de l’achat à la consommationl’Afssa dit que « le document comporte un certain nombre d’imprécisions sur des mesures importantes. En outre, certaines recommandations sont excessives ou impraticables. »

Au final, ce guide aura droit à un second avis de l’Afssa car « Les fiches pratiques devront être fortement améliorées afin de mettre en avant avec pédagogie les recommandations primordiales. Ces fiches pratiques pourront être soumises à l’Afssa après prise en compte des remarques formulées dans le présent avis et dans la note destinée aux rédacteurs. »

Bon, ce n’est pas tout de suite que ce guide verra le jour, à suivre …
MaJ du 21 mars 2010 : Les allergènes ne sont pas considérés comme des dangers pris en considération.


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