Le phénomène « Drive » est ce que l’on pourrait appeler à juste titre, dans le secteur des enseignes de distribution à dominante alimentaire, l’évolution de la livraison à domicile. Cette dernière, lancée grâce à internet dans les années 2000, n’a pas reçu le succès escompté par les grandes enseignes, principalement du fait des frais de livraison trop élevés.
Mais la commande via internet reste une source non négligeable de parts de marché. La solution, c’est le « Drive ». Quelque peu similaire au concept proposé par les fast food, le « Drive » dans la grande distribution, consiste à commander ses courses sur internet, pour ensuite aller directement les récupérer sur place. Plus de frais de livraison, plus de créneau horaire à respecter, beaucoup moins de contraintes. C’est en tout cas ce que démontre Delphine Sion, dans son étude « France ViewPoint », diffusé par CBRE.
L’étude décrit une véritable demande en provenance du web : « le poids du e-commerce est de plus en plus important. Au terme du premier trimestre 2012, le montant des ventes en ligne est estimé à 11 milliards d’euros, soit une augmentation de 24% sur un an. » Et la France est loin d’être à part. En effet, « le nombre de cyberacheteurs français a progressé de 11% pour atteindre 31 millions d’acheteurs sur internet ». Mais selon l’étude, le marché n’est pas encore mature et « l’essor du e-commerce apparaît inévitable à moyen terme car les cyber-chalands consomment de plus en plus via ce canal ».
Le concept du « Drive » en France est né en 2004, par l’intermédiaire du Groupe Auchan qui lançait son pure player Chronodrive. L’idée s’est rapidement propagée aux autres Groupes, et aujourd’hui, dix entrepôts sont construits chaque mois : « Force est de constater que la barre des 1 000 Drives ouverts en France est franchie, un concept bien développé dans les régions Pays de la Loire et Bretagne (...) Leclerc à lui seul dit ouvrir un à deux drives par semaine. »
L’étude décrit trois types d’organisation logistiques, avec tout d’abord le drive "solo" qui consiste en un entrepôt construit de plain pied ou sur 2 niveaux, sur un site indépendant avec une emprise foncière d’environ 5 000 m², avec 2 000 m² de bâti et le reste de parking et voies de circulation. Le drive "accolé", qui est un entrepôt d’environ 2 000 m² de bâti accolé à l’hypermarché ou supermarché existant mais qui fonctionne et s’approvisionne de manière autonome. Le drive "store picking", qui consiste à préparer la commande directement dans les rayons de l’hyper ou du supermarché et doit donc être accolé à ce dernier.
Pour conclure, l’étude fait le point sur l’aspect commercial et immobilier du concept : « Les entrepôts drive ne sont pas considérés comme des surfaces de vente mais sont assimilés à des entrepôts de marchandises. Ces espaces ne sont pas affectés à la circulation de la clientèle en vue d’effectuer des achats dans la mesure où l’acte d’achat a déjà été effectué en ligne et que les clients viennent uniquement retirer les produits dont ils se sont déjà portés acquéreurs. Ainsi, ces surfaces non commerciales échappent aux règles de passage en Commission Départementale d’Aménagement Commercial (CDAC). »
Source: http://goo.gl/EQm8v
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