vendredi 26 octobre 2012

Dans les coulisses du plus grand supermarché du monde




Il a lieu tous les deux ans, réunit des milliers d'exposants et plus de 150 000 visiteurs durant 5 jours. Le SIAL est aussi le plus grand laboratoire d'innovation de l'agroalimentaire : le pire y côtoie le meilleur, de rencontres improbables entre ingrédients et arômes, de créations des magiciens du goût en caricatures du pire de la malbouffe... 




Dimanche, jour de son inauguration officielle par huit ministres, j'ai eu l'honneur d'être sollicitée pour animer trois débats télévisés, en direct sur le plateau du SIAL.

J'ai commencé par le thème du drive, ce nouveau format de la distribution alimentaire, face à un invité unique, observateur de la grande distribution. Intéressant, ce drive, qui nous montre comment le consommateur français se rapproche inexorablement de l'américain, avec évidemment, plusieurs décennies de retard... 

Le second débat, portant sur le partage des valeurs entre industriels, distributeurs et producteurs, m'a valu d'être (bien) entourée : Jacques Creyssel, Président de la Fédération des enseignes du commerce et de la distribution, ancien bras droit de Laurence Parisot au Médef, rien que ça !, Jean-René Buisson, Président de l'Ania, l'Association nationale des industries alimentaires, encore un « petit débutant », et enfin Xavier Beulin, Président de la FNSEA, représentant des exploitants agricoles...autant dire que je me trouvais aux premières loges pour appréhender (ou tenter de le faire) les points de friction entre ceux qui, au final, orientent non seulement le contenu de nos assiettes, mais aussi leur coût !
Je vous le dis tout net, je n'ai pas réussi à en savoir plus, préoccupée que j'étais à essayer de leur poser les bonnes questions pour obtenir les vraies réponses. Surtout, les plus hauts représentants de l'agroalimentaire sont parfois capables d'emprunter aux politiques des éléments de langage sinon diplomatiques, du moins...opaques !

Le troisième débat que j'ai animé ensuite était finalement le plus « reposant » : il s'agissait d'évoquer le « foodservice », c'est à dire la restauration hors domicile. J'avais à mes côtés un expert de la question, plus deux jeunes et dynamiques co-fondateurs de cantines parisiennes, chics et hygiénistes. L'état des lieux s'est fait en douceur, sans grandes révélations mais avec la sérénité propre à ceux qui maîtrisent leurs affaires...

Ma journée marathon ne s'est pas arrêtée là : j'ai également animé, pendant 45 minutes, une conférence intitulée « Gastronomie et parfums, sources d'innovation infinies », où j'ai bien entendu pu aborder les thèmes qui me sont chers et qui, je l'espère, vous sont devenus également plus familiers, au fil des pages de ce blog. Je crois avoir, en passant, réussi à éveiller l'intérêt sinon la curiosité de plusieurs auditeurs de différentes nationalités, du Chinois au Suisse en passant par le Coréen, l'Algérien et quelques compatriotes intrigués par mon propos, qui s'étaient faufilés dans la salle, à moins bien sûr qu'ils n'aient trouvé là une belle occasion pour fermer les yeux en toute discrétion... car le SIAL, véritable poumon de notre alimentation d'aujourd'hui et de demain, s'il est passionnant, nécessite des batteries bien chargées, dans tous les sens du terme, pour en venir à bout !

Bilan : un « chariot » rempli d'émotions audiovisuelles, mais aussi une sensation d'indigestion chronique après avoir embrassé du regard tant de stands regorgeant de nourriture, et imaginé la problématique de sa redistribution, bref, une envie de partage plus juste et plus tranché que jamais, pour que le SIAL d'aujourd'hui et celui de 2014 soit un peu le « SIAL du coeur ». Un titre que Coluche, j'en suis sûre, n'aurait pas hésité à lui décerner. 





Source: Du nez au palais (http://goo.gl/nNI5p)

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