mardi 23 octobre 2012

La grande distribution fait des fruits et légumes un vrai produit d'appel


Double attrait pour les circuits courts

Le rayon "fruits et légumes" devient stratégique dans les nouveaux concepts des enseignes de distribution, déterminées à proposer plus de qualité mais toujours à moindre prix. Malgré des marges de manœuvre serrées, les opérateurs de la "supply chain" tentent de s'adapter...


Un rayon "fruits et légumes" pionnier en entrée de magasin dans l'hypermarché Auchan d'Avignon-Le Pontet, une "place de marché" redéployée dans le concept "Carrefour Planet", des îlots revalorisés chez Casino, Système U, Leclerc... Esthétisme des rayons, diversité de l'offre, investissements techniques (brumisation, éclairage LED...), la grande distribution fait des fruits et légumes un vrai produit d'appel.

Ces choix impactent l'organisation de la chaîne logistique dans un environnement où les marges de manœuvre restent faibles. "Les deux-tiers de nos coûts, carburants et salaires, sont inflationnistes, insiste Jean-Paul Meironnenc, délégué général de l'Union Nationale du Transport Frigorifique (UNTF).untf.fr/ . En 2013, l'instauration de l'éco-taxe va provoquer une hausse de 7 à 10% des coûts de transport. Il n'est pas possible de les répercuter sur les fruits et légumes, produits à faible valeur ajoutée, pour lesquels les distributeurs veulent des prix bas, tout en réclamant des conditions optimales en amont pour préserver leur qualité. Par exemple, le recours à la température dirigée n'est pas obligatoire pour les denrées d'origine végétale, mais l'ensemble des opérateurs l'exige. De plus en plus d'enseignes commandent donc le transport au départ du producteur pour mieux maîtriser la chaîne et faciliter la mutualisation des tournées."

Local = écologique

Canavese peut prendre des commandes jusqu'à une heure du matin et livrer dès 7h le lendemain.
Canavese peut prendre des commandes jusqu'à une heure du matin et livrer dès 7h le lendemain.
Pour Vincent Canavese, responsable commercial de Canavese SAS, producteur, importateur, distributeur et transporteur de fruits et légumes, la tendance du circuit court s'impose progressivement par la demande de consommateurs en quête de produits locaux. Un avantage, selon lui, pour la qualité : "Nous réduisons les coûts logistiques, mais aussi la chaîne de froid et donc l'empreinte carbone. Les fruits sont cueillis à meilleure maturité, la saisonnalité mieux respectée".

Les professionnels doivent s'adapter à une autre exigence : présenter un bilan écologique de plus en plus détaillé. STEF affirme avoir réduit de 11,42% ses émissions de CO2 à la tonne kilomètre alors qu'il se fixait un objectif de 7% avec l'ADEME. ProNatura, leader européen de la mise en marché de produits 100% biologiques, révise tous ses modes de calcul dans le domaine, réduit ses approvisionnements à l'étranger au bénéfice des achats locaux et se déploie sur le territoire. "Pour nous rapprocher des bassins de production, nous avons ouvert une plate-forme logistique à Orly en 2011 et agrandi notre site breton" explique Valérie Tremblay, directrice qualité et éco-développement.

La traçabilité implique enfin des investissements informatiques importants. Certaines technologies jusqu'alors freinées par leur manque de rentabilité sur ces produits à faible marge commencent à pointer. Suite à un partenariat avec Orange Business ServicesAuchan marque désormais d'étiquettes RFID ses cagettes plastiques réutilisables de fruits et légumes pour suivre leur parcours des maraîchers jusqu'aux plates-formes et aux magasins. D'autres progrès pourraient encore intervenir selon les opérateurs : optimiser le remplissage des poids lourds, améliorer la fiabilité du transport ferroviaire ou développer des "hubs" mer-terre...

Source: TradConsult (http://goo.gl/NlsVw)

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