Migros entend se développer hors des frontières helvétiques. Sa coopérative zurichoise a racheté 290 supermarchés allemands Tegut, pour un prix non précisé.
A la recherche de relais de croissance, Migros s'étend en Allemagne. Sa coopérative zurichoise s'empare des 290 filiales de Tegut. Cette chaîne de supermarchés, qui a réalisé l'an passé un chiffre d'affaires de 1,17 milliard d'euros (1,42 milliard de francs), emploie quelque 6400 collaborateurs.
Les magasins sont sis dans les Laender de Hesse et de Thuringe, au nord de la Bavière, ainsi qu'à Göttingen (Basse-Saxe) et à Mayence (Rhénanie-Palatinat). Le siège de l'entreprise, qui soufflera ses 65 bougies en novembre, se trouve, lui, à Fulda (Hesse).
Ce rachat ne constitue pas une surprise, Migros Zurich avait confirmé, la semaine dernière, mener des discussions avec Tegut. Jeudi, à Zurich, les protagonistes ont officialisé leur union.
Ils ne pipent mot sur le montant de l'opération. Un prix «juste», s'est contenté de dire le directeur de Migros Zurich, Jörg Blunschi, auquel s'ajoutent des investissements nécessaires d'une somme en millions à deux chiffres.
Un rêve
«Pas une petite affaire». Mais «un rêve, nous sommes fiers». Ce rêve doit se concrétiser en janvier, sous réserve de l'approbation du conseil d'administration de la Fédération des coopératives Migros et des autorités de la concurrence.
Rêve et ambition
Migros ne cache pas son objectif de se développer hors des frontières helvétiques. Le groupe semble avoir épuisé son potentiel en Suisse, selon les observateurs. Vigueur du franc, tourisme d'achat et rude concurrence des «hard discounters» en Suisse mettent à mal sa rentabilité et sa croissance.
«L'expansion en Suisse pour Migros n'est encore possible que de manière relative», a admis Edi Class, président de Migros Zurich. Seul le segment bio présente encore des opportunités.
Fin août, le groupe s'est d'ailleurs allié avec la chaîne allemande Alnatura pour inaugurer, à Zurich, un premier supermarché exclusivement bio.
Les articles bio occupent, justement, une place de choix dans les rayons de Tegut. Les deux acteurs cultivent, de plus, des philosophies d'entreprise similaires. Theo Gutberlet s'est en effet inspiré des principes du père de Migros, Gottlieb Duttweiler, pour fonder Tegut en 1947.
Theo Gutberlet a toujours observé les idées du fondateur de Migros pour diriger sa société, a confié son fils Wolfgang lors de la conférence de presse.
Pas de produits allemands en Suisse
Tegut conserve son indépendance. La transaction ne concerne que ses affaires commerciales (quelque 4900 postes). Ses activités industrielles et agricoles (1400 employés environ) demeurent en mains de la famille Gutberlet.
Migros Zurich proposera ses produits dans les supermarchés allemands. En revanche, les consommateurs suisses ne pourront remplir leur chariot d'articles estampillés Tegut.
Au-delà de ce canal supplémentaire, cette acquisition représente plus globalement pour Migros une chance de croître outre-Rhin, où il est déjà présent du côté de Bâle.
Le marché allemand du commerce de détail progresse plus fortement qu'en Suisse. «Nous allons rendre Tegut d'attaque pour une expansion», a déclaré Jörg Blunschi.
En dehors du territoire d'origine de Tegut, il existe des possibilités d'extension dans le Bade-Wurtemberg, a poursuivi Jörg Blunschi. Le détaillant allemand s'est pour sa part félicité du renforcement futur de ses filiales et de sa capacité concurrentielle.
Migros Zurich ne lorgne pas seulement sur le secteur allemand de la distribution. A Munich, la coopérative ouvrira en novembre un fitness premium.
Source: Le Matin (http://goo.gl/a1X6i)
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